Le Nicaragua accuse devant la CIJ l’Allemagne de faciliter le « génocide » à Gaza
Le pays a déposé une requête contre l’Allemagne "en raison de ses manquements supposés aux obligations découlant de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide"
Le Nicaragua a accusé vendredi l’Allemagne devant la plus haute juridiction de l’ONU de faciliter un « génocide » dans la bande de Gaza en soutenant Israël et en cessant de financer l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Ce pays d’Amérique centrale a déposé une requête contre l’Allemagne « en raison de ses manquements supposés aux obligations découlant de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide », a déclaré la Cour internationale de justice (CIJ) dans un communiqué.
L’Afrique du Sud avait en décembre déjà saisi la CIJ en soutenant que les opérations d’Israël à Gaza s’apparentaient à une violation de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
La cour, basée à La Haye, doit encore se prononcer sur ce point, mais le 26 janvier elle avait ordonné à Israël de prévenir tout éventuel acte de génocide et de permettre l’accès de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Le Nicaragua avance, selon la CIJ, qu’il existe « un risque reconnu de génocide du peuple palestinien et, avant tout, de la population de la bande de Gaza ».
L’Allemagne, en fournissant un appui politique, financier et militaire à Israël et en cessant de financer l’UNRWA, « facilite ce génocide et, en tout état de cause, a manqué à son obligation de faire tout son possible pour l’empêcher ».
La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent de commandos du Hamas infiltrés de la bande de Gaza dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1 160 personnes, en majorité des civils tués ce jour-là, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas. Son offensive terrestre et aérienne aurait fait plus de 30 000 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas. Le Hamas est accusé de gonfler le nombre des victimes civiles et d’y inclure les Palestiniens tués par les roquettes tirées par les factions terroristes qui retombent dans la bande. Le Hamas ne fait pas non plus de distinction, dans ce bilan, entre les civils et les terroristes.
Selon l’ONU, 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine à Gaza, en particulier dans le nord où les destructions, les combats et les pillages rendent presque impossible l’acheminement de l’aide humanitaire.
Après qu’Israël a accusé des employés de l’UNRWA d’implication dans l’attaque du 7 octobre, une dizaine de pays, dont d’importants donateurs comme les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède ont annoncé suspendre leur financement à l’agence.