Israël en guerre - Jour 435

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« Je ne vois pas toute l’Europe et l’Allemagne » reconnaître un État palestinien, dit l’envoyé de Berlin en Israël

Steffen Rüdiger Seibert a aussi souligné que le parti d'extrême droite de l'AfD "ne pourra jamais être l'allié d'Israël"

L'ambassadeur d'Allemagne en Israël, Steffen Rüdiger Seibert, à l'Université de Tel Aviv, le 19 juin 2024. (Crédit : Israel Hadari, Université de Tel Aviv)
L'ambassadeur d'Allemagne en Israël, Steffen Rüdiger Seibert, à l'Université de Tel Aviv, le 19 juin 2024. (Crédit : Israel Hadari, Université de Tel Aviv)

« Je ne vois pas toute l’Europe et l’Allemagne suivre l’Espagne et l’Irlande dans leur reconnaissance d’un État palestinien », a déclaré mercredi 19 juin l’ambassadeur d’Allemagne en Israël, Steffen Rüdiger Seibert, à la conférence « Future of Israel » organisée par l’Université de Tel Aviv.

Ces propos surviennent après que l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont décidé de reconnaître l’État de Palestine fin mai, pour démontrer, selon eux, leur « engagement en faveur de la solution à deux États ».

M. Seibert a ainsi défendu de son côté l’idée qu’une « solution durable devrait prendre la forme d’un accord de paix basé sur deux États, avec toutes les dispositions de sécurité nécessaires, car avant tout autre chose, le principe de la sécurité d’Israël doit être préservé ».

L’ambassadeur s’est également dit « inquiet pour les Juifs d’Allemagne et d’Europe. Le fait qu’il y ait tant de brimades et de harcèlement. Les lois ne suffisent pas à lutter contre les brutes antisémites ». Depuis les massacres barbares palestiniens du 7 octobre, l’antisémitisme a explosé partout en Europe. L’organisation RIAS (Recherche-und Informationsstelle Antisemitismus) a dénoncé fin novembre une augmentation de 320 % des actes antisémites en Allemagne, quelques semaines après l’attaque du Hamas contre Israël.

Interrogé sur les résultats aux élections européennes du 9 juin dernier, et sur la percée du parti d’extrême-droite AfD (Alternative für Deutschland), arrivé en seconde position dans les urnes, M. Seibert a affirmé : « Je ne m’en réjouis pas. Je veux simplement que les gens en Israël sachent que l’AfD ne pourra jamais être l’allié d’Israël. C’est un parti qui comporte des éléments anticonstitutionnels. Il ne peut pas être un véritable allié d’Israël, même s’ils tentent de se présenter comme tel. La place d’Israël est au sein de la famille des nations démocratiques et libérales. »

Maximilian Krah, membre du Parlement européen du parti d’extrême-droite allemand Alternative pour l’Allemagne (AfD), assistant à une séance de vote dans le cadre d’une session plénière, au Parlement européen, à Strasbourg, dans l’est de la France, le 23 avril 2024. (Crédit : Frederick Florin/AFP)

L’AfD a déclaré publiquement son soutien à Israël dès le 7 octobre et a plusieurs fois présenté des initiatives parlementaires visant à interrompre les financements accordés par l’Allemagne à l’UNRWA, agence controversée des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. Maximilian Krah, tête de liste de l’AfD aux élections européennes, s’est pourtant illustré durant la campagne pour avoir refusé de considérer des membres de la SS comme « automatiquement criminels ».

M. Seibert a également abordé la question du soutien militaire de l’Allemagne à Israël, notamment mis en accusation par une plainte du Nicaragua auprès de la Cour internationale de justice pour « complicité de génocide » en mars dernier. À ce sujet, Seibert affirme que « les relations militaires entre nos deux pays existent depuis de nombreuses années et je ne vais pas m’excuser pour cela. Nos avocats ont réfuté tous les arguments du Nicaragua devant la Cour. Nous avons pu démontrer que les armes envoyées à Israël après le 7 octobre étaient défensives ».

Enfin, au sujet d’une perspective de sortie de guerre et de processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, l’ambassadeur a précisé sa
position : « De mon point de vue, ce n’est pas quelque chose qui peut venir de l’extérieur. La volonté de surmonter ce conflit vieux de plusieurs décennies doit venir à la fois des Palestiniens et des Israéliens. L’Europe peut apporter son soutien. Mais je ne crois pas que cette volonté puisse être insufflée de l’extérieur. »

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