La banque Leumi s’attend à une baisse de ses bénéfices au premier trimestre
Leumi avait fusionné la branche responsable de ses opérations aux États-Unis à la Valley National Bancorp, dont les actions ont chuté de 33 % de leur valeur
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
La Banque Leumi a fait savoir, dimanche, qu’elle s’attendait à ce que ses profits, pour le premier trimestre, baissent de 50 % environ après le plongeon de la valeur de ses investissements dans la Valley National Bancorp (Valley Bank), dans le New Jersey.
Leumi, l’une des deux plus grandes banques d’Israël, a déclaré s’attendre à une dépréciation d’environ un milliard de shekels concernant la valeur des parts qu’elle possède dans la Valley Bank pour le premier trimestre de l’année 2023, selon des estimations préliminaires.
Leumi a assuré aux investisseurs que la réduction de la valeur de ses investissements ne devraient pas avoir « un effet matériel » sur le ratio d’adéquation des fonds propres réglementaires de la banque. Elle devrait publier son rapport pour le premier trimestre à la fin du mois de mai. Les actions de Leumi ont augmenté de 1,4 % à la Bourse de Tel Aviv en début d’après-midi.
Les parts de la Valley Bank – Leumi possède, de son côté, une part de 14,2 % dans l’entreprise – ont perdu 33 % de leur valeur depuis le début de l’année, les investisseurs se montrant de plus en plus inquiets suite à l’effondrement d’une série de banques américaines – avec à leur tête la Silicon Valley Bank et la Signature Bank. Les analystes, de leur côté, ont rabaissé l’action de la Valley Bank la semaine dernière. Lundi dernier, les régulateurs américains ont par ailleurs saisi la First Republic Bank dont le siège est à San Francisco – la troisième banque de taille moyenne à s’effondrer en l’espace de deux mois.
La banque Leumi a noté qu’elle considérait la Valley Bank comme « un investissement et un partenaire stratégique à long-terme » dans sa stratégie visant à accroître son crédit et son portefeuille de prêts aux États-Unis.
« La Valley est une banque qui s’enorgueillit d’antécédents déterminants en matière de gestion des risques », a commenté Leumi dans un communiqué. « De plus, Leumi continue à exprimer son optimisme concernant le secteur bancaire américain. »
L’année dernière, Leumi avait fusionné Leumi USA, la branche s’occupant de ses opérations aux États-Unis, avec la Valley Bank pour dynamiser son exposition au marché bancaire américain. Dans le cadre de cet accord, Leumi avait obtenu 14,2 % des parts des actions bancaires issues de la fusion, devenant l’actionnaire le plus important de la banque sans devenir pour autant actionnaire majoritaire.
Dans la première moitié de 2022, la banque israélienne avait enregistré un profit de 654 millions de shekels après impôts suite à la fusion entre Leumi USA et la Valley Bank et – en incluant ses bénéfices boursiers et ses dividendes – elle avait affiché un revenu total d’un milliard de shekels, un montant qui va donc être réévalué.
« Mais même suite au travail de réévaluation qui est actuellement mené, Leumi présentera un résultat équilibré en ce qui concerne les résultats de la transaction de fusion entre Leumi USA et Valley National », a fait remarquer la banque.
En 2022, Leumi avait enregistré le bénéfice le plus élevé parmi tous les organismes prêteurs du pays, alors que les taux d’intérêt qui grimpaient en flèche et l’inflation croissante aidaient à dynamiser ses revenus de financement et à faire fleurir ses opérations de crédit et de prêt. Son profit net, en 2022, avait atteint un record avec 7,7 milliards de shekels contre six milliards de shekels l’année précédente. Au dernier trimestre 2022, Leumi avait vu ses bénéfices s’envoler de presque 60 % en passant à 2,3 milliards de shekels – ils avaient été de 1,5 milliard en 2021 à la même période.
Sa concurrente, la Banque Hapoalim, avait engrangé la somme record de 6,5 milliards de shekels en 2022.
La Valley Bank, ouverte aux États-Unis depuis 1927, est une banque régionale qui possède plus de 64 milliards de dollars d’actifs. Elle compte 625 000 clients.
« La Valley, qui est gérée de manière traditionnelle et qui n’a jamais enregistré un trimestre de perte, a des liquidités excédentaires qui représentent approximativement 1,4 fois ses dépôts non assurés », a fait remarquer Leumy. « Plus de 70 % du portefeuille de dépôts de la Valley Bank sont assurés. »