La Knesset retire du vote un texte sur la prolongation du service des réservistes
Yuli Edelstein a déclaré qu'aucun projet de loi ne sera voté tant que les droits et les indemnités des réservistes ne sont pas codifiées dans la loi
Le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, Yuli Edelstein du Likud, a refusé lundi de faire avancer un projet de loi visant à prolonger la période pendant laquelle les réservistes de l’armée israélienne sont soumis au service obligatoire, déclarant que cela causerait du tort aux soldats d’Israël.
Le projet de loi, une mesure temporaire destinée à durer un an, aurait relevé l’âge d’exemption du service militaire de réserve de 40 à 41 ans pour les soldats enrôlés et de 45 à 46 ans pour les officiers. Les spécialistes tels que les médecins et les équipages aériens auraient été tenus de continuer à servir jusqu’à l’âge de 50 ans, au lieu de 49 ans.
Le projet de loi était destiné à être une mesure provisoire pour éviter une démobilisation massive des réservistes qui atteindront, l’an prochain, l’âge d’exemption, alors que la guerre contre le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza est toujours en cours.
« Nous avons demandé à ce que l’âge d’exemption soit relevé d’un an parce que chaque soldat ne peut pas être remplacé, et il n’est également pas juste que ce remplacement ait lieu en période de guerre », a expliqué le brigadier-général Shai Tayeb, commandant de la Division de planification et de gestion des ressources humaines de l’armée israélienne, en commentant le projet de loi.
Le chef de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, Yuli Edelstein, a déclaré que « la commission et moi ne pouvons pas accepter une situation où des dommages seraient causés aux réservistes », tout en bloquant un vote permettant au projet de loi d’aller en deuxième et troisième lectures au sein à la Knesset, qui sont les votes finaux.
Il a déclaré que tout projet de loi de ce type devrait faire partie d’un plan global qui répondrait à tous les besoins des réservistes, y compris une indemnisation appropriée pour leur temps passé hors de chez eux.
« Trois mois se sont écoulés depuis le début de la guerre. C’est plus qu’assez de temps pour présenter un plan et un cadre qui définiraient les avantages et les droits des réservistes actifs », a-t-il déclaré.
» Tant qu’il n’y aura pas de plan clair en faveur des réservistes, nous ne ferons pas progresser d’autres lois. L’équation est simple : les réservistes nous protègent, nous les protégerons. »
Plus de 360 000 Israéliens ont été appelés pour le service de réserve à la suite de l’attaque brutale du Hamas le 7 octobre, qui a fait plus de 1 200 morts et plus de 240 captifs dans la bande de Gaza.
Le Mouvement pour un gouvernement de qualité (MGQ) en Israël s’était également opposé à la prolongation, affirmant qu’elle perpétuait une « politique particulièrement discriminatoire et portait atteinte à l’égalité », car elle augmentait la charge des réservistes tandis que de nombreux Israéliens ultra-orthodoxes étaient toujours exemptés du service.
« Le gouvernement et le ministre de la Défense ne doivent pas d’une part permettre une exemption générale de la conscription pour tous les étudiants yeshiva et d’autre part relever l’âge d’exemption des réservistes », a déclaré le groupe MGQ.
« Nous sommes dans une situation où il y a seulement quelques mois, certains ont essayé de nous convaincre que l’armée est grande et n’a pas besoin de tous les réservistes, ou que certains secteurs ne doivent pas être mobilisés », a déclaré le député de Yesh Atid, Ram Ben Barak.
« Depuis le 7 octobre, il est clair qu’il doit y avoir une loi sur la conscription », a-t-il ajouté, faisant référence aux efforts déployés depuis des années pour établir des règles claires pour la conscription des membres de la communauté ultra-orthodoxe.
Au cours de la dernière décennie, les partis haredim ont été de fervents alliés de Netanyahu. En retour, ils ont exercé une grande influence sur les questions de politique intérieure liées à la religion et à l’État, et ont fait avancer les efforts visant à consolider l’exemption des hommes haredim du service militaire obligatoire en Israël.
Avant le 7 octobre, les ultra-orthodoxes avaient lancé un effort concerté pour obtenir l’adoption d’une législation consacrant cette exemption dans la loi, mais ces efforts ont été mis de côté par le déclenchement des hostilités et sont maintenant largement considérés comme politiquement irréalisables.
S’exprimant devant la sous-commission des ressources humaines de l’armée israélienne la semaine dernière, Tayeb a déclaré que bien que la « société ultra-orthodoxe ait augmenté démographiquement au cours des dernières années, les chiffres d’enrôlement sont restés stables au cours des quatre dernières années, ce qui signifie que le potentiel n’est pas réalisé ».
JTA a contribué à cet article.