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La justice rejette l’appel à révoquer la licence d’un logiciel d’espionnage

Amnesty accuse l'Israélien NSO Group d'avoir fourni son logiciel aux autorités marocaines afin qu'elles puissent surveiller Omar Radi, un journaliste-militant marocain

Le logo de l’entreprise israélienne NSO Group sur un bâtiment où elle avait des bureaux, à Herzliya, jusqu’en 2016. (Crédit : AP Photo/Daniella Cheslow)
Le logo de l’entreprise israélienne NSO Group sur un bâtiment où elle avait des bureaux, à Herzliya, jusqu’en 2016. (Crédit : AP Photo/Daniella Cheslow)

La justice israélienne a rejeté la demande d’Amnesty International à faire révoquer la licence d’exportation d’un logiciel d’espionnage de la firme NSO, utilisé selon l’ONG pour espionner un journaliste marocain, dans une décision rendue publique lundi.

Le groupe NSO, une société israélienne spécialisée dans l’informatique d’espionnage, produit notamment Pegasus, un logiciel permettant non seulement d’accéder aux données d’un smartphone, mais de prendre le contrôle de la caméra ou du micro.

Selon l’organisation de défense des droits humains Amnesty International, les autorités marocaines ont utilisé Pegasus pour espionner le téléphone d’Omar Radi, un journaliste marocain qui a été « systématiquement pris pour cible par les autorités marocaines en raison de son journalisme et son militantisme ».

L’ONG avait appelé en juin à révoquer la licence d’exportation accordée par le ministère de la Défense israélien à la firme NSO, estimant que « si les autorités marocaines sont en fin de compte responsables du piratage illégal de militants et de journalistes comme Omar Radi, NSO Group a contribué à ces abus en gardant le gouvernement marocain comme client actif au moins jusqu’en janvier 2020 ».

Dimanche, le tribunal de Tel Aviv a rejeté cette demande de l’ONG.

La juge Rachel Barkai a estimé dans la décision rendue publique lundi « qu’il n’est pas prouvé qu’une tentative a été faite pour surveiller un militant des droits humains en tentant de pénétrer dans son appareil téléphonique ».

Selon la juge, le département qui contrôle les exportations au sein du ministère de la Défense fait preuve « d’une grande vigilance » avant d’accorder une licence de commercialisation ou d’exportation.

Il est de plus « particulièrement sensible à la question des atteintes aux droits humains », a-t-elle ajouté.

À l’automne dernier, le spécialiste américain des messageries cryptées WhatsApp, propriété du géant Facebook, avait porté plainte contre NSO, accusé d’avoir fourni la technologie pour infecter les smartphones d’une centaine de journalistes, défenseurs de droits humains et autres membres de la société civile dans différents pays.

Créée en 2010, la firme NSO a affirmé en mai que sa technologie était « commercialisée par l’intermédiaire de licences à des gouvernements dans le seul objectif de combattre la criminalité et le terrorisme ».

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