Israël, une priorité plus importante pour les leaders juifs d’Europe après le 7 octobre
Dans le classement des priorités de centaines de responsables de communauté issus de 32 pays, le soutien à l'État juif est passé de la 14e à la 5e place
Dans une enquête périodique qui a été réalisée auprès des leaders des communautés juives européennes, « le soutien à Israël » est devenu une priorité après le 7 octobre, selon un sondage qui a été rendu public lundi.
Dans cette enquête qui a interrogé 879 responsables communautaires juifs dans 32 pays, la priorité du « soutien à Israël » est passée de la 14e place en 2021 à la 5e place cette année, avant la nécessité d’apaiser les tensions communautaires ou celle d’apporter un soutien aux Juifs de la Diaspora en détresse.
Les données issues de cette Sixième étude des chefs et professionnels de la communauté juive européenne soulignent la manière dont la situation difficile, en Israël, et son impact sur l’antisémitisme au sein de la Diaspora ont renforcé le sentiment sioniste chez de nombreux Juifs européens.
Le sondage a été réalisé au mois de mars et au mois d’avril 2024 par le Centre international de développement communautaire de l’American Jewish Joint Distribution (JDC-ICCD). Combattre l’antisémitisme arrive à la première place du classement des priorités. Viennent ensuite le soutien à apporter aux Juifs dans le besoin dans chaque communauté ; le renforcement de l’éducation juive et l’inclusion des jeunes dans les processus décisionnaires.
Le soutien à Israël a obtenu la note de 8,2, selon une moyenne qui a été calculée en rajoutant les réponses des sondés à qui il avait été demandé de noter leurs priorités sur une échelle de 1 à 10. C’est la première fois que cette priorité se classe à une place aussi haute depuis que le JDC a lancé ces enquêtes auprès des leaders communautaires juifs d’Europe, en 2008.
83% des personnes interrogées ont reconnu qu’Israël « est déterminant pour la durabilité de la vie juive en Europe » – une hausse de deux points de pourcentage par rapport à l’enquête de 2021.
Le 7 octobre, environ 3 000 terroristes du Hamas avaient envahi les villes frontalières de Gaza et les communautés du sud d’Israël, se livrant à un pogrom. Près de 1 200 personnes avaient été massacrées et 251 personnes avaient été kidnappées, prises en otage dans la bande. Cette attaque sanglante avait été à l’origine de la guerre qui oppose Israël et le Hamas à Gaza, une guerre qui est encore en cours et qui aurait fait environ 38 000 morts du côté palestinien, selon les chiffres non-confirmés qui ont été transmis par le ministère de la Santé, placé sous l’autorité du Hamas, au sein de l’enclave côtière. Des chiffres qui ne font pas, de plus, de différence entre terroristes et civils. De son côté, Israël affirme avoir tué au moins 15 000 hommes armés en plus d’un millier sur le sol israélien à l’occasion du pogrom du 7 octobre et des jours qui ont suivi.
La guerre a déclenché une vague d’attaques antisémites en Europe et au-delà.
Les personnes qui ont été interrogées pour les besoins de l’enquête ont dit être plus pessimistes sur la question de l’antisémitisme que ce n’était le cas dans le passé. 83% ont déclaré s’attendre à ce que cette problématique empire dans les prochaines années, alors qu’ils étaient 70% en 2021 à avoir cette crainte.
Environ 93% des sondés ont reconnu que les événements, en Israël, entraînaient un antisémitisme plus fort dans leur pays, contre 81% il y a trois ans.
Le pourcentage de personnes interrogées qui ont indiqué qu’elles réfléchissaient à émigrer a été de 24%, contre 21% en 2021 et en 2018.
Plus de 75% ont expliqué que les gouvernements ont apporté une réponse appropriée aux besoins sécuritaires des Juifs, et 41% ont précisé que leurs communautés étaient prêtes, dans une grande ou dans une très grande mesure, à faire face à une situation d’urgence.
« L’impact sinistre du 7 octobre sur les communautés juives se reflète totalement dans cette étude – tout comme l’engagement des responsables juifs locaux à aider leurs communautés à braver la tempête », a commenté la directrice-générale de l’American Jewish Joint Distribution, Ariel Zwang.