Israël renforce son aide en faveur des entrepreneurs high-tech ultra-orthodoxes
Un programme similaire sera annoncé pour les entrepreneurs israéliens arabes ; Objectif : Augmenter la participation des minorités sur la scène des start-ups en pleine expansion
L’Autorité israélienne de l’innovation, chargée d’établir les politiques technologiques nationales et de financer les start-ups lors de leurs première phases de création et de développement, a fait savoir qu’elle étendait son soutien aux entrepreneurs technologiques ultra-orthodoxes avec pour objectif de leur faciliter l’accès aux financements et l’intégration sur la scène technologique du pays, en pleine expansion.
Un communiqué du ministère de l’Economie et de l’Industrie a noté que sous les termes revus d’un programme mis en vigueur depuis 2014, les entreprises technologiques appartenant à au moins 33 % à des entrepreneurs ultra-orthodoxes seront éligibles à un financement pendant deux ans : 75 % de leurs dépenses en R&D pour la première année et 70 % pour la seconde. Le programme original ne prévoyait un financement que sur un an.
Ces start-ups pourront également demander des subventions de 2,5 millions de shekels pour la première année et une somme pouvant aller jusqu’à 4,5 millions de shekels lors la deuxième année. Le plan ne permettait initialement d’obtenir que 2,3 millions de shekels la première année seulement.
De plus, ces start-ups apprendront comment « maximiser les ressources et les réussites de l’entreprise », a précisé le communiqué. Ce qui comprend augmenter leur exposition à l’environnement technologique dans le pays, permettre des formations à l’entrepreneuriat, et la possibilité d’utiliser l’argent des subventions pour du conseil en entreprise ou en marketing.
L’autorité de l’Innovation travaille actuellement sur un programme similaire de financement pour les entrepreneurs arabes israéliens sous des termes qui seront les mêmes que ceux mis en oeuvre pour les ultra-orthodoxes. Le plan sera annoncé « dans un avenir proche », a commenté Naomi Krieger Carmi, cheffe du bureau des défis sociétaux au sein de l’autorité, dans un courriel.
Alors que les multinationales affluent en Israël pour établir des centres de recherche et de développement pour profiter des technologies israéliennes, elles entrent en concurrence avec les start-ups locales et leurs pairs étrangers pour dénicher les ingénieurs et programmateurs de talent. Et alors qu’une pénurie de ce type de compétences se profile au cours de la prochaine décennie, Israël tente de mobiliser de nouvelles forces parmi les populations – les femmes, les ultra-orthodoxes et les arabes – qui ont été majoritairement laissées en marge de l’expansion des start-ups nationales.
Le niveau d’éducation des arabes israéliens est inférieur à celui de la population générale, leurs écoles recevant moins de fonds, et en raison également du fait que l’enseignement en arabe désavantage les étudiants lorsqu’ils arrivent à l’université ou sur le marché du travail, selon le livre L’économie de la technologie israélienne.
Et tandis que la communauté ultra-orthodoxe met en exergue les études et l’éducation, toute l’attention des étudiants se porte presque exclusivement sur les textes religieux. Ces derniers ne sont donc pas très exposés aux programmes d’études en maths ou en anglais qui les aideraient à obtenir des emplois bien rémunérés, précise le livre.
Ces deux populations, qui sont celles qui augmentent le plus vite en Israël, sont aussi les deux plus défavorisées.
« Les populations minoritaires en Israël sont sous-représentées dans l’écosystème du pays », a déclaré Krieger Carmi lors d’un entretien téléphonique.
Les Arabes israéliens, qui constituent 20 % de la population israélienne, représentent moins de 3 % de la main-d’oeuvre dans le secteur des technologies, a-t-elle ajouté, alors que les ultra-orthodoxes n’en forment pour leur part qu’un pour cent.
« Le programme mis en oeuvre par l’Autorité israélienne de l’innovation pour soutenir les start-ups dans le secteur ultra-orthodoxe est un outil supplémentaire dans la politique du gouvernement pour augmenter le nombre de personnes employées dans l’industrie high-tech et pour créer un environnement favorable pour les start-ups via des fonds gouvernementaux », a expliqué le ministre de l’Economie et de l’Industrie Eli Cohen dans un communiqué annonçant le plan de financement révisé.
Depuis que le programme visant à aider l’intégration des populations ultra-orthodoxes dans les secteurs technologiques, l’Autorité a versé la somme de 25 millions de shekels en subventions aux entrepreneurs, a fait savoir le communiqué.