La famille d’un Israélien détenu par le Hamas a manifesté devant la résidence de Netanyahu
Les proches d’Abraham Mengistu, détenu dans la bande de Gaza depuis 2014, marquent ses deux ans de captivité
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël
La famille d’Abraham Mengistu, un Israélien détenu par le Hamas dans la bande de Gaza, ont manifesté dimanche soir devant la résidence du Premier Ministre.
Les manifestants ont marqué les deux ans depuis lesquels Mengistu a été porté disparu, en septembre 2014.
Le frère d’Abraham, Ilan, s’est adressé longuement à la foule venue soutenir la famille à propos de la captivité de son frère et de la frustration de la famille face au gouvernement étant en charge de la situation.
« Nous voyons que deux ans sont passés déjà et que mon frère est toujours emprisonné. Nous constatons qu’ils n’engagent aucune action pour le faire rentrer à la maison, a déclaré Ilan. Il n’y aucune justification à cet emprisonnement et nous allons nous battre pour le faire rentrer chez lui. »
La foule s’est assise face à l’entrée de la résidence du premier ministre, bloquant la circulation et chantant : « Bibi, aies honte » et « Aberra [Abraham] vit ».
Les manifestants tenaient des pancartes affichant « Justice humanitaire pour Aberra Mengistu » et « Le Hamas n’est pas au-dessus des lois humanitaires internationales ».

« Nous espérons vraiment que le Premier ministre verra que nous sommes une famille soudée, une famille qui s’inquiète et qui s’interroge : ‘qu’est-t-il arrivé à notre fils ?’, a confié Ilan au Times of Israël. Nous avons appris avec le temps que si nous ne mettons pas la pression, si nous ne nous faisons pas entendre à grand bruit auprès de ceux qui ont la charge de le ramener à la maison, rien ne bougera. »
Le Hamas détient également les corps de Hadar Goldin et d’Oron Shaul, deux soldats israéliens tués à Gaza pendant la guerre de 2014, ainsi que d’Hisham al-Sayed, un Bédouin atteint de troubles mentaux et qui errait dans Gaza en avril 2015. Il n’a pas donné signe de vie depuis.
Abraham, 30 ans, était dispensé de service militaire pour cause de troubles mentaux non précisés. Sa famille et le gouvernement israélien ont demandé son retour comme un acte humanitaire, et non politique.
La famille a reproché au gouvernement son comportement au sujet du retour de leur fils, affirmant que son inaction était en partie causée par du racisme.
Un représentant du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Lior Lotan, avait répondu aux accusations publiques à l’encontre du gouvernement en juillet dernier, quand la famille liait la situation de Mengistu à des accusations de discriminations contre des Israéliens d’origine éthiopienne, et que cela ne ferait que prolonger sa captivité.
La famille a tenu sa première manifestation en août 2015, 11 mois après qu’Abraham ait été porté disparu.
Le frère d’Abraham, Gashao Mengistu, s’est rendu à Genève en février pour plaider la cause de sa famille auprès de responsables européens.
« Lorsque le Hamas exige un secours humanitaire et des aides pour les habitants de Gaza alors la communauté internationale devrait leur dire : ‘n’attendez pas de nous de vous aider lorsque vous violez les mêmes droits que les gens de l’autre côté’ », avait déclaré Gashao.
Abraham est issu d’une fratrie de huit enfants. Il est né en Ethiopie en 1986. Ses parents, âgé d’une cinquantaine et d’une soixantaine d’années, sont divorcés. Un autre de leurs fils est mort de maladie juste avant qu’Abraham ne disparaisse. Le père vit dans le centre d’Israël alors que sa mère habite à Ashkelon.
La famille a organisé une manifestation [lien en hébreu] la semaine dernière sur la plage de Zikim, près de l’endroit où Abraham a traversé la frontière, et non loin de leur maison d’Ashkelon.

Shaban al-Sayed, le père d’Hisham al-Sayed, également capturé par le Hamas, s’est exprimé contre la pression portée sur le gouvernement pour qu’il prenne les mesures pour le retour des Israéliens capturés ou des corps des soldats à Gaza.
Le Hamas a démenti détenir Mengistu, avant de faire savoir qu’il était en effet leur détenu en avril.
Le Hamas a utilisé dans le passé des otages comme un levier pour pousser les Israéliens à libérer des prisonniers palestiniens sécuritaires détenus dans les prisons israéliennes.
En 2011, Israël a libéré 1027 prisonniers palestiniens en 4 fois en retour du soldat Gilad Shalit, enlevé et emmené dans la bande de Gaza en 2006.