Keyes : des informations “à toute épreuve” montrent qu’Obama est derrière le vote de l’ONU
Citant des sources arabes et occidentales, le porte-parole de Netanyahu affirme que la résolution 2334 est une “poussée délibérée des Etats-Unis”
Un porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche qu’Israël avait des « informations à toute épreuve » que le président américain Barack Obama avait joué un rôle actif dans la formulation et l’encouragement de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui fustige la construction dans les implantations. Cette résolution a été votée vendredi, quand Washington a décidé de ne pas exercer son droit de veto et de s’abstenir.
Sur Fox News dimanche, David Keyes a déclaré que des sources arabes, entre autres, avaient informé Jérusalem de l’implication présumée d’Obama dans l’avancement de la résolution.
« Nous avons des informations à toute épreuve de sources du monde arabe et de la communauté internationale que ceci était une poussée délibérée des Etats-Unis, et qu’ils ont en fait aidé à créer la résolution en premier lieu », a déclaré Keyes à la chaîne américaine.
La Maison Blanche a catégoriquement nié avoir « préparé » la résolution, rejetant les accusations de Netanyahu à ce sujet.
« Nous n’avons pas rédigé cette résolution, nous n’avons pas introduit cette résolution. Nous avons pris cette décision quand elle a été présentée au vote », a déclaré vendredi Ben Rhodes, le conseiller adjoint à la sécurité nationale d’Obama. Mais en raison de leur opposition à l’activité d’implantation et des préoccupations de ce que cela pourrait signifier pour la région, les Etats-Unis « ne pouvaient pas, en bonne conscience, apposer leur veto », a-t-il ajouté.
Netanyahu a reçu dimanche soir pendant 40 minutes l’ambassadeur américain Dan Shapiro, après l’avoir convoqué pour qu’il explique pourquoi les Etats-Unis s’étaient abstenus pendant le vote de la résolution 2334, lui permettant ainsi d’être votée par 14 voix contre zéro, plutôt que d’apposer leur veto.
Il avait précédemment convoqué les ambassadeurs de 12 pays qui sont représentés en Israël et ont voté pour la résolution pour une réprimande au ministère des Affaires étrangères.
Dimanche également, pendant la réunion hebdomadaire du cabinet à Jérusalem, Netanyahu avait répété sa ferme opposition au vote de la résolution vendredi, qui condamne les implantations israéliennes et toutes les formes de terrorisme et d’incitations à la violence. Il avait également accusé Obama non seulement de ne pas avoir utilisé son veto, mais d’avoir été la force motrice du vote de la résolution.
« Nous n’avons aucun doute que l’administration Obama l’a initiée, l’a soutenue, a coordonné ses versions et a insisté pour son vote », a-t-il déclaré.
Netanyahu se tourne à présent vers la future administration Trump, qui prendra le pouvoir le 20 janvier, et vers ses amis au Congrès américain dans l’espoir de « dissuader » ce qu’il voit comme une potentielle action diplomatique supplémentaire de l’administration Obama contre Israël, a annoncé la Deuxième chaîne. Son objectif est que l’équipe de Trump fasse comprendre que son administration « blessera économiquement » aux pays qui ont voté contre Israël aux Nations unies et le feront dans le futur.
La crainte de Netanyahu est que le secrétaire d’Etat américain John Kerry ne fixe les principes ou les paramètres d’un état palestinien dans un discours décrivant sa vision du Moyen Orient qu’il prononcera dans les prochains jours. Le Premier ministre craint que, dans ses derniers jours, l’administration Obama ne cherche à obtenir une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui consacrerait ces paramètres, a annoncé la chaîne.
Samedi, Netanyahu, qui est aussi ministre des Affaires étrangères, a annulé la visite en Israël du Premier ministre ukrainien, Volodymyr Groysman, après le vote du pays.
Il a également ordonné toute une série de mesures punitives contre la Nouvelle-Zélande et le Sénégal, deux des quatre pays qui ont présenté la résolution. Netanyahu a rappelé les ambassadeurs de ces deux pays à Jérusalem pour des consultations. Il a annulé la visite prévue du ministre sénégalais des Affaires étrangères, et a ordonné au ministère des Affaires étrangères d’annuler tous les programmes d’aide au pays africain. Il a également ordonné l’annulation des visites en Israël des ambassadeurs non résidents du Sénégal et de Nouvelle-Zélande.