Le Hamas affirme détenir 4 Israéliens, dont les corps de 2 soldats
Israël n'obtiendra pas d'information sur "quatre soldats capturés" sans contrepartie, selon le Hamas
Le Hamas a publiquement reconnu vendredi pour la première fois qu’il détenait quatre Israéliens : deux citoyens israéliens qui ont traversé la frontière de leur plein gré et les corps de deux soldats tués pendant la guerre à Gaza en 2014.
Le groupe a publié les photos des quatre Israéliens : les soldats assassinés Oron Shaul et Hadar Goldin, Avraham Mengistu, 29 ans, et un Bédouin citoyen israélien dont le nom n’a pas été autorisé à la publication.
Le Hamas a démenti les informations de ces derniers jours annonçant qu’Israël et le Hamas pourrait se rapprocher d’un échange de prisonniers contre ses quatre citoyens, un porte-parole du groupe ayant affirmé que les informations étaient fabriquées par le gouvernement israélien et le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
« Netanyahu ment à son peuple », et « déçoit les familles des soldats captifs », a déclaré dans un communiqué Abu Obeida.
« Nous assurons qu’il n’existe à ce jour aucun échange ou discussion concernant les prisonniers » et Israël « n’obtiendra des informations sur le sort des quatre soldats que si elle en paye le prix », a indiqué Obeida, le porte-parole des brigades Ezzedine al-Qassam dans un discours transmis par al-Aqsa, la chaîne de télévision du Hamas.
Fin janvier, le Hamas a évoqué un nouvel échange de prisonniers avec Israël, affirmant avoir des « cartes » pour obtenir leur libération.
Le Hamas n’a toutefois pas précisé si les « prisonniers » dont il est question sont morts ou vivants.
Lundi, le quotidien londonien Asharq al-Awsat avait cité une source du Hamas déclarant que bien qu’il n’y ait actuellement pas de négociations directes entre Israël et le groupe terroriste de Gaza, des médiateurs internationaux essayaient de négocier un échange de prisonniers.
Depuis le conflit meurtrier de juillet-août 2014, le mouvement terroriste islamiste palestinien entretient l’ambiguïté sur le sort du sergent israélien Oron Shaul, dont Israël n’a pas récupéré la dépouille, tout comme sur celui du sous-lieutenant Hadar Goldin.
Israël et le Hamas n’ont pas de contacts officiels directs, et tout accord devrait être négocié par des tiers internationaux. En 2011, le soldat israélien enlevé Gilad Shalit avait été libéré en échange de 1 027 détenus palestiniens, dans un accord négocié avec l’aide d’un diplomate allemand.
Le Hamas aurait refusé de même envisager la possibilité de négocier un échange tant qu’Israël ne libèrerait pas les Palestiniens arrêtés après avoir été libérés dans l’accord de 2011 pour Shalit.
Le groupe terroriste islamiste palestinien demande aussi que les négociations soient tenues séparément des autres sujets, selon l’article.
La captivité de deux citoyens est vue par Israël comme un sujet humanitaire, qui n’est pas relié aux négociations sur les corps de deux soldats décédés, avait déclaré en juillet dernier un officiel au site d’informations Walla.
Alors qu’un haut fonctionnaire palestinien de la bande de Gaza a démenti que le groupe détienne Mengistu, le dirigeant politique du Hamas, Khaled Meshaal, a fait allusion l’année dernière à Mengistu et au second homme quand il parlait des Israéliens détenus par son organisation.
Pendant un rassemblement à Gaza en juillet dernier, le Hamas a exposé une énorme maquette de main tenant une imitation de la carte d’identité de Shaul et deux autres cartes d’identification militaire avec des points d’interrogation dessus, sous-entendant qu’il retient deux autres Israéliens en captivité.
Mengistu, qui souffre de problèmes mentaux dont la nature n’a pas été précisée, a été dispensé de service militaire.
Peu d’informations sont connues sur Mengistu, qui a escaladé la barrière de sécurité de Gaza en septembre 215. Des membres de sa famille l’ont décrit comme « souffrant » et ont exhorté le Hamas à considérer son état de santé et à le retourner immédiatement à Israël.
Le frère de Mengistu, Gashao, s’est rendu en février à Genève pour plaider le cas de sa famille devant des fonctionnaires européens.
« Quand le Hamas demande de l’aide humanitaire, et des financements pour le peuple de Gaza, alors la communauté internationale devrait lui dire : ‘n’attendez pas que nous vous aidions si vous violez les mêmes droits que l’autre partie’ », avait déclaré Gashao.
Le deuxième otage, un Israélien du village bédouin de Hura, serait entré dans Gaza via le poste-frontière de Erez en avril. Selon un officiel israélien, l’homme a des problèmes psychologiques modérés et est déjà entré en Jordanie, en Egypte et à Gaza.
Dov Lieber et l’AFP ont contribué à cet article.