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Israël aura du mal à respecter sa promesse de hausse d’aide à Gaza – responsables US

L'infrastructure de Rafah et le mécanisme d'inspection compliqué rendent impossible l'entrée de 200 camions par jour ; les Etats-Unis insistent pour la réouverture de Kerem Shalom

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Des Palestiniens vendent de l'eau qu'ils ont pillée dans les camions d'aide humanitaire pendant la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, à la frontière avec l'Égypte, à Rafah, le lundi 20 novembre 2023. (Crédit : Hatem Ali/AP)
Des Palestiniens vendent de l'eau qu'ils ont pillée dans les camions d'aide humanitaire pendant la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, à la frontière avec l'Égypte, à Rafah, le lundi 20 novembre 2023. (Crédit : Hatem Ali/AP)

Alors qu’Israël a accepté, dans le cadre de l’accord conclu pour libérer des otages capturés le 7 octobre par les terroristes palestinien du Hamas, d’autoriser l’entrée d’au moins 200 camions d’aide humanitaire dans la bande de Gaza pour chaque jour de la trêve de plusieurs jours, les mécanismes actuels d’acheminement de l’aide mis en place par Tsahal ne permettront probablement pas cette augmentation indispensable de l’assistance, déclarent deux responsables de l’administration du président américain Joe Biden au Times of Israel.

En conséquence, Washington a fait pression sur Israël pour qu’il ouvre son point de passage de Kerem Shalom afin de faciliter l’entrée d’avantage d’aide dans l’enclave, à la fois pendant la trêve de plus de quatre jours et au-delà, disent les responsables de l’administration, mercredi.

Israël a refusé de rouvrir Kerem Shalom depuis l’assaut du Hamas le 7 octobre et n’a autorisé l’entrée de l’aide à Gaza par le point de passage égyptien de Rafah que deux semaines après le début de la guerre, arguant qu’il ne fournirait pas directement de l’aide à la bande de Gaza tant que les centaines d’otages y seront retenus. Des responsables ont également indiqué que Jérusalem cherchera à se déconnecter de la bande de Gaza à plus long terme et cessera de lui fournir des ressources et des biens comme elle le fait depuis de nombreuses années, laissant cette tâche à l’Égypte et aux acteurs internationaux.

Alors qu’elles tentent de fournir de l’aide à la bande déchirée par la guerre, les organisations humanitaires ont cherché à se contenter du seul point de passage de Rafah avec l’Égypte, mais ce n’est que plusieurs jours après l’ouverture de ce point de passage que le nombre de camions a dépassé l’objectif initialement fixé de 100.

Environ 1 500 camions d’aide sont entrés depuis la réouverture de Rafah le 21 octobre, soit en moyenne moins de 45 camions par jour.

Avant la guerre, qui a entraîné le déplacement de 1,5 million de personnes, quelque 500 camions d’aide entraient quotidiennement dans la bande de Gaza, principalement par le point de passage israélien de Kerem Shalom.

Un camion entre à Gaza par le terminal de Kerem Shalom, principal point de passage des marchandises entrant dans la zone en provenance d’Israël, le 18 mai 2021. (Crédit : Said Khatib/AFP)

Les deux responsables de l’administration Biden ont cité plusieurs raisons pour expliquer l’insuffisance du volume d’aide qui a pu entrer à Gaza par Rafah, en soulignant tout d’abord la complexité du système d’inspection, dans le cadre duquel, des camions déjà inspectés en Égypte, sont ensuite entré par le point de passage israélien de Nitzana où ils sont examinés par les autorités israéliennes, avant d’être renvoyés en Égypte et de passer par Rafah.

Cette série d’inspections supplémentaires n’existait pas avant la guerre, mais Israël a insisté pour qu’elles soient ajoutées au cours du mois dernier, craignant que le Hamas n’essaie d’introduire clandestinement des armes ou d’autres matériaux destinés à des fins militaires.

Les responsables américains ont également souligné les problèmes de l’aéroport égyptien d’al-Arish, qui est le seul à recevoir des cargaisons d’aide qui sont ensuite acheminées à Gaza par Rafah. L’aéroport ne dispose que d’une seule piste et d’un nombre très limité de places de stationnement, ce qui le rend inadapté aux livraisons massives nécessaires à l’enclave côtière.

L’administration Biden a discrètement poussé Israël à reconsidérer sa politique de fermeture de Kerem Shalom, proposant que le point de passage soit au moins utilisé pour des inspections ou pour que les camions sortent de Gaza après avoir livré de l’aide, allégeant ainsi la charge sur Rafah, a déclaré un haut fonctionnaire de l’administration.

L’envoyé humanitaire américain David Satterfield a reconnu dans une interview mardi que « le gouvernement israélien a très clairement indiqué qu’il n’était pas prêt à voir ce changement ».

Mais Washington a l’intention d’insister sur la réouverture du point de passage de Kerem Shalom, ont déclaré les deux responsables de l’administration.

Le rejet de la demande par Israël est « vraiment problématique parce que le niveau de l’aide entrant à Gaza est totalement insoutenable » alors que la situation humanitaire s’aggrave et que de plus en plus de personnes dépendent de l’assistance, a averti le haut fonctionnaire, tout en reconnaissant que les responsables israéliens avaient insisté sur le fait qu’ils seraient en mesure de respecter l’exigence minimale de 200 camions prévue par la trêve.

Des camions transportant de l’aide humanitaire entrent dans le sud de la bande de Gaza depuis l’Égypte via le poste frontière de Rafah, le 19 novembre 2023, (Crédit : MOHAMMED ABED / AFP)

Le responsable a ajouté que le refus de rouvrir Kerem Shalom est « complètement politique », étant donné qu’il n’y a aucun problème en matière de sécurité à autoriser l’aide à entrer à Gaza par ce point de passage.

Un second responsable de l’administration a affirmé que le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu était le plus exposé aux critiques de sa base de droite lorsque le Premier ministre a accepté pour la première fois d’autoriser l’entrée de l’aide par Rafah le mois dernier, après avoir juré qu’il ne le ferait pas. Mais maintenant que Rafah fonctionne, l’ouverture de Kerem Shalom comporte beaucoup moins de risques politiques, selon le fonctionnaire.

« Les Israéliens, à juste titre, ont mis l’accent sur l’aide qu’ils ont autorisée, reconnaissant que cela leur donnait une plus grande légitimité internationale pour poursuivre l’opération militaire », a déclaré le second responsable de l’administration.

« Mais cela ne peut pas être un simple sujet de discussion. »

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