La Hamas ne se laissera pas dissuader par les « agressions » d’Israël
Après les représailles israéliennes à Gaza suite aux tirs de roquettes, le groupe terroriste promet de continuer à tenter "d'obtenir la liberté via l'expulsion" de l'occupant
Le groupe terroriste palestinien du Hamas a réagi dimanche aux frappes aériennes nocturnes menées par l’armée israélienne à Gaza – survenues en réponse à des tirs de roquette vers les villes israéliennes – en avertissant que ces « agressions » ne le dissuaderaient pas de lancer davantage d’attaques contre l’Etat juif.
« L’occupation sioniste bombarde la bande de Gaza en poursuivant ses agressions et son siège continu des résidents de la bande », a commenté le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, dans un communiqué qui a été traduit par les médias en hébreu.
« Ces agressions ne feront que renforcer l’insistance de notre population à continuer à mener son combat légitime et elles ne mettront pas un terme aux initiatives des Palestiniens visant à obtenir la liberté via l’expulsion des occupants », a-t-il poursuivi.
Le Hamas est un groupe terroriste qui s’est engagé à la destruction d’Israël et il gouverne la bande de Gaza après en avoir pris le contrôle en 2007 au cours d’un coup d’Etat sanglant, l’arrachant des mains de l’Autorité palestinienne.
Il a depuis lancé des dizaines de milliers de roquettes en direction des civils israéliens et a combattu trois guerres avec Israël.
L’armée israélienne a fait savoir que des avions de guerre et des hélicoptères de combat avaient mené des frappes sur des cibles du Hamas, dans le nord de Gaza, juste après minuit dans la matinée de dimanche – quelques heures après le tir d’une roquette depuis l’enclave vers le sud d’Israël.
Elle a fait savoir qu’entre autres, un « centre de crise » et des structures souterraines utilisées par le groupe terroriste avaient été pris pour cibles.
« Les frappes ont été entraînées par des tirs à trajectoire élevée et par le lancement de ballons incendiaires depuis Gaza vers Israël », a noté Tsahal dans un communiqué.
Le site d’information Shehab, lié au Hamas, avait précédemment rapporté qu’il y avait eu des attaques israéliennes sur des cibles situées à proximité de Beit Lahia, dans le nord de la bande.
Il n’y aurait pas eu de blessés.
Le ministère de la Défense a aussi annoncé qu’il gelait les importations de ciment, ajoutant avoir pris d’autres sanctions face aux agressions quasi-quotidiennes qui ont émané récemment de la bande.
Samedi soir, une roquette lancée depuis Gaza a atterri dans un champ de la région de Shaar HaNegev alors que les tensions dans la région agitée ne cessent de croître.
Il n’y aurait eu ni dégâts, ni de blessés.
L’attaque est survenue alors que le chef du parti Benny Gantz et d’autres hauts-responsables de sa faction se trouvaient en visite dans le secteur, les obligeant à tenir une réunion qui avait été organisée avec les résidents dans un abri anti-aérien.
האזעקה בזמן ביקורו של בני גנץ באחד היישובים בעוטף. נשארו לשבת בחדר המוגן. pic.twitter.com/ScqXTeI2Tr
— almog boker (@bokeralmog) February 1, 2020
La région a connu une recrudescence des violences, ces derniers jours, avec des tirs de roquettes presque quotidiens et le lancement de bombes incendiaires attachées à des ballons, qui ont entraîné des frappes aériennes de représailles.
Israël a fait savoir, samedi dans la soirée, que l’Etat juif suspendait les importations de ciment dans la bande en réponse aux attaques.
L’Etat juif a aussi annoncé qu’il allait réduire le nombre de permis commerciaux délivrés aux Gazaouis de 500. Il octroie actuellement 5 500 permis.
Israël autorise les importations de ciment au sein de l’enclave côtière depuis 2014, dans le cadre d’un mécanisme supervisé par l’ONU et mis en place pour garantir que les matériaux de construction sont utilisés à des fins civiles et non pour construire des tunnels ou autres infrastructures destinées à être utilisées pour mener des attaques.
En 2016, l’Etat juif avait gelé les importations de ciment pendant 45 jours après la découverte d’un tunnel transfrontalier.
« La décision a été prise suite à des consultations d’ordre sécuritaire et au vu des activités terroristes répétées de la bande de Gaza à l’encontre de civils israéliens au cours des dernières semaines, qui ont représenté une violation de la souveraineté israélienne », a indiqué l’unité du ministère de la Défense chargée de la liaison avec les autorités civiles israéliennes dans un communiqué.
Samedi a été le quatrième jour d’affilée marqué par des tirs de roquettes ou d’obus de mortier par les groupes terroristes vers le sud d’Israël.
Toute la journée de samedi a aussi été marquée par le lancement de ballons à l’hélium transportant des dispositifs explosifs vers le sud de l’Etat juif.
Des bouquets de ballons ont été retrouvés sur les terres des conseils régionaux de Lachish et de Merhavim, à l’est de l’enclave côtière. Les services de déminage de la police israélienne ont été appelés en renfort pour neutraliser les potentiels explosifs.
Des dispositifs explosifs et incendiaires rattachés à des ballons ont été aperçus, de manière croissante, en train de traverser la frontière de Gaza, ces dernières semaines.
A la fin du mois dernier, un responsable du Hamas avait expliqué que la récente série de lancers de ballons était le signal qu’Israël devait accélérer la mise en place d’un « accord » officieux dont l’objectif consiste à alléger le blocus actuellement imposé au territoire dirigé par le groupe terroriste.
Le ministre de la Défense, Naftali Bennett, n’a fait aucune déclaration concernant cette dernière série de violences. Le parti Kakhol lavan a demandé l’organisation d’un débat à la Knesset, dimanche, pour évoquer la situation.
Les tensions entre Israël et la bande de Gaza se sont accrues de manière constante au cours des quinze derniers jours, après plusieurs mois d’un calme relatif. La révélation du plan de paix américain, considéré comme favorisant grandement l’Etat juif, a fait augmenter les craintes d’une escalade.
Mercredi soir, les militaires ont annoncé qu’ils allaient déployer des troupes supplémentaires sur la frontière avec Gaza et en Cisjordanie dans le contexte d’inquiétudes portant sur des réponses potentiellement violentes des Palestiniens à la proposition de paix soumise par l’administration Trump, mardi.
Judah Ari Gross a contribué à cet article.