Israël pays en stress hydrique d’ici 2040
Selon une étude, Gaza sera à court d'eau potable dans les 5 ans ; La dernière décennie a mis à rude épreuve les réservoirs d'eau israéliens suite aux rares pluies d'hiver
Israël et les territoires palestiniens feront partie des pays les plus sujets aux pénuries d’eau et à leurs conséquences dans les prochaines décennies, selon un nouveau rapport publié cette semaine.
Les États du Moyen-Orient représentent 14 des 33 pays qui seront les plus touchés par une pénurie d’eau, selon une étude du World Resources Institute (WRI) prédisant une concurrence croissante et l’épuisement des ressources en eau à travers le monde dans les prochaines décennies.
Parmi les pays de l’étude les plus « extrêmement très stressés » figurent Bahreïn, le Koweït, le Qatar, Saint-Marin, Singapour, les Emirats arabes unis, la Palestine et Israël, tous classés 5e sur un index de classement de susceptibilité des pays en 2040. L’Arabie saoudite suit de près avec 4,99.
La concurrence croissante sur les ressources en diminution pourrait déclencher une plus grande instabilité politique, des conflits et une pression économique, selon le rapport.
Le Moyen-Orient, déclare le WRI dans son rapport, « est déjà sans doute la région hydraulique la moins sûre au monde, attirant fortement les eaux souterraines et l’eau de mer dessalée, et se confrontant à des défis exceptionnels liés à l’eau. »

Le rapport pointe le conflit israélo-palestinien comme « dimension significative » de l’accès à l’eau. La bande de Gaza devrait manquer d’eau potable d’ici à 2020.
L’organisation souligne le changement climatique, l’évolution des tendances des précipitations, la croissance démographique et l’urbanisation comme facteurs contribuant aux fluctuations des ressources en eau à travers le monde.
« Quels que soient les facteurs, un très fort stress hydrique crée un environnement dans lequel les entreprises, les exploitations agricoles et les résidents sont très dépendants des quantités limitées d’eau et vulnérables à la moindre variation de l’offre », stipule le rapport. « De telles situations menacent gravement la sécurité nationale de l’eau et la croissance économique. »
Une étude de la NASA publiée en 2013 a révélé que les réserves d’eau douce dans certaines parties de la Turquie, de la Syrie, de l’Irak et de l’Iran, le long des bassins du Tigre et de l’Euphrate, avaient perdu 144 kilomètres cubes du total de leur eau douce stockée – l’un des taux les plus rapides de la planète entre 2003 et 2010.
Israël est en mauvaise place sur la liste est dépit de grands progrès au cours des dernières années pour remédier aux précipitations limitées avec le dessalement et le recyclage de l’eau.
Israël exploite quatre usines de dessalement (une cinquième doit ouvrir) le long de la côte méditerranéenne, qui produisent près de 600 millions de mètres cubes d’eau, presque 70 % de la consommation intérieure du pays, selon un récent article de Haaretz.
La dernière décennie a mis à rude épreuve les réservoirs d’eau israéliens suite aux rares pluies d’hiver. Les aquifères côtiers et montagneux sont épuisés et le niveau du Kinneret, source importante d’eau douce, reste plusieurs mètres en dessous du niveau supérieur optimal.