Israël en guerre - Jour 371

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Texte du discours de Netanyahu prononcé à la 79e Assemblée générale de l’ONU

Le Premier ministre a notamment lancé un avertissement au Hezbollah et il a demandé au monde de choisir la paix en se battant contre "la malédiction iranienne"; il a ajouté que le Hamas devait partir

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu  après avoir pris la parole lors de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies au siège des Nations unies à New York, le 27 septembre 2024. (Crédit : Charly Triballeau/AFP).
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu après avoir pris la parole lors de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies au siège des Nations unies à New York, le 27 septembre 2024. (Crédit : Charly Triballeau/AFP).

Voici le texte du discours prononcé en date du 27 septembre par le Premier ministre Benjamin Netanyahu devant l’Assemblée générale des Nations unies, un texte reproduit dans son intégralité et qui a été diffusé par le Bureau du Premier ministre.

« Monsieur le président, mesdames, messieurs, je n’avais pas l’intention de monter à cette tribune cette année. Mon pays est en ce moment-même en guerre, luttant pour sa vie.

Mais après avoir entendu les calomnies, les mensonges énoncés à l’encontre de mon pays par un grand nombre d’intervenants depuis cette même tribune, j’ai pris la décision de venir ici pour enfin rétablir la vérité. J’ai pris la décision de venir ici pour m’exprimer au nom de mon peuple.

J’ai pris la décision de prendre la parole pour mon pays, de dire la vérité. Et voilà la vérité : Israël cherche la paix. Israël appelle la paix de ses vœux. Israël a déjà fait la paix, et Israël fera encore la paix. Et pourtant, nous devons affronter des ennemis sauvages qui veulent nous annihiler et nous devons nous défendre face à eux.

Ces meurtriers sauvages, nos ennemis, ne cherchent pas seulement à nous détruire, ils cherchent à détruire notre civilisation commune et à nous ramener tous à une ère obscure, faite de tyrannie et de terreur. Quand j’avais pris la parole ici, l’année dernière, j’avais dit que nous devions faire face au même éternel choix que celui qu’avait présenté Moïse au peuple d’Israël, il y a des milliers d’années, au moment où nous étions alors sur le point d’entrer en Terre promise. Moïse nous avait dit que nos actions détermineraient le legs que nous transmettrions aux futures générations – un legs fait de bénédictions ou de malédictions.

Et c’est précisément le choix qui est encore le nôtre aujourd’hui : la malédiction des agressions incessantes de la part de l’Iran, ou la bénédiction d’une réconciliation historique entre Arabes et Juifs. Dans les jours qui avaient suivi ce discours, la bénédiction que j’avais évoquée alors était apparue avec encore plus de clarté.

Un accord de normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël semblait plus proche que jamais. Mais la malédiction du 7 octobre s’est alors abattue. Des milliers de terroristes du Hamas, avec le soutien de l’Iran, sont entrés en Israël à bord de pick-ups ou à moto, et ils ont commis des atrocités inimaginables. Ils ont sauvagement massacré 1 200 personnes. Ils ont violé et mutilé des femmes. Ils ont décapité des hommes. Ils ont brûlé vifs des nouveaux-nés. Ils ont brûlé vives des familles entières – des bébés, des enfants, des parents, des grands-parents, des scènes qui n’ont pas été sans rappeler la Shoah des nazis.

Le Hamas a kidnappé 251 personnes originaires de différents pays, les entraînant dans les geôles de Gaza. Israël a rapatrié 154 de ces otages, et 117 sont revenus en vie. Je tiens à vous assurer que nous n’aurons de cesse de ramener à la maison les autres otages – et certains membres de leurs familles sont ici, parmi nous, aujourd’hui. Je vous demande de vous lever.

Avec nous, il y a Eli Shtivi dont le fils Idan a été enlevé au festival de musique Nova. Ça a été son crime – il s’est rendu à un festival de musique. Et ces monstres assassins l’ont kidnappé. Il y a Koby Samerano, dont le fils Jonathan a été assassiné et dont le cadavre a été emmené dans les geôles du Hamas, dans les tunnels de la terreur à Gaza – un cadavre emmené en captivité.

Il y a Salem Alatrash dont le frère Mohammad, un courageux soldat arabe israélien, a été assassiné. Son corps sans vie, lui aussi, a été emmené à Gaza. Comme ça a également été le cas du cadavre de la fille d’Ifat Haiman, Inbar, brutalement assassinée au même festival de musique.

Avec nous encore, il y a Sharon Sharabi, dont le frère Yossi a été tué et qui prie pour le salut de son frère aîné Eli, qui est encore retenu en otage à Gaza. Et à nos côtés, ici, il y a Yizhar Lifshitz qui est originaire du Kibboutz Nir Oz, un kibboutz qui a été anéanti par les terroristes.

Heureusement, nous avons obtenu la remise en liberté de sa mère, Yocheved mais son père, Oded, est toujours en train de croupir dans l’enfer terroriste souterrain du Hamas. Nous n’abandonnerons pas jusqu’à ce que cette mission sacrée soit accomplie.

La guerre sur sept fronts

Mesdames et messieurs, la malédiction du 7 octobre a commencé quand le Hamas a envahi Israël depuis Gaza – mais elle ne s’est pas terminée là. Israël a rapidement été placé dans l’obligation de se défendre sur six fronts orchestrés par l’Iran.

Le 8 octobre, le Hezbollah nous a attaqués depuis le territoire du Liban. Depuis, il a tiré plus de 8 000 roquettes en direction de nos villes, en direction de nos civils, de nos enfants. Deux semaines plus tard, les Houthis du Yémen, avec le soutien de l’Iran, ont envoyé des drones et des missiles vers Israël – la première d’une série de 250 attaques de ce genre dont l’une a encore visé Tel Aviv, hier. Les milices chiites pro-iraniennes en Syrie et en Irak ont également pris Israël pour cible à des dizaines de reprises au cours des onze derniers mois.

Nourris par l’Iran, les terroristes palestiniens de Judée-Samarie ont commis des dizaines d’attaques dans cette région et sur tout le territoire israélien. Au mois d’avril dernier, pour la toute première fois, l’Iran a directement attaqué Israël depuis son propre sol.

L’Iran a ainsi tiré 300 drones, missiles de croisière et missiles balistiques. J’ai un message à transmettre aux tyrans de Téhéran : Si vous nous frappez, nous vous frapperons. Il n’y a pas de lieu – il n’y a pas de lieu en Iran – que le bras d’Israël ne soit en mesure d’atteindre. Et cela vaut pour tout l’ensemble du Moyen-Orient.

A mille lieux d’être des agneaux menés à l’abattoir, les soldats d’Israël ont riposté avec un courage incroyable et avec un sens héroïque du sacrifice. J’ai un autre message à transmettre à cette assemblée et au monde, à l’extérieur de cette salle : Nous sommes en train de l’emporter.

Bénédiction ou malédiction

Mesdames et Messieurs, alors qu’Israël se défend contre l’Iran dans cette guerre sur sept fronts, la ligne fine qui sépare la bénédiction de la malédiction ne peut pas être plus claire. Voici la carte que j’avais présentée ici, l’année dernière. Une carte de bénédiction.

Elle montrait Israël et ses partenaires arabes qui formaient un pont terrestre reliant l’Asie et l’Europe. Entre l’océan Indien et la mer Méditerranée, sur ce pont, nous allions installer des lignes ferroviaires, des pipelines, des câbles pour la fibre optique qui allaient servir à améliorer l’existence de deux milliards d’êtres humains.

Regardez maintenant cette deuxième carte. Une carte de malédiction. La carte d’un arc de terreur créé par l’Iran et imposé de l’océan Indien jusqu’à la Méditerranée. L’arc malfaisant de l’Iran a entraîné la fermeture des voies maritimes internationales.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le 27 septembre 2024. (Crédit : AP Photo/Richard Drew)

Il a coupé le commerce, il détruit les nations de l’intérieur et il inflige la misère à des millions de personnes. Nous avons d’un côté une bénédiction rayonnante – un avenir plein d’espoir. Nous avons, de l’autre, un avenir sombre et désespéré. Et si vous pensez que cette lugubre carte n’est une malédiction que pour Israël, vous avez tout intérêt à y réfléchir à deux fois.

Parce que ces agressions de l’Iran, si elles ne sont pas contrées, mettront en péril tous les pays du Moyen-Orient et de très nombreux pays dans le reste du monde, l’Iran cherchant à imposer son radicalisme bien au-delà du seul Moyen-Orient.

C’est la raison pour laquelle l’Iran finance des réseaux terroristes sur les cinq continents. C’est la raison pour laquelle l’Iran construit des missiles balistiques à ogives nucléaires, dans le but de menacer le monde entier. Pendant trop longtemps, le monde a apaisé l’Iran. Le monde a fermé les yeux sur ses répressions à l’intérieur de son territoire. Il a fermé les yeux sur ses agressions, à l’extérieur de son territoire. Cet apaisement doit cesser. Et il doit cesser maintenant.

Les nations du monde doivent soutenir le peuple iranien courageux qui veut se débarrasser de ce régime diabolique. Les gouvernements responsables ne doivent pas seulement soutenir Israël dans sa lutte contre les agressions iraniennes, mais ils doivent aussi se joindre à Israël. Tous devraient se joindre à Israël dans le but de mettre un terme au programme d’armement nucléaire de l’Iran.

Au sein de cette instance et au Conseil de sécurité, nous aurons des délibérations dans quelques mois. Et j’appelle le Conseil de sécurité à rétablir les sanctions qu’il avait lui-même adoptées à l’encontre de l’Iran, parce que nous devons tous faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que l’Iran n’obtienne jamais l’arme nucléaire. Depuis des décennies, je mets le monde en garde contre le programme nucléaire de l’Iran. Nos actions ont retardé ce programme d’une décennie peut-être, mais nous ne l’avons pas stoppé. Nous l’avons retardé, mais nous ne l’avons pas arrêté. L’Iran cherche aujourd’hui à mettre en œuvre son programme nucléaire à des fins d’armement. Et je lance cet appel au nom de la paix et de la sécurité de tous vos pays.

Au nom de la paix et de la sécurité du monde entier, nous ne devons pas laisser ça se produire. Et je vous assure qu’Israël fera tout ce qui est en son pouvoir pour que ça n’arrive pas.

Ainsi, mesdames et messieurs, la question que nous devons nous poser est simple : Quelle sera la carte, parmi les deux que je vous ai montrées, qui façonnera notre avenir ? Est-ce que ce sera la carte de la bénédiction, de la paix et de la prospérité pour Israël, pour nos partenaires arabes et pour le reste du monde ?

Ou est-ce que ce sera la carte de la malédiction – avec l’Iran et ses proxies qui se livreront à des carnages et qui sèmeront le chaos partout dans le monde ?… Israël a d’ores et déjà fait son choix. Nous avons décidé de faire avancer la carte de la bénédiction. Nous construisons un partenariat pour la paix avec nos voisins arabes, tout en combattant les forces de la terreur qui font planer une menace sur cette paix.

Le Hamas doit disparaître

Depuis près d’un an, des hommes et des femmes courageuses, au sein de Tsahal, écrasent de façon systématique l’armée terroriste du Hamas qui régnait autrefois sur Gaza. Le 7 octobre, jour de l’invasion d’Israël, cette armée était constituée de près de 40 000 terroristes. Elle était armée de plus de 15 000 roquettes. Elle disposait de plus de 560 kilomètres de tunnels utilisés par les terroristes – un réseau souterrain plus grand que le métro de New York – pour faire des ravages à la surface et sous la surface du sol.

Un an plus tard, l’armée israélienne a éliminé ou capturé plus de la moitié de ces hommes armés, elle a détruit plus de 90 % de leur arsenal de roquettes et elle a détruit les principaux segments de ce réseau souterrain utilisé à des fins de terreur.

Au cours d’opérations militaires mesurées, nous avons détruit la quasi-totalité des bataillons terroristes du Hamas, soit 23 bataillons sur 24. Aujourd’hui, pour sceller notre victoire de manière définitive, nous nous sommes engagés à anéantir les capacités de combat qui restent au Hamas.

Nous éliminons les commandants terroristes de haut-rang et nous détruisons les dernières infrastructures terroristes. Mais en même temps, nous conservons toute notre attention sur notre mission la plus sacrée : ramener nos otages à la maison, et nous ne nous arrêterons pas tant que cette mission n’aura pas été pleinement menée à bien.

Maintenant, mesdames et messieurs, même si les capacités militaires du Hamas sont dorénavant considérablement réduites, les terroristes continuent d’exercer un certain pouvoir à Gaza, volant la nourriture que les agences humanitaires font entrer à Gaza avec notre permission.

Le Hamas vole la nourriture, puis il augmente les prix. Ses membres se nourrissent avant de remplir leurs coffres avec l’argent qu’ils extorquent à la population. Ils vendent cette nourriture volée à des prix exorbitants et c’est ainsi que le groupe terroriste se maintient au pouvoir. Ça aussi ça doit cesser, et nous nous efforçons d’y mettre un terme.

Et la raison en est simple : si le Hamas reste au pouvoir, il se regroupera, il se réarmera et il attaquera Israël encore et encore – comme il s’est engagé à le faire. Le Hamas doit donc partir.

Imaginez – je m’adresse à ceux qui disent que le Hamas doit rester, qu’il doit faire partie de la vie dans la bande de Gaza dans l’après-guerre – imaginez, dans l’après-guerre, après la Seconde Guerre mondiale, que les nazis vaincus en 1945 aient été autorisés à reconstruire l’Allemagne ?… C’est une idée inconcevable. C’est ridicule. Ça n’était pas arrivé à l’époque et ça n’arrivera pas aujourd’hui.

C’est la raison pour laquelle Israël rejettera tout rôle accordé au Hamas dans la bande de Gaza d’après-guerre. Nous ne cherchons pas à nous réimplanter à Gaza. Ce que nous cherchons, c’est l’établissement d’une bande de Gaza démilitarisée et déradicalisée. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons garantir que cette série de combats sera la dernière.

Nous sommes prêts à travailler avec des partenaires régionaux et autres pour soutenir une administration civile locale à Gaza, une administration attachée à une coexistence pacifique.

Concernant les otages, j’ai un message à transmettre à leurs ravisseurs du Hamas : Laissez-les partir. Laissez-les partir. Tous. Ceux qui sont en vie aujourd’hui doivent être rendus vivants, et les dépouilles de ceux que vous avez brutalement tués doivent être rendues à leurs familles. Les familles qui sont ici avec nous, aujourd’hui, et d’autres en Israël méritent que leurs proches aient droit à une sépulture. Un endroit où elles pourront faire leur deuil et se souvenir d’eux.

Mesdames et messieurs, cette guerre peut se terminer immédiatement. Il suffit pour ça que le Hamas se rende, qu’il dépose les armes et qu’il remette en liberté tous les otages. Mais s’il ne le fait pas, alors nous nous battrons jusqu’à la victoire. Jusqu’à la victoire totale. Il n’y a pas d’autre alternative.

Le Hezbollah : « Trop, c’est trop »

Israël doit également vaincre le Hezbollah au Liban. Le Hezbollah est l’organisation terroriste par excellence dans le monde d’aujourd’hui.

Il étend ses tentacules sur tous les continents. Il a assassiné plus d’Américains et de Français que n’importe quel groupe terroriste, à l’exception de Ben Laden. Il a assassiné les citoyens de nombreux pays qui sont, en ce moment-même, représentés dans cette salle. Et il a attaqué avec perversité Israël tout au long de ces vingt dernières années.

L’année dernière, sans aucune justification, dès le lendemain du massacre du Hamas, le 7 octobre, le Hezbollah a commencé à frapper Israël, obligeant plus de 60 000 Israéliens habitant à proximité de notre frontière nord à quitter leurs habitations, devenant ainsi des réfugiés dans ce pays qui est pourtant le leur.

Le Hezbollah a métamorphosé des villes dynamiques du nord d’Israël en villes fantômes. Je voudrais donc que vous réfléchissiez à cette question et je vais vous aider en faisant l’équivalence avec l’Amérique. Imaginez que des terroristes transforment El Paso et San Diego en villes fantômes.

Ensuite, interrogez-vous : Combien de temps le gouvernement américain tolérerait-il un tel cas de figure ? Un jour, une semaine, un mois ? Je doute, pour ma part, qu’il le tolérerait ne serait-ce que seulement vingt-quatre heures.

Pourtant, Israël tolère cette situation intolérable depuis près d’un an. Je suis venu ici aujourd’hui pour vous le dire : trop, c’est trop.

Nous ne prendrons aucun repos tant que nos concitoyens ne pourront pas rentrer chez eux en toute sécurité. Nous n’accepterons pas qu’une armée terroriste soit installée à notre frontière nord, une armée en capacité de commettre un nouveau massacre du type 7 octobre.

Pendant 18 ans, le Hezbollah a de façon éhontée refusé de respecter la résolution 1701 qui avait été adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies, une résolution qui l’oblige à éloigner ses forces de nos frontières. Au lieu de cela, le Hezbollah s’est rapproché de notre frontière. Il a creusé en secret des tunnels terroristes pour s’infiltrer au sein de nos communautés et il a tiré, de manière indiscriminée, des milliers de roquettes en direction de nos villes et de nos villages.

Ces roquettes et ces missiles sont tirés non pas à partir de sites militaires – ce qu’ils font aussi toutefois – mais à partir d’écoles, d’hôpitaux, d’immeubles résidentiels, d’habitations privées appartenant à des citoyens libanais. Ils mettent en danger leur propre population. Ils placent des missiles dans des cuisines.

Ils placent des roquettes dans des garages. Cette semaine, j’ai dit au peuple libanais : « Sortez du piège mortel représenté par le Hezbollah : Sortez du piège mortel dans lequel le Hezbollah vous a mis. Ne laissez pas Nasrallah entraîner le Liban dans l’abîme. Nous ne sommes pas en guerre contre vous. Nous sommes en guerre contre le Hezbollah, qui a pris en otage votre pays et qui menace de détruire le nôtre ».

Tant que le Hezbollah choisira le chemin de la guerre, Israël n’aura pas d’autre choix. Israël a tout à fait le droit d’éliminer cette menace et de permettre à ses citoyens de rentrer chez eux en toute sécurité, et c’est très exactement ce que nous sommes en train de faire.

Cette semaine encore, l’armée israélienne a détruit un important pourcentage des roquettes du Hezbollah, des roquettes qui sont fabriquées grâce à l’argent iranien depuis trois décennies. Nous avons éliminé des commandants militaires de haut-rang qui ont fait couler non seulement du sang israélien, mais aussi du sang américain et du sang français.

Ensuite, nous avons éliminé leurs successeurs. Et les successeurs de leurs successeurs. Et nous continuerons à porter des coups au Hezbollah jusqu’à ce que tous nos objectifs soient atteints.

Un chemin vers une paix historique

Mesdames et messieurs, nous sommes déterminés à éliminer le fléau du terrorisme qui menace toutes les sociétés civilisées. Mais pour concrétiser véritablement la carte de la bénédiction du nouveau Moyen-Orient, nous devons poursuivre le chemin que nous avions ouvert avec les accords d’Abraham, il y a quatre ans. Il s’agit, avant tout le reste, de parvenir à un accord de paix historique entre Israël et l’Arabie saoudite.

Après avoir été en mesure d’observer les bénédictions apportées par les Accords d’Abraham – avec des millions d’Israéliens qui ont déjà traversé la péninsule arabique en empruntant l’espace aérien de l’Arabie saoudite pour se rendre dans les pays du Golfe, avec le commerce, le tourisme, les entreprises communes, la paix – je vous le dis avec assurance : Que de bénédictions une telle paix avec l’Arabie saoudite nous apporterait-t-elle !

Elle serait une aubaine pour la sécurité et pour l’économie de nos deux pays. Elle renforcerait le commerce et le tourisme dans toute la région. Elle contribuerait à transformer le Moyen-Orient en géant mondial.

Nos deux pays pourraient coopérer dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, de l’agriculture, de l’intelligence artificielle et dans bien d’autres encore. Une telle paix, j’en suis sûr, serait un véritable tournant dans l’Histoire. Elle ouvrirait la voie à une réconciliation historique entre le monde arabe et Israël, entre l’islam et le judaïsme, entre La Mecque et Jérusalem.

Alors qu’Israël est déterminé à parvenir à une telle paix, l’Iran et ses proxies terroristes sont, pour leur part, bien déterminés à la faire échouer. C’est la raison pour laquelle l’un des meilleurs moyens de déjouer les desseins néfastes de l’Iran est de parvenir à la paix.

Une telle paix serait la fondation d’une nouvelle alliance abrahamique encore plus large, qui comprendrait les États-Unis, les partenaires arabes actuels d’Israël, l’Arabie saoudite et d’autres pays ayant fait le choix de la bénédiction de la paix.

Elle ferait avancer la sécurité et la prospérité au Moyen-Orient et elle apporterait d’énormes avantages au reste du monde. Avec le soutien et sous le leadership des États-Unis, je pense que cette vision peut se concrétiser bien plus tôt qu’on pourrait le penser. En tant que Premier ministre d’Israël, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’elle se concrétise enfin. Il s’agit d’une chance que nous – et le monde – ne devons pas laisser passer.

Un choix pour le monde

Mesdames et Messieurs, Israël a fait son choix. Nous voulons aller de l’avant et ouvrir la porte à une ère de prospérité et de paix. L’Iran et ses proxies ont également fait leur choix. Ils veulent retourner à une ère lugubre, faite de terrorisme et de guerre.

J’ai maintenant une question à vous poser : Quel choix ferez-vous pour votre part ? Votre nation sera-t-elle aux côtés d’Israël ? Apporterez-vous votre soutien à la démocratie et la paix ? Ou allez-vous vous ranger du côté de l’Iran, une dictature brutale qui assujettit son propre peuple et qui exporte le terrorisme dans le monde entier ?

Dans cette bataille entre le bien et le mal, il ne saurait y avoir d’ambiguïté. Lorsque vous apportez votre soutien à Israël, vous défendez vos propres valeurs et vos propres intérêts. Oui, nous nous défendons nous-mêmes – mais nous vous défendons aussi contre un ennemi commun qui, par la violence et le terrorisme, cherche à détruire notre mode de vie. Il ne devrait donc y avoir aucune confusion à ce sujet, mais malheureusement, il y en a beaucoup dans de nombreux pays et dans cette salle même, comme je viens de l’entendre.

Le bien est présenté comme le mal, et le mal est présenté comme le bien.

Nous constatons cette confusion morale lorsqu’Israël est accusé de génocide de manière mensongère alors que nous nous défendons actuellement contre des ennemis qui tentent de commettre un génocide à notre encontre. Nous le constatons également lorsque le procureur de la CPI (Cour pénale internationale) accuse, de manière absurde, Israël d’affamer délibérément les Palestiniens de Gaza.

Quelle absurdité ! Nous aidons à acheminer 700 000 tonnes de produits alimentaires à Gaza. Ce qui représente un apport de plus de 3 000 calories par jour pour tous les hommes, toutes les femmes et tous les enfants de Gaza. Nous constatons cette confusion morale lorsqu’Israël est accusé à tort de prendre délibérément pour cible des civils.

Nous ne voulons pas voir un seul innocent perdre la vie. C’est toujours une tragédie. C’est la raison pour laquelle nous livrons tant d’efforts qui visent à minimiser les pertes civiles, alors même que nos ennemis utilisent les civils comme boucliers humains.

Et aucune armée n’a fait ce qu’Israël a pu faire pour minimiser les pertes civiles. Nous distribuons des tracts. Nous envoyons des SMS. Nous passons des millions d’appels téléphoniques pour veiller à réduire au maximum les pertes civiles. Nous ne ménageons pas nos efforts dans ce noble dessein.

Nous constatons aussi l’existence d’une autre confusion morale profonde lorsque nous voyons des progressistes autoproclamés défiler pour condamner la démocratie israélienne. Est-ce qu’ils ne se rendent pas compte qu’ils apportent ainsi leur soutien aux voyous soutenus par l’Iran à Téhéran et à Gaza, à ces voyous qui abattent de sang-froid les manifestants, qui assassinent les femmes parce qu’elles ne se couvrent pas les cheveux et qui pendent les homosexuels sur les places publiques ? Je parle de certains progressistes.

Selon le directeur des services des renseignements nationaux, aux États-Unis, l’Iran finance et nourrit de nombreux manifestants anti-Israël. Qui sait, peut-être est-ce le cas de certains des manifestants – ou même d’un grand nombre – qui se trouvent à l’extérieur de ce bâtiment en ce moment même ?

Mesdames et Messieurs, le roi Salomon, qui régnait dans notre capitale éternelle, Jérusalem, il y a 3 000 ans, avait prononcé des paroles que vous connaissez tous. Il avait dit : « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. »

À l’ère des voyages dans l’espace, de la physique quantique et de l’intelligence artificielle, cette affirmation est discutable. Mais une chose reste indéniable : il n’y a rien de nouveau sous le soleil des Nations unies. Croyez-moi. J’avais pris la parole pour la première fois à cette tribune en tant qu’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, en 1984. Cela fait exactement 40 ans. Dans mon premier discours, je m’étais opposé à une proposition qui visait à exclure Israël de cette instance. Quatre décennies plus tard, je me retrouve à nouveau à défendre Israël contre cette même proposition absurde.

Et qui mène la charge cette fois-ci ? Ce n’est pas le Hamas, mais Abbas. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. L’homme qui prétend vouloir la paix avec Israël, mais qui refuse toujours de condamner l’horrible pogrom du 7 octobre. L’homme qui continue de verser des centaines de millions aux terroristes ayant assassiné des Israéliens et des Américains.

Une pratique qui s’appelle « Pay for Slay » (payer pour tuer).

Plus vous assassinez, plus vous êtes rémunéré. Et Abbas continue à mener une guerre diplomatique ininterrompue contre le droit à l’existence d’Israël, contre le droit à l’auto-défense d’Israël. D’ailleurs, c’est du pareil au même – car si vous êtes dans l’incapacité de vous défendre, vous ne pouvez pas exister. Pas dans notre région, en tout cas. Et peut-être pas dans la vôtre.

Il y a 40 ans, debout à cette tribune, j’avais dit aux auteurs de cette scandaleuse résolution visant à exclure Israël : « Messieurs, laissez votre fanatisme au vestiaire ». Aujourd’hui, je dis au président Abbas et à tous ceux d’entre vous qui soutiendraient honteusement cette résolution : « Laissez donc votre fanatisme au vestiaire ».

Le « bourbier de bile antisémite » de l’ONU

La mise à l’écart du seul et unique État juif continue d’être une souillure morale sur les Nations unies. Elle a rendu cette institution, qui était autrefois respectée, méprisable aux yeux des honnêtes gens du monde entier. Mais pour les Palestiniens, cette maison des ténèbres de l’ONU est un terrain de jeu. Ils savent que dans ce bourbier de bile antisémite, il y a une majorité automatique qui sera prête à diaboliser l’État juif pour n’importe quoi. Dans cette communauté anti-israélienne au point d’en être naïve, n’importe quelle fausse accusation, n’importe quelle accusation farfelue est susceptible de rassembler une majorité.

Au cours de la dernière décennie, il y a eu plus de résolutions adoptées à l’encontre d’Israël dans cette salle, à l’Assemblée générale des Nations unies, qu’à l’encontre du monde entier réuni. En réalité, il y en a eu plus de deux fois plus. Depuis 2014, cette instance a condamné Israël à 174 reprises.

Elle a condamné tous les autres pays du monde 73 fois. Soit plus de 100 condamnations supplémentaires pour l’État juif. Quelle hypocrisie. Deux poids, deux mesures. Quelle plaisanterie.

Ainsi, tous les discours que vous avez entendus aujourd’hui, toute l’hostilité à l’égard d’Israël cette année, n’ont rien à voir avec Gaza – mais tout à voir avec Israël. Il a toujours été question d’Israël. Il s’agit de l’existence même d’Israël. Et je vous le dis, tant qu’Israël, tant que l’État juif ne sera pas traité comme les autres nations, tant que ce bourbier antisémite ne sera pas asséché, les esprits impartiaux, dans le monde entier, ne verront dans les Nations unies qu’une farce digne de mépris.

Et compte-tenu de l’antisémitisme qui règne à l’ONU, personne ne devrait être surpris que le procureur de la CPI, l’une des instances affiliées à l’ONU, envisage d’émettre des mandats d’arrêt à mon encontre et à l’encontre du ministre israélien de la Défense, des responsables démocratiquement élus au sein de l’État démocratique d’Israël.

La précipitation du procureur de la CPI à juger, son refus de traiter Israël et son système judiciaire indépendant de la même manière qu’il traite les autres démocraties, est difficilement explicable par autre chose que par un antisémitisme pur et simple.

Mesdames et Messieurs, les véritables criminels de guerre ne se trouvent pas en Israël. Ils sont en Iran. Ils sont à Gaza, en Syrie, au Liban, au Yémen. Ceux d’entre vous qui soutiennent ces criminels de guerre, ceux qui soutiennent le mal contre le bien, la malédiction contre la bénédiction, ceux d’entre vous qui les soutiennent ainsi devraient avoir honte.

Nous gagnerons parce que nous n’avons pas le choix

Mais j’ai un message pour vous : Israël gagnera cette bataille. Nous gagnerons cette bataille parce que nous n’avons pas d’autre choix.

Après des générations au cours desquelles notre peuple a été massacré, où il a été massacré sans pitié et où personne n’a levé le petit doigt pour nous défendre, nous avons aujourd’hui un État. Nous avons maintenant une armée courageuse, une armée d’un courage incomparable, et nous nous défendons.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu applaudit après son discours à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 27 septembre 2024. (Crédit : Richard Drew/AP)

Comme le dit le livre de Samuel dans la Bible :

“נֵ֣צַח יִשְׂרָאֵ֔ל לֹ֥א יְשַׁקֵּ֖ר”

« L’éternité d’Israël ne faiblira pas. »

Dans l’épopée du peuple juif depuis l’Antiquité, dans notre odyssée à travers les tempêtes et les bouleversements des temps modernes, cette ancienne promesse a toujours été tenue et elle le sera à jamais.

Pour reprendre les mots d’un grand poète, Israël « ne s’endormira pas doucement dans cette bonne nuit ». Nous n’aurons jamais à nous plaindre de l’extinction de la lumière, car le flambeau d’Israël brillera toujours.

Au peuple d’Israël et aux soldats d’Israël, je dis : « Soyez forts et courageux. »

« חִזְק֣וּ וְאִמְצ֔וּ אַל־תִּֽירְא֥וּ וְאַל־תַּעַרְצ֖וּ מִפְּנֵיהֶ֑ם כִּ֣י ה’ אֱלֹקיךָ ה֚וּא הַהֹלֵ֣ךְ עִמָּ֔ךְ לֹ֥א יַרְפְּךָ֖ וְלֹ֥א יַעַזְבֶֽךּ”

עם ישראל חי

« Le peuple d’Israël vit aujourd’hui, demain et [pour] toujours. »

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