La communauté de la Ghriba, vue par le photographe Jacques Pérez
Le MahJ propose jusqu'à la fin de l’année une exposition sur ces Juifs tunisiens, dont la présence est attestée depuis le Moyen Âge
L’île de Djerba, au sud de la Tunisie, est principalement connue pour ses plages de sable fin, ses villes blanches… mais aussi son pèlerinage juif et sa synagogue, l’une des plus anciennes et plus célèbres du monde arabe : la Ghriba.
Dans les années 1979-1980, le photographe tunisien Jacques Pérez, aujourd’hui âgé de 90 ans, a documenté la communauté autour de cette synagogue, dont l’existence est attestée depuis le Moyen Âge – selon la tradition locale, la Ghriba (« étrange » en arabe) aurait cependant été fondée au 6e siècle avant notre ère, à partir d’une relique sacrée du Temple de Salomon, par des prêtres ayant fui la destruction de Jérusalem par les Babyloniens.
Du 2 juin au 31 décembre 2022, le Musée d’art et d’histoire du judaïsme, à Paris, propose dans le foyer de son auditorium (en entrée libre) une exposition de ces photographies illustrant les traditions ancestrales de cette communauté, implantée dans deux villages, Hara Kbira et Hara Sghira – le « grand » et le « petit quartier ».
Alors qu’il était missionné par l’historienne Lucette Valensi et le professeur Avram Udovitch, dans le cadre d’une étude historique et ethnologique, Jacques Pérez a pris des phots qui témoignent de l’originalité de la communauté de Djerba et d’une identité jalousement conservée. Elles illustrent la vie quotidienne de ces Juifs, leurs rites, leurs fêtes, leurs activités sociales et économiques, alors que la communauté ne compte aujourd’hui plus qu’un millier de membres.
Le photographe a évidemment aussi suivi le pèlerinage annuel qui fait la renommée du lieu, organisé chaque printemps lors de Lag Ba’omer, et qui rassemble les Juifs originaires d’Afrique du Nord.
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Né en 1932, dans la médina de Tunis, d’un père juif tunisien et d’une mère allemande, Jacques Pérez a découvert la photographie à l’âge de 11 ans, avec un appareil prêté par son frère. Il a passé sa vie à photographier la Tunisie, ses habitants et leur humanité. Il est aujourd’hui une mémoire et une figure de la photographie dans son pays, à laquelle Saïd Kasmi et Frédéric Mitterrand ont récemment consacré le film « La Tunisie de Jacques Pérez » (2018).
À l’occasion de l’exposition au MahJ, Lucette Valensi et Avram Udovitch publient l’ouvrage Juifs de Djerba : Regards, paroles et gestes (éditions L’Éclat), avec les photos de Jacques Pérez.
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