Israël demande à l’Arabie saoudite d’autoriser des vols directs pour les musulmans
Les pèlerins en provenance d'Israël doivent passer par un pays tiers ; selon le ministre Issawi Frej, un voyage direct vers la Mecque coûterait jusqu'à deux fois moins cher
Israël a demandé à l’Arabie saoudite d’autoriser des vols directs de Tel Aviv vers le royaume musulman avant le pèlerinage de cette année à La Mecque, qui devrait accueillir le plus grands nombre de fidèles musulmans depuis que la pandémie de COVID-19 a bouleversé cet événement annuel, pilier essentiel de l’islam.
Le ministre de la Coopération régionale, Issawi Frej, a déclaré jeudi qu’il avait déposé une demande officielle auprès des autorités saoudiennes à ce sujet.
« J’aimerais voir le jour où je pourrais partir de l’aéroport Ben-Gurion pour remplir mon obligation [religieuse] en tant que musulman à La Mecque », a déclaré Frej, un législateur arabe israélien du parti de gauche Meretz.
« J’ai soulevé la question auprès de l’Arabie saoudite et j’espère que ce jour arrivera bientôt », a-t-il déclaré lors d’une interview à la radio de l’armée.
Actuellement, l’Arabie saoudite accepte les pèlerins musulmans qui se rendent à La Mecque depuis Israël, mais elle les oblige à passer par un pays tiers, ce qui, selon Frej, peut coûter jusqu’à 11 500 dollars pour un voyage d’une semaine.
En revanche, les pèlerins des pays arabes voisins paient environ la moitié de cette somme.
Un million de pèlerins venus du monde entier se sont rassemblés jeudi à La Mecque – lieu de naissance présumé de Mahomet – pour accomplir les premiers rites du hajj, le grand pèlerinage de La Mecque.
Le hajj est un devoir à réaliser une fois dans la vie de tout musulman, si le fidèle est physiquement et financièrement capable de faire le voyage. Le parcours conduit les fidèles le long d’un chemin emprunté par le prophète Mahomet il y a environ 1 400 ans.
Après qu’Israël a normalisé ses relations avec les Émirats arabes unis et Bahreïn en 2020, l’Arabie saoudite a autorisé les vols israéliens à destination de ces États du Golfe à survoler son territoire dans un couloir aérien restreint.
Israël espère étendre cette autorisation afin qu’elle s’applique également à d’autres destinations.
Outre la demande de Frej, les médias israéliens ont indiqué jeudi que des responsables israéliens anonymes avaient également demandé au royaume d’autoriser les vols des compagnies aériennes israéliennes au-dessus de son territoire, ce qui réduirait considérablement la durée et le coût des vols entre Israël et l’Asie.
Cette demande intervient avant le voyage du président américain Joe Biden dans la région la semaine prochaine.
Biden devrait atterrir en Israël le 13 juillet pour une visite de deux jours, avant de se rendre en Arabie saoudite. Il a récemment déclaré que l’un des objectifs de son voyage serait de « renforcer l’intégration d’Israël dans la région », ce qui a suscité des spéculations quant à une éventuelle normalisation des relations avec l’État du Golfe.
Le mois dernier, des informations ont fait état de l’intention d’Israël de demander à Biden d’approuver la livraison d’un système israélien de défense aérienne à laser à des pays arabes alignés contre l’Iran, dont l’Arabie saoudite.
Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a parlé d’une possible « percée » lors de la prochaine visite de Biden.
Mais les analystes ont déclaré que les liens diplomatiques avec Israël ne seront pas envisageables tant que le roi Salman Ben Abdel Aziz, 86 ans, régnera.