Israël en guerre - Jour 501

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Opinion

La libération des otages doit être associée à un plan pour « le jour d’après » à Gaza

Soyons clairs : Il faut un accord qui permette la remise en liberté des otages - sans que le Hamas puisse tirer parti de leur libération pour assurer sa propre survie

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Des membres de la famille de Liri Albag, otage du Hamas, manifestant après que le groupe terroriste a publié une vidéo montrant des signes de vie de Liri Albag, à Tel Aviv, le 4 janvier 2025. (Crédit : Jack Guez/AFP)
Des membres de la famille de Liri Albag, otage du Hamas, manifestant après que le groupe terroriste a publié une vidéo montrant des signes de vie de Liri Albag, à Tel Aviv, le 4 janvier 2025. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Il est tout simplement impossible d’imaginer les horreurs que les cent otages qui sont encore détenus à Gaza – et leurs familles – ont traversées pendant les 460 jours de leur captivité. Et c’est particulièrement impossible lorsque, comme cela a été le cas, ces derniers jours, les espoirs de les voir enfin recouvrer la liberté ont pris la forme de montagnes russes.

À la mi-décembre, le nouveau ministre de la Défense, Israël Katz, avait déclaré aux députés qu’un accord visant à garantir la libération d’au moins certains captifs était « plus proche que jamais » .

Dix jours plus tard, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait, semble-t-il, fait savoir à ses collaborateurs qu’il ne pouvait y avoir d’accord dans la mesure où le Hamas refusait de donner à Israël une liste comportant les noms des otages encore en vie.

Lundi, l’agence de presse internationale Reuters (qui avait rapporté à tort, le mois dernier, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu était « en route pour Le Caire » et qu’un « accord de cessez-le-feu était attendu dans les prochains jours »), a annoncé que le Hamas avait « approuvé une liste de 34 otages » à échanger dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu. Et en quelques heures, il est clairement apparu que le Hamas s’était contenté, en réalité, de dégainer une liste partielle de noms d’otages qui avait été confiée par Israël aux pays médiateurs dans les pourparlers, au mois de juillet.

Cette liste comportait les noms de quarante captifs – depuis, cinq ont été tués au sein de l’enclave côtière et un sixième a été secouru par l’armée israélienne. La « liste approuvée par le Hamas » ne donnait aucun détail sur le statut des 34 otages restants, ne précisant même pas quels étaient ceux qui, parmi eux, étaient encore en vie – une information fondamentale sans laquelle, comme le Hamas le sait pertinemment, aucun accord ne pourra être conclu.

La liste de noms publiée le 6 janvier 2025 par le journal saoudien al-Sharq, censée indiquer les 34 otages qui pourraient être libérés dans le cadre de la première phase d’un accord. (Capture d’écran)

Mardi, Steve Witkoff, le nouvel envoyé du président américain élu Donald Trump pour les questions relatives au Moyen-Orient, a annoncé qu’il était sur le point de se rendre au Qatar – où ont lieu les derniers contacts en vue de la finalisation d’un accord. Il a dit être convaincu que les deux parties étaient « sur le point » de parvenir à un accord.

Il n’est que trop évident que le Hamas n’a pas été totalement démantelé à Gaza. Ces derniers jours, les localités israéliennes proches de la frontière ont essuyé de multiples attaques à la roquette, des attaques lancées dans leur majorité depuis des secteurs où les soldats israéliens ont concentré leurs opérations, dans le nord de la bande de Gaza.

Plus terrible encore, 44 soldats qui ont été tués à l’extrémité nord de la bande de Gaza depuis que Tsahal y a lancé son offensive contre le Hamas, au mois d’octobre. Tsahal joue un jeu mortel du chat et de la souris contre des ennemis qui sont dorénavant devenus des guérilleros – le groupe terroriste du Hamas, fortement réduit, conservant néanmoins manifestement la capacité d’attirer, d’armer et de payer de nouvelles recrues.

Un panneau d’affichage électronique diffuse une image du président élu américain Donald Trump et fait référence à sa menace de déchaîner l’enfer si les otages détenus à Gaza ne sont pas libérés avant son investiture à la fin du mois, à Tel Aviv, le 8 janvier 2025. (Oded Balilty/AP)

Au Sud-Liban, après avoir lourdement battu le Hezbollah, mais sans l’avoir totalement détruit, Israël s’est senti capable d’accepter – quoique avec prudence et avec méfiance – un cessez-le-feu prévoyant que l’armée libanaise se déploiera au fur et à mesure que les militaires israéliens se retireront du territoire, avec un mécanisme de supervision qui est placé sous la direction des États-Unis. Il est loin d’être évident que cet accord se déroulera comme prévu à l’issue de la période initiale de 60 jours.

À Gaza, il n’y a évidemment pas d’équivalent à l’armée libanaise – toute indigne de foi soit-elle – s’agissant de parvenir à combler la vacance laissée par un retrait de Tsahal. Mais ici aussi, un mécanisme international placé sous l’autorité des États-Unis semblerait crucial.

Des soldats de la brigade Kfir opèrent dans le nord de la bande de Gaza, sur une photo remise par l’armée israélienne le 7 janvier 2025. (Crédit : Armée israélienne)

Israël a radicalement affaibli le Hamas – mais l’État juif craint qu’il ne se reconstitue s’il devait avoir ne serait-ce qu’un peu de répit. Le Hamas exige la fin permanente de la guerre et le retrait total de l’armée israélienne en préalable de la libération de tous les otages. Le futur président américain Trump exige, de son côté, que les otages soient relâchés avant son entrée en fonction, le 20 janvier.

Soyons clairs : ce qu’il faut, c’est un accord qui permettra aux otages de recouvrer la liberté sans que le Hamas puisse tirer parti de leur libération pour garantir sa survie.

Contrairement au Liban, un mécanisme contrôlé par les États-Unis pour la bande de Gaza nécessiterait la présence de forces internationales sur le terrain, des forces qui seraient probablement issues d’États arabes modérés, qui veilleraient notamment à ce que l’aide humanitaire parvienne aux civils de l’enclave plutôt qu’aux groupes terroristes. Sur le modèle du cadre qui a été adopté pour le Liban – mais dans une version moins contraignante toutefois – Israël se verrait garantir une totale liberté d’action en cas de besoin pour empêcher le terrorisme de relever sa tête immonde.

Le président élu Donald Trump s’exprimant aux côtés de Steve Witkoff, lors d’une conférence de presse à Mar-a-Lago, à Palm Beach, en Floride, le 7 janvier 2024. (Crédit : Evan Vucci/Ap)

C’est peut-être ce qui est en train de discrètement se préparer dans les coulisses entre Israël, les administrations américaines sortante et entrante et d’autres partenaires potentiels – un mécanisme qui reliera et qui permettra à la fois la conclusion d’un accord sur les otages, la marginalisation permanente du terrorisme à Gaza et le début d’un « jour d’après » à Gaza, un « jour d’après » dont le Hamas sera absent.

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