Israir devrait devenir le 3e transporteur israélien à desservir NYC, avec des tarifs plus bas
La compagnie israélienne a demandé aux autorités américaines l'autorisation d'exploiter une liaison long-courrier après que sa rivale Arkia a brisé le monopole d'El Al le mois dernier
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

Israir se prépare à devenir la troisième compagnie aérienne israélienne à proposer des vols directs entre Tel Aviv et New York, renforçant ainsi la concurrence avec la compagnie phare El Al et favorisant une réduction des tarifs aériens jugés exorbitants.
Israir a confirmé avoir déposé une demande de permis de transporteur aérien étranger auprès du département américain des Transports afin d’exploiter le service long-courrier vers les États-Unis.
Cette décision intervient après que son rival local Arkia a lancé des vols vers New York le mois dernier, brisant ainsi le monopole effectif détenu par le transporteur vedette El Al. Les transporteurs américains ne desservent plus Israël en raison de la guerre de 16 mois avec le groupe terroriste Hamas et de l’instabilité de la situation sécuritaire.
Israir cherche à lancer jusqu’à six vols hebdomadaires aller-retour sans escale entre l’aéroport international Ben Gurion de Tel Aviv et New York dès cet été. Toutefois, la petite compagnie israélienne n’a pas encore donné de détails sur ses projets.
« Il est dommage que cela ne se soit pas produit il y a six mois et qu’il ait fallu tant de temps pour qu’ils comprennent l’importance de cette liaison, en particulier pour le consommateur israélien », a déclaré Mark Feldman, PDG de Ziontours Jerusalem, au Times of Israel.
« Tant que la situation restera instable dans notre partie du monde, ils [Arkia et Israir] en profiteront, et les Israéliens pourront voler sans escale vers New York en sachant qu’il y a de très bonnes chances que les compagnies aériennes israéliennes n’annulent aucun service ».
« En fin de compte, une concurrence accrue entraînera une baisse des prix des billets pour le consommateur, ce qui est nécessaire », a commenté Feldman.
Pendant la majeure partie de l’année dernière, El Al a bénéficié d’un monopole sur la liaison Tel Aviv-New York, les transporteurs américains étant restés sur la touche en raison de problèmes de sécurité.

Début février, Arkia a lancé des vols directs aller-retour entre Tel Aviv et New York. Il s’agissait de la première liaison de la compagnie israélienne avec les États-Unis. À l’origine, le transporteur prévoyait d’exploiter la liaison pendant une période de trois mois à compter du 8 février. À la fin du mois dernier, Arkia a annoncé qu’elle prolongeait l’exploitation de sa nouvelle ligne vers New York au moins jusqu’en octobre.
Le transporteur israélien assure trois vols hebdomadaires entre l’aéroport Ben Gurion de Tel Aviv et l’aéroport John F. Kennedy de New York. Les vols décollent le samedi soir avant minuit et à midi les lundis et mercredis.
Les tarifs des billets d’avion à destination et au départ d’Israël ont parfois plus que doublé pendant la guerre qui a éclaté le 7 octobre 2023, après le massacre perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël.
La demande accrue et la pénurie de services sont le résultat de l’annulation et de la reprise répétées par les transporteurs étrangers des vols à destination et en provenance d’Israël, dans un contexte d’attaques de roquettes et de drones en provenance d’Iran, du Liban, de Gaza, du Yémen et de l’Irak. L’apaisement progressif des tensions et le fragile cessez-le-feu récemment mis en œuvre entre Israël et le Hamas ont incité un certain nombre de grandes compagnies aériennes étrangères à annoncer la reprise de leurs services vers le pays.
Du côté des transporteurs américains, United Airlines devrait reprendre ses vols vers Israël le 15 mars, et Delta Air Lines devrait relancer sa liaison Tel Aviv-New York le 1er avril. American Airlines n’a pas encore annoncé la reprise de ses vols vers Israël.
« Arkia et Israir sont en train de mettre en place une liaison avec les États-Unis, car la situation en matière de sécurité est encore incertaine, ce qui signifie qu’ils peuvent profiter de cette accalmie sans grande concurrence en vendant des billets à des prix nettement inférieurs à ceux d’El Al », a déclaré Feldman.
« Nous savons que lorsque les médias affirment qu’Israël est prêt à retourner dans la bande de Gaza, les transporteurs américains et d’autres transporteurs étrangers risquent d’annuler immédiatement leurs projets de desserte d’Israël. »
« Pour les vacances de Pessah [en avril] et en été, les économies sont énormes, de l’ordre de 400 à 600 dollars par personne, en réservant des vols sur Arkia par rapport à El Al – mais le service n’est pas le même qu’El Al », a déclaré Feldman.

Les vols aller-retour sans escale de Tel Aviv à New York avec Arkia commencent actuellement à environ 1 200 dollars, contre environ 1 800 dollars avec El Al.
« Depuis qu’Arkia a lancé cette liaison, nous avons constaté qu’un pourcentage élevé de clients ultra-orthodoxes remplissait leurs avions », a déclaré Feldman. » Arkia est conçue pour le marché des loisirs et de la famille, et il existe un besoin de voyages de loisirs disponibles et abordables vers les États-Unis, et elle remplit ce créneau. »
« Il s’agit d’un service entièrement économique, et quiconque souhaite un meilleur siège, un vol en classe premium ou en classe affaires, ne réservera pas Arkia », a-t-il ajouté.
Feldman a fait remarquer que si Israir offrait une classe premium ou une classe affaires et tentait d’entrer dans le « club des grands » et de s’attaquer à El Al, il aurait l’occasion de le faire.
À plus long-terme et avec la possibilité d’un cessez-le-feu de longue durée, Arkia et Israir devront tous deux relever le défi de maintenir la viabilité de leur liaison avec New York, car ils sont en concurrence avec les compagnies aériennes américaines.
« Tôt ou tard, nous aurons la paix et ils devront remplir leurs avions dans les deux sens », a déclaré Feldman. « Le touriste américain moyen qui se rendra en Israël, qu’il vienne de Chicago, Boston, New York ou Miami, ne réservera peut-être pas une compagnie aérienne dont il n’a jamais entendu parler, mais retournera à United, Delta ou El Al, du moins à court terme. »