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Italie : au moins 247 morts après un séisme dans le centre du pays

Des victimes décédées ont été retrouvées dans trois villages de la région montagneuse des Marches ; bilan toujours provisoire

Victimes et sauveteurs parmi les décombres des maisons après un fort tremblement de terre à Amatrice, en Italie, le 24 août 2016. (Crédit : AFP/Filippo Monteforte)
Victimes et sauveteurs parmi les décombres des maisons après un fort tremblement de terre à Amatrice, en Italie, le 24 août 2016. (Crédit : AFP/Filippo Monteforte)

Le puissant séisme qui a frappé tôt mercredi le centre de l’Italie a fait au moins 247 morts et de nombreux disparus, a indiqué le chef du gouvernement italien lors d’une conférence de presse.

« Il y a au moins 120 vies détruites et ce n’est pas un bilan définitif », a déclaré Matteo Renzi à Rieti, non loin de la zone du séisme où il s’était rendu brièvement avant cette conférence de presse.

Le président du Conseil italien a également fait état de quelque 368 blessés.

Des victimes assises parmi les décombres des maisons après un fort tremblement de terre à Amatrice, en Italie, le 24 août 2016. (Crédit : AFP/Filippo Monteforte)
Des victimes assises parmi les décombres des maisons après un fort tremblement de terre à Amatrice, en Italie, le 24 août 2016. (Crédit : AFP/Filippo Monteforte)

Réveillés en pleine nuit, les habitants de ce petit village, à l’épicentre du séisme, ont attrapé ce qu’ils pouvaient avant de fuir, loin des murs qui s’ouvraient et des toits qui s’effondraient. Signe de leur panique, un enfant est emmitouflé comme en hiver, mais porte des sandales aux pieds.

Prostré sur un banc, Guido Bordo, 69 ans, attend que les secouristes retrouvent sa soeur et son beau-frère, disparus sous les décombres de leur maison. « Ils ne donnent aucun signe de vie, on n’entend que leurs chats, » raconte-t-il en se tordant les mains d’angoisse.

« J’ai cru que c’était un coup de tonnerre, mais quand je me suis levée, j’ai senti des gravats sous mes pieds, le tremblement de la maison, et là j’ai compris », raconte Domenica, âgée d’une soixantaine d’années. « Nous sommes sortis, avec mes trois petits-enfants, par un trou dans le mur de la cuisine, la porte ne s’ouvrait pas », raconte-t-elle, assise à l’ombre d’un arbre.

Sergio Camosi, qui a réussi à s’échapper à temps avec sa femme et sa fille, explique aussi que chez lui, « les portes étaient bloquées par les pierres ». « Alors on a du sortir par la fenêtre », raconte-t-il, les larmes aux yeux,

Autour de lui, des volets émergent d’un tas de gravats, un pot de fleurs pend encore à un balcon effondré. A travers un mur éventré, on aperçoit la couette bariolée d’un lit d’enfant abandonné à la hâte en pleine nuit. Dans les ruines, un téléphone sonne dans le vide.

Répliques incessantes

Sur la place principale du village, deux femmes sanglotent et se consolent l’une l’autre. La terre continue de trembler, les répliques sont incessantes, plus ou moins fortes.

Devant une maison en ruines, une ambulance décharge deux civières. Le bourdonnement d’un hélicoptère dans le ciel se mêle au bruit des pioches et des pelles des pompiers qui fouillent sans relâche les décombres.

Des secouristes escaladent les tas de gravats à la recherche d’éventuels survivants. Ils sont assistés de chiens sauveteurs, à l’affût de la moindre odeur qui puisse permettre de trouver un survivant pris au piège.

Un des chiens s’arrête soudain, puis revient en arrière. « Le chien vient à l’instant d’indiquer qu’il y a quelqu’un en dessous, mais vu qu’il n’aboie pas, nous avons peu de chances de retrouver la personne vivante », explique Daniela Romanato, responsable de l’unité cinofile de secours.

Certains ont eu de la chance. « Je suis un miraculé. Je suis rentré hier soir de Rome et me voilà ici, vivant par miracle », raconte Claudio, le tee-shirt taché de sang, un gros sparadrap lui barrant le front.

Les rescapés d’Illica ont trouvé refuge dans un champ hors du village. Dans les communes voisines, des camps de tentes sont en passe d’être montés par la protection civile pour accueillir les quelque 2.500 personnes qui ne pourront pas regagner leur domicile ce soir.

Certains, dont le véhicule n’a pas été enseveli sous les gravats, prévoient de dormir dedans, d’autres partent retrouver leurs familles, ailleurs en Italie. Les habitants du village partent peu à peu, laissant derrière eux la dévastation.

« Une vie de sacrifice a disparu en un clin d’oeil. Mon mari a travaillé toute sa vie à Rome pour restaurer la maison de ses parents ici, on a aménagé un grenier il y a deux ans, et rien… plus rien », murmure Domenica dont la maison semble littéralement rasée, comme après un bombardement.

Des sauveteurs cherchent des victimes parmi les décombres des maisons après un fort tremblement de terre à Amatrice, en Italie, le 24 août 2016. (Crédit : AFP/Filippo Monteforte)
Des sauveteurs cherchent des victimes parmi les décombres des maisons après un fort tremblement de terre à Amatrice, en Italie, le 24 août 2016. (Crédit : AFP/Filippo Monteforte)

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