Gallant : Le Hamas, qui n’est plus une « formation militaire », mène une « guérilla » à Gaza
S'adressant à la presse étrangère, le ministre de la Défense réaffirme que Tsahal peut se retirer de Philadelphi pendant 6 semaines sans compromettre la sécurité nationale
Le Hamas n’est plus une « formation militaire » organisée dans la bande de Gaza en raison de l’opération militaire israélienne en cours depuis onze mois, déclenchée par le pogrom du 7 octobre perpétré par le groupe terroriste palestinien, a déclaré lundi le ministre de la Défense, Yoav Gallant, à des journalistes étrangers.
« Le Hamas en tant que formation militaire n’existe plus. Le Hamas est engagé dans une guérilla et nous continuons à combattre les terroristes du Hamas et à poursuivre les dirigeants du Hamas », a affirmé Gallant, tout en avertissant que l’occasion de conclure un accord temporaire de « trêve contre libération d’otages » avec le groupe terroriste palestinien se rapprochait, ce qui, selon lui, pourrait également ramener le calme à la frontière nord avec le Liban, actuellement sous tension.
Gallant a estimé que les conditions étaient réunies pour au moins la première phase de la proposition en cours de discussion, à savoir une pause de six semaines au cours de laquelle une trentaine de femmes, d’enfants, de personnes âgées et d’otages malades seraient libérés. Toutefois, il n’a pas voulu s’engager à mettre un terme définitif aux combats, comme l’exige le Hamas, ce qui soulève des questions quant à la viabilité d’un accord.
« Israël devrait parvenir à un accord prévoyant une pause de six semaines et le retour des otages », a-t-il déclaré. Après cette période, a-t-il ajouté, « nous conservons le droit d’opérer et d’atteindre nos objectifs, dont l’anéantissement du Hamas ».
Depuis des mois, les médiateurs que sont l’Égypte et le Qatar, ainsi que les États-Unis, s’efforcent de négocier une libération d’otages et une trêve pour mettre fin à la guerre menée contre le Hamas. L’un des principaux points de désaccord a été la demande du groupe terroriste de mettre fin à la guerre et de retirer toutes les troupes de l’armée israélienne de la bande de Gaza.
Ces dernières semaines, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a soulevé un nouveau point d’achoppement en déclarant qu’Israël devait maintenir sa présence le long du couloir stratégique dit de « Philadelphi », qui sépare l’Égypte de la bande de Gaza, et ce pour une durée indéterminée.
Mais Gallant a été cité par les médias israéliens comme disant qu’Israël pourrait se retirer du corridor pendant six semaines – dans le but d’obtenir la libération d’otages toujours retenus à Gaza – sans risquer la sécurité d’Israël. Les deux hommes se seraient vivement disputés lors d’une récente réunion du cabinet, au cours de laquelle les ministres se sont massivement rangés du côté du Premier ministre.
Lors de la rencontre de lundi avec des journalistes étrangers, Gallant a été interrogé sur sa relation avec Netanyahu.
« En tant que ministre de la Défense, ma première priorité est l’État d’Israël et ceux qui le protègent, et ensuite tout le reste », a-t-il répondu.
La proposition actuelle soumise par les États-Unis prévoit un plan en trois phases, commençant par une pause de six semaines dans les combats au cours de laquelle le Hamas relâcherait une partie des 97 otages – dont 33 sont morts – détenus à Gaza depuis l’assaut barbare et sadique du groupe terroriste palestinien le 7 octobre 2023.
En échange, Israël libérerait des dizaines de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël, retirerait ses troupes des centres de population palestiniens, permettrait aux habitants de Gaza déplacés de retourner dans leur lieu de résidence d’origine et faciliterait l’afflux de grandes quantités d’aide humanitaire.
Le Hamas avait relâché 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine fin novembre. Quatre captives avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 37 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par l’armée.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.
Le porte-parole de la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré lundi que le Hamas avait cherché à apporter des changements à la proposition, la qualifiant de « principal obstacle » à un accord. Le Hamas a rejeté les allégations de Kirby comme étant « sans fondement » et a de nouveau accusé les États-Unis d’entraver un éventuel accord en se rangeant du côté d’Israël.
Gallant a mis en doute les intentions du groupe terroriste palestinien du Hamas et s’est montré sceptique quant à la possibilité de mettre en œuvre la deuxième phase de l’accord, qui doit inclure la libération des otages restants et l’arrêt complet des combats.
Il a déclaré à maintes reprises qu’Israël restait attaché à ses « objectifs de guerre » : ramener tous les otages, détruire les capacités armées et de gouvernance du Hamas et faire en sorte que le groupe terroriste palestinien ne puisse plus jamais menacer Israël.
Étant donné que le Hamas se réorganise régulièrement dans les zones de Gaza dont les troupes israéliennes se sont retirées et qu’il n’existe aucun plan de gouvernement alternatif pour l’après-guerre, il est difficile de savoir quand et si ces objectifs pourront être pleinement atteints.
Gallant a accusé le Hamas d’intransigeance dans les pourparlers et a appelé à plus de pression internationale sur le groupe terroriste soutenu par l’Iran. Néanmoins, il a déclaré qu’après avoir récemment infligé de lourdes pertes au Hamas à Gaza et au groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah au Liban, il y avait désormais une occasion de mettre en œuvre au moins la première phase de l’accord.
Recentrer l’attention sur le Liban
Le ministre de la Défense a dit estimer qu’une trêve avec le Hamas pourrait également réduire les tensions avec le Hezbollah et permettre aux Israéliens déplacés depuis le 8 octobre de rentrer chez eux dans le nord d’Israël, non loin de la frontière libanaise.
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.
Frôlant à plusieurs reprises une guerre totale, les combats ont forcé des dizaines de milliers d’Israéliens et de Libanais à fuir leurs maisons situées à proximité de la frontière instable et ont causé la mort de 26 civils du côté israélien, ainsi que celle de 24 soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a signalé que 434 de ses terroristes avaient été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 78 éléments d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.
« La conclusion d’un accord est également une opportunité stratégique qui nous donne de grandes chances de changer la situation sécuritaire sur tous les fronts », a déclaré Gallant.
Il semble peu probable que le Hamas accepte un accord partiel dans lequel il renoncerait aux otages – sa plus précieuse monnaie d’échange – en échange d’une brève pause dans l’opération militaire israélienne.
Mais les médiateurs internationaux ont travaillé sur une proposition de transition qui, espèrent-ils, pourrait répondre aux exigences de toutes les parties. Le président américain Joe Biden a déclaré la semaine dernière qu’il était « optimiste » quant à la possibilité de conclure un accord de « trêve contre otages ».
Au niveau national, le gouvernement israélien est soumis à une forte pression pour parvenir à un accord, notamment après la mort de six otages exécutés par leurs geôliers du Hamas fin août, alors que les soldats s’approchaient de la zone où ils étaient détenus.
Gallant a décrit la situation actuelle comme un « carrefour stratégique », où Israël peut conclure un accord avec ses adversaires ou risquer de s’engager dans une guerre plus vaste qui pourrait attirer le Hezbollah et son commanditaire, l’Iran.
Gallant a dit préférer la conclusion d’un accord, mais a ajouté qu’Israël était prêt à faire face à tous les scénarios.
« Nous sommes capables de nous défendre et de riposter si nécessaire », a-t-il déclaré. « Nous avons la capacité d’atteindre n’importe quel objectif stratégique en Iran. »
L’opération israélienne à Gaza a contraint des centaines de milliers de personnes à se réfugier dans des camps de tentes et des écoles transformées en abris, et aurait aggravé la situation du système de santé. Ces dernières semaines, Israël a œuvré à la mise en place d’un programme de vaccination de masse afin de prévenir la propagation d’une épidémie de poliomyélite dans l’enclave.
En ce qui concerne la situation humanitaire, Gallant a indiqué qu’il avait constitué un groupe consultatif d’experts chargé de se pencher sur cinq domaines : l’amélioration des soins médicaux, l’acheminement de l’aide, l’énergie, l’eau et l’assainissement, et l’amélioration de la communication avec les travailleurs humanitaires.
« Nous discutons et évaluons la situation deux fois par semaine », a-t-il indiqué.
Plus de 40 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël dit avoir tué 17 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre.
Tsahal affirme prendre « de nombreuses mesures » pour minimiser les atteintes aux civils et souligne que le groupe terroriste viole systématiquement le droit international et exploite brutalement les institutions civiles et la population comme bouclier humain pour ses activités de terrorisme, en combattant depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.
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