Israël et le monde arabe : 8 guerres, et de rares accords de paix
L'accord historique annoncé jeudi avec les Emirats arabes unis est le troisième du genre, après la paix conclue avec l'Egypte puis avec la Jordanie
L’histoire d’Israël a été marquée par des relations tumultueuses et huit guerres officielles avec ses voisins arabes. L’accord historique annoncé jeudi avec les Emirats arabes unis est le troisième du genre, après la paix conclue avec l’Egypte puis avec la Jordanie.
Création d’Israël et guerres
Le 14 mai 1948, trois ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et l’extermination de plus de six millions de Juifs par les nazis, David Ben Gourion proclame l’Etat d’Israël sur une partie de la Palestine.
Dès le lendemain, les armées arabes (Egypte, Syrie, Jordanie, Liban et Irak) entrent en guerre contre le nouvel Etat qui remporte une écrasante victoire en 1949. Plus de 760 000 habitants locaux sont poussés à l’exode ou chassés de chez eux.
Le 29 octobre 1956, trois mois après la nationalisation du canal de Suez par l’Egypte, Israël lance ses blindés et son aviation à l’assaut du Sinaï et parvient au canal de Suez. Sous la pression de l’ONU, des Etats-Unis puis de l’URSS, Israël se retire.
Le 5 juin 1967, Israël déclenche la guerre dite des « Six-jours » contre l’Egypte, la Syrie et la Jordanie, s’emparant de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie, de la bande de Gaza, du plateau syrien du Golan et du Sinaï égyptien.
Le 6 octobre 1973, l’Egypte et la Syrie attaquent Israël dans le Sinaï et sur le Golan. Après de graves revers, l’armée israélienne reprend le dessus au prix de pertes sévères.
1979, la paix avec l’Egypte
En novembre 1977, le président égyptien Anouar Anouar al-Sadate est le premier chef d’Etat arabe à se rendre en Israël depuis sa fondation.
Ce voyage historique ouvre la voie aux accords de Camp David en septembre 1978, qui aboutissent le 26 mars 1979 à la signature, sous l’égide des Etats-Unis, du traité de paix israélo-égyptien, le premier jamais conclu entre Israël et l’un de ses voisins.
Invasion du Liban
Le 6 juin 1982, les troupes israéliennes envahissent le Liban et assiègent Beyrouth. L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat doit quitter le pays. Les troupes israéliennes occupent le Sud jusqu’en 2000.
Après l’enlèvement de soldats israéliens par le mouvement terroriste chiite libanais du Hezbollah en 2006, Israël lance une offensive dévastatrice au Liban.
Paix avec la Jordanie
Le 26 octobre 1994, les Premiers ministres israélien Yitzhak Rabin et jordanien Abdel Salam Majali signent un traité de paix, tournant la page de 46 ans d’état de guerre.
Le traité, signé en présence du président américain Bill Clinton, garantit à Israël la sécurité sur sa frontière la plus longue et jette les bases d’une coopération économique. Il reconnait également « le rôle historique » de la Jordanie dans la gestion des lieux saints musulmans de Jérusalem.
Intifadas et accords d’Oslo
En décembre 1987, les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza déclenchent la « guerre des pierres », première Intifada contre Israël.
Le 13 septembre 1993, après six mois de négociations secrètes à Oslo, Israël et l’OLP signent à Washington des accords sur l’autonomie palestinienne, scellés par une poignée de main historique entre Yasser Arafat et le Premier ministre Yitzhak Rabin.
Yasser Arafat regagne les territoires et y établit l’Autorité palestinienne.
En novembre 1995, Yitzhak Rabin est assassiné par un extrémiste juif opposé au processus de paix.
Après l’échec des négociations israélo-palestiniennes à Camp David et la visite controversée en septembre 2000 d’Ariel Sharon, alors chef de l’opposition de droite, au mont du Temple à Jérusalem, la seconde Intifada est déclenchée.
L’armée israélienne réoccupe les principales villes de Cisjordanie, puis lance en mars 2002 la plus vaste offensive sur ce territoire depuis 1967.
En septembre 2005, Israël se retire unilatéralement de la bande de Gaza, à laquelle il impose un blocus après la prise de contrôle de l’enclave par le mouvement islamiste terroriste du Hamas en 2007. En juillet 2014, Israël lance l’opération « Bordure protectrice » contre la bande de Gaza.
Plan de Trump
Le 6 décembre 2017, le président américain Donald Trump reconnaît Jérusalem comme capitale d’Israël, déclenchant la colère des Palestiniens et la réprobation de la communauté internationale. Le 14 mai 2018, les Etats-Unis transfèrent à Jérusalem leur ambassade.
En mars 2019, le président américain signe le décret reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan.
Le 28 janvier 2020, il dévoile un plan controversé prévoyant notamment l’annexion par Israël de pans de la Cisjordanie. Les pays arabes préviennent qu’une annexion provoquerait un « conflit majeur ».
Le 13 août, Donald Trump annonce la signature d’un « accord de paix historique » entre Israël et les Emirats arabes unis, en vertu duquel l’Etat hébreu accepte de mettre fin à la poursuite de l’annexion de territoire palestinien.