La Bibliothèque nationale revient à son ancien logo suite au tollé suscité
Alors que la bibliothèque dévoile son nouvel édifice et son nouveau blason, l'institution est poussée à se rappeler à son bon souvenir
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Alors que la nouvelle Bibliothèque nationale ouvre ce mois-ci son nouveau bâtiment d’une valeur de 860 millions de shekels, son nouveau logo a été purement et simplement abandonné au profit de l’ancien blason.
Le nouveau logo, bleu et blanc comme son prédécesseur, mais avec les trois langues, l’hébreu, l’arabe et l’anglais, de taille égale et sans référence évidente au drapeau israélien, avait été fortement critiqué sur les réseaux sociaux, lorsqu’il avait été dévoilé pour la première fois le 28 septembre.
Les commentaires, qui ne se sont pas faits attendre, avaient été virulents. Les internautes avaient réclamé plus de symbolisme national dans le logo de la bibliothèque.
Le ministre de l’Éducation Yoav Kisch (Likud) avait envoyé une lettre au conseil d’administration pour réclamer avec force le retour à l’ancien logo, arguant que le nouveau symbole « est coupé de tout lien et de toute identité avec le peuple juif, l’État d’Israël, le sionisme et la langue hébraïque ».
Il y a deux jours, la Bibliothèque nationale a mis à jour sa photo de profil sur Facebook à 5h30 du matin, revenant à l’ancien logo.
Rotem Cohen-Soaye, le concepteur du nouveau logo de la Bibliothèque nationale, a rappelé dans une interview accordée à la chaîne publique israélienne Kan que le processus de conception avait duré plus d’un an et demi, avec des centaines d’esquisses et une multitude d’orientations.
Cohen-Soaye a déclaré que des pressions avaient été exercées sur lui « de toutes parts », y compris pendant des mois de dialogue et de recherche avec différents représentants de la bibliothèque.
Le graphiste a raconté avoir été accusé d’être un sioniste assimilé et d’être en faveur d’un « État de tous les terroristes », ajoutant que l’ancien logo existait depuis une quinzaine d’années et qu’il n’était pas toujours reconnu comme le logo de la Bibliothèque nationale dans les études de marché.