Israël: près de 500 000 vaccinés ; priorité accordée aux enseignants
“Il n'y aura pas de pénurie”, selon le ministre de la Santé. Netanyahu est en contact avec Pfizer pour garantir que les stocks ne s'épuisent pas en janvier
Israël a vacciné près d’un demi-million de personnes, a déclaré lundi soir le ministre de la Santé Yuli Edelstein, alors que le rythme de vaccination des citoyens contre la COVID-19 continue d’augmenter.
Israël a commencé sa campagne de vaccination la semaine dernière, en se concentrant sur les travailleurs de la santé, les plus de 60 ans et les autres groupes à risque ; c’est le leader mondial du nombre de vaccinations par habitant. Un nombre record de 99 000 personnes ont été vaccinées dimanche, ce qui a monté le total national à 379 000 vaccinés, et Edelstein a affirmé qu’un nouveau record de plus de 100 000 vaccins ont été administrés lundi.
Edelstein a écarté les rumeurs selon lesquelles les stocks du vaccin Pfizer qu’Israël utilise étaient à court. « J’entends partout des rumeurs sur une grave pénurie de vaccins », a-t-il déclaré. « Il n’y a pas de pénurie et il n’y aura pas de pénurie. »
Le système éducatif israélien fonctionnant pratiquement normalement, malgré le confinement actuel, les enseignants seront également vaccinés en priorité dès le début de la semaine prochaine. La municipalité de Tel Aviv a annoncé qu’elle commencera à vacciner les enseignants dès jeudi.
Si Israël maintient le rythme de la semaine passée, soit plus de 100 000 inoculations par jour, le pays se dirige vers un assouplissement spectaculaire de la crise liée à la pandémie dès le mois prochain, a déclaré Eran Segal, biologiste à l’Institut Weizmann des Sciences qui a cartographié et analysé l’impact du COVID-19. « D’ici deux à trois semaines, nous commencerons à observer une baisse très significative des cas graves parmi les personnes âgées et les groupes à risque, et dans la foulée bien sûr, une réduction des décès. »
Le Dr Sharon Alroy-Preis, responsable par intérim des services de santé publique du ministère de la Santé, s’est montrée un peu plus réservée : tout en saluant la rapidité de la campagne de vaccination d’Israël, elle remarque néanmoins que le vaccin n’est efficace qu’à 95 % et que le COVID-19 pourrait encore muter de manière problématique – même s’il semblerait que les vaccins soient efficaces contre la mutation dite britannique, très contagieuse.
Les responsables ont annoncé qu’ils envisageaient d’atteindre le chiffre de 150 000 vaccinations par jour au cours de la semaine, et le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est fixé comme objectif de faire vacciner quelque 2,25 millions d’Israéliens – plus d’un quart des 9,2 millions d’habitants d’Israël – d’ici la fin janvier.
L’organisme d’assurance maladie Meuhedet a averti qu’il devra ralentir le rythme des vaccinations s’il n’est pas réapprovisionné en doses de vaccins dans les quatre prochains jours, a rapporté la Douzième chaîne lundi soir. Mais Alroy-Preis a déclaré que le ministère travaillait « nuit et jour » pour s’assurer qu’il n’y aurait pas de ralentissement. Elle a dit qu’Israël était « notamment en contact avec Pfizer » pour assurer un approvisionnement suffisant.
La Douzième chaîne a annoncé qu’Israël devrait recevoir un total de 3,8 millions de doses du vaccin Pfizer d’ici jeudi – suffisamment pour vacciner 1,9 million de personnes, puisque le vaccin Pfizer est administré en deux injections, à trois semaines d’intervalle. Alroy-Preis a déclaré que les organismes d’assurance maladie mettent de côté une deuxième dose de vaccin pour chaque personne inoculée.
Le reportage télévisé indique que 4 millions de doses supplémentaires du vaccin Pfizer et un million de doses du vaccin Moderna sont attendues pour le mois de février, et que le Premier ministre Benjamin Netanyahu est en contact avec Pfizer pour s’assurer qu’Israël ne se retrouve pas en rupture de stock en janvier.
Alroy-Preis a annoncé vendredi l’intention de commencer à vacciner le grand public d’ici 7 à 10 jours. Cependant, certains membres du grand public ont déjà été vaccinés – parfois sans rendez-vous, dans les centres de vaccination où les responsables n’ont pas suivi à la lettre les directives sur les groupes prioritaires, ou lorsque les centres de vaccination avaient des produits sur le point de se périmer. À Arad, dans le sud d’Israël, lundi soir, par exemple, le conseil municipal a invité le public à se rendre au centre de vaccination local, où 1 000 doses devaient être utilisées immédiatement, ce qui a déclenché de longues files d’attente de candidats au vaccin. Des scènes similaires se sont déroulées à Safed dans le nord.
Israël occupe actuellement la première place au classement du nombre de vaccinations par habitant, suivi de près par le Bahreïn, loin devant les autres pays, selon Our World in Data, tenu par l’Université d’Oxford.