Justice russe : 8 ans de prison pour une Israélienne pour contrebande de drogue
Naama Issachar plaide que bien que 10gr de marijuana se trouvaient dans son sac, elle n'est pas une trafiquante et ne voulait pas entrer dans le pays car en vol de correspondance
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Les procureurs russes ont demandé qu’une femme israélienne soit condamnée à huit ans de prison pour trafic de marijuana trouvée dans son sac lors d’une escale pour un vol de correspondance en provenance de Moscou.
Naama Issachar a comparu mercredi devant le tribunal pour l’audience qui a conclu les plaidoiries de l’accusation et de la défense dans son affaire.
La randonneuse Issachar, qui a été arrêtée en avril, jeûnait tout au long de la journée de l’audience qui s’est tenue le jour saint juif de Yom Kippour, a indiqué sa famille à la Douzième chaîne.
Issachar ne nie pas qu’il y avait 10 grammes de marijuana dans son sac, mais a affirmé qu’elle n’avait pas l’intention de traverser la frontière russe et n’est donc pas une contrebandière, a rapporté Haaretz mercredi.
Les procureurs disent que parce que le sac d’Issachar est entré dans l’espace aérien russe avec la drogue à l’intérieur, ses agissements devraient être considérées comme de la contrebande.
Après l’audience, la mère d’Issachar, Yaffa, a déclaré à Haaretz que sa fille nie avoir fait de la contrebande mais a admis « avoir fait une erreur et ne pas connaître la loi en Russie ».
Issachar revenait d’un voyage en Inde et faisait escale à l’aéroport de Moscou pour prendre un vol de correspondance vers Tel Aviv. Alors que son sac à dos se déplaçait sur un tapis roulant, un chien renifleur de la police l’a identifié comme suspect. Les autorités ont fouillé le sac et ont trouvé la marijuana enveloppée dans du plastique, dissimulée dans une trousse de toilette.
Une simple accusation de possession de drogue entraînerait une peine de plusieurs mois d’emprisonnement au plus, alors que la contrebande de drogue peut être passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
L’avocat d’Issachar a déclaré après la séance que sa cliente devrait être acquittée de l’accusation de trafic de drogue et condamnée à une peine pour possession, dans le cadre des six mois qu’elle a déjà passés en prison.
« Si le tribunal la déclare coupable de contrebande, cela créera un dangereux précédent », a-t-il averti.
Une décision dans cette affaire est attendue d’ici la fin de la semaine. Le tribunal a rejeté une demande de mise en résidence surveillée d’Issachar en raison de l’opposition de l’accusation.
Yaffa Issachar a appelé les autorités israéliennes à aider sa fille. Elle a dit la semaine dernière que Naama lui avait dit « qu’elle ne voyait pas la fin, d’audience en audience ».
Le ministère des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que, avec le consulat israélien à Moscou, il était en contact avec Issachar et sa famille dès qu’il a appris son arrestation pour offrir une aide humanitaire, mais qu’il ne participait pas aux procédures judiciaires.
Citant les conventions diplomatiques, le ministère a déclaré qu’en principe, « l’État évite de s’impliquer dans les enquêtes et les procès de ses citoyens à l’étranger ».
« Dans ce cas, des actions et des enquêtes inhabituelles ont été menées auprès de hauts responsables en Russie, y compris le vice-ministre russe des Affaires étrangères », indique le communiqué. « Les Russes ont clairement indiqué qu’il s’agit d’un délit criminel qui nécessite un procès conformément à la loi russe. »