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Analyse

La manifestation pro-réforme, une démonstration de force… Et de faiblesses

La base du Likud veut se concentrer sur l'économie déclinante, les haredim veulent l'exemption du service militaire, d'autres la réforme judiciaire... Comment les satisfaire tous ?

Haviv Rettig Gur

Haviv Rettig Gur est l'analyste du Times of Israël

Des Israéliens de droite lors d'un rassemblement en soutien au projet de réforme judiciaire du Premier ministre Benjamin Netanyahu, aux abords de la Knesset, le 27 avril 2023. (Crédit : AP Photo/Ohad Zwigenberg)
Des Israéliens de droite lors d'un rassemblement en soutien au projet de réforme judiciaire du Premier ministre Benjamin Netanyahu, aux abords de la Knesset, le 27 avril 2023. (Crédit : AP Photo/Ohad Zwigenberg)

Jeudi, la manifestation en faveur du plan de réforme du système judiciaire israélien a été mobilisatrice.

Qu’il y ait eu environ 100 000 personnes, comme l’affirment les opposants, ou 600 000, comme le proclament les organisateurs, est finalement un facteur moins important (la plus grande partie des estimations placent le chiffre des participants à environ 200 000 personnes).

Ce qui est déterminant là-dedans, c’est que ce rassemblement a été mobilisateur.

Et il l’a suffisamment été pour transmettre le message qu’il y a une base réelle de citoyens qui souhaitent que le gouvernement fasse une priorité de son projet de refonte du système de la justice israélien.

Il l’a suffisamment été pour donner au ministre Yariv Levin un contexte respectable pour prononcer un discours qui a attribué la responsabilité de nombreux maux connus par le pays aux autorités judiciaires, et qui a demandé que la bataille en faveur des réformes envisagées reste au sommet de l’ordre du jour gouvernemental.

Il a été suffisamment mobilisateur également pour faire la démonstration à l’opposition que la coalition savait, elle aussi, comment rassembler ses partisans.

La manifestation a été incontestablement une démonstration de force.

Toutefois, elle a aussi été une démonstration de faiblesse – qui a laissé entrevoir le défi principal que devra relever Netanyahu à l’avenir.

Le ministre de la Justice Yariv Levin participe à un rassemblement en faveur de la refonte judiciaire prévue par le gouvernement devant la Knesset à Jérusalem, le 27 avril 2023. (Crédit : Arie Leib Abrams/Flash90)

L’économie, imbécile

A première vue, le gouvernement de Netanyahu semble très stable – jouissant de cette sorte de stabilité dont bénéficient les gouvernements dont le taux d’appréciation est bas dans les sondages, en partant du principe simple qu’aucun membre de la coalition ne souhaiterait affronter les électeurs au moment où ces derniers s’avèrent être le plus courroucés.

Une enquête d’opinion qui a été publiée jeudi par le site du journal d’information Maariv a établi que la coalition de Netanyahu perdrait 14 sièges si des élections devaient avoir lieu aujourd’hui – par la grande faute du Likud essentiellement qui perdrait neuf sièges, passant de 32 à 23.

Aucun sondage n’est véritablement digne de confiance actuellement, dans ce moment éminemment politique. Les nuances habituelles sont évidemment à prendre en compte : les différentes méthodologies, les biais des instituts de sondage, etc… Mais il est difficile également de définir clairement ce que les électeurs veulent réellement dire quand ils confient à un institut de sondage qu’ils ont « changé d’avis ». S’il faut accorder foi à l’enquête d’opinion de Maariv, presque un tiers des électeurs du Likud, lors du dernier scrutin, semblent dorénavant accorder leur préférence – et leur vote – à HaMahane HaMamlahti, le parti de Benny Gantz, qui engrange six sièges de plus que le Likud lui-même. Mais même si ces chiffres sont les bons et même si les méthodes employées par les sondages sont dignes de confiance, ces réponses signifient-elles pour autant qu’il y a eu un changement réel, solide, qui s’est opéré dans l’électorat ou s’agit-il plutôt de l’expression momentanée d’une frustration qui ne survivra pas jusqu’au jour des prochaines élections ?

Ce sont des questions importantes mais elles ne viennent pas en aide à Netanyahu. Son problème ne s’arrête pas à un sondage mais à toutes les enquêtes d’opinion qui ont pu être réalisées – notamment par des instituts de sondage de droite considérés comme proches du Likud. Par exemple, un sondage réalisé à la mi-avril par Shlomo Filber, confident de Netanyahu dans le passé, avait donné à la coalition sept sièges de plus que Maariv, ou 57. Un chiffre qui reste encore inférieur de sept sièges au nombre de fauteuils occupés par le parti au sein de la Knesset actuelle. Et Filber a établi que la faction d’Itamar Ben Gvir, Otzma Yehudit, oscillerait de manière dangereuse au seuil de représentation électorale de de 3,25%, menaçant de ne pas entrer à la Knesset.

En d’autres mots, le déclin est réel.

Et de nombreux sondages offrent un aperçu sur ces raisons. La moitié de l’électorat est furieux contre le gouvernement en raison de son plan de refonte judiciaire. Mais qu’est-ce qui pousse les électeurs qui ont entre leurs mains sept à 14 sièges à la Knesset à déserter le Likud et à fuir les autres partis de coalition ? Qu’est-ce qui pousse les électeurs de droite à rejoindre le centre-gauche dans des sondages qui révèlent que le taux d’insatisfaction pourrait largement dépasser les 60 % ?

Des Israéliens de droite participent à un rassemblement en faveur de la réforme judiciaire prévue par le gouvernement, devant la Knesset à Jérusalem, le 27 avril 2023. (Crédit : Flash90)

La Douzième chaîne a posé, la semaine dernière, une question aux Israéliens dans le cadre d’un sondage : « Qu’est-ce qui, selon vous, devrait être la priorité du gouvernement ? ». Les personnes interrogées ont ainsi pu choisir entre deux options : la crise économique « qui se profile » – la hausse des prix des produits alimentaires et du gaz, l’inflation, etc… – et la « réforme judiciaire ».

Presque trois-quarts des sondés, ou 74 %, ont répondu l’économie. Seulement 19 % ont évoqué la réforme judiciaire – un écart de 55 points.

Et lorsque les électeurs du Likud ont été sortis de l’échantillon plus large, l’écart a été presque aussi important : 69 % ont parlé de l’économie, 27 % de la réforme judiciaire – un écart de 42 points.

Rien de tout cela n’est nouveau. Fin octobre, dans la période qui avait mené au jour des élections, une enquête d’opinion de la Douzième chaîne avait donné aux électeurs une liste de sujets et elle leur avait demandé quelle serait « la principale problématique dont les partis devront s’occuper au lendemain de la formation du prochain gouvernement ».

Les réformes du système judiciaire étaient arrivées quatrième, 7 % des Israéliens seulement les plaçant en première place, les considérant comme une priorité absolue. A la première marche du podium figuraient « la sécurité personnelle » (37 %), puis « les prix du logement » (28 %) et « le système éducatif (8 %).

Ce qui ne signifie pas qu’une réforme judiciaire n’est pas importante pour les électeurs de droite, mais seulement qu’elle semble par ailleurs moins urgente que d’autres questions.

Le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, lors d’un rassemblement de soutien à la réforme judiciaire du gouvernement, devant la Knesset, à Jérusalem, le 27 avril 2023. (Crédit : Arie Leib Abrams/Flash90)

Il est donc très important que le gouvernement ait très publiquement négligé presque toutes les autres dossiers dans les quatre mois qui ont suivi la formation de la coalition. Des ministères entiers et des agences vitales – affaires sociales, travail, caisse nationale d’assurance-maladie – n’ont pas encore de dirigeants. Des dizaines de décisions importantes attendent la signature du ministre Yariv Levin au ministère de la Justice, des décisions qui sont dans l’incapacité d’avancer, l’attention du ministre étant portée ailleurs.

Alors qu’il reste moins d’un moins avant l’échéance de l’adoption d’un budget de l’État, le dossier a été à peine abordé à la Knesset. Il avance actuellement aux côtés de réformes majeures, qui avaient été promises depuis longtemps, avec notamment une rationalisation des règles sur les importations – une initiative qui, l’avait promis Netanyahu pendant sa campagne, réduirait considérablement le coût de la vie. Le gouvernement et la Knesset n’ont tout simplement pas le temps de s’en occuper avant la date-limite fixée pour l’adoption du budget.

Les prix du logement s’envolent. Les prix de l’alimentation s’envolent. L’inflation est dorénavant à 5 %, un record depuis 15 ans.

Le prix fixé pour le lait – un prix établi par le gouvernement – devrait connaître une hausse de 16 %, le 1er mai. Le ministre des Finances Betzalel Smotrich a attribué la responsabilité de cette hausse au gouvernement précédent et il a tenté de trouver des moyens de réduire cette augmentation de moitié, en la réduisant à seulement 8 %. Mais il a fait cette demande cette semaine, à peine trois jours avant que la hausse n’entre en vigueur.

« Le ministre des Finances a eu trois mois pour se préparer », a déploré un responsable du ministère de l’Agriculture auprès du site nationaliste religieux Kipa. « Maintenant, à la dernière minute, il veut le faire par décret. »

Tout les produits dérivés du lait – le fromage, le yaourt, la crème glacée – connaîtront bientôt des augmentations similaires.

Et à droite, personne ne semble sérieusement s’attaquer au problème.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre des Finances Bezalel Smotrich lors d’une conférence de presse au bureau du Premier ministre de Jérusalem, le 25 janvier 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Entre la réforme judiciaire, la loi sur le service militaire |qui exempterait les jeunes ultra-orthodoxes du service] et les débats sur les discours lors de Yom HaZikaron, le gouvernement est parvenu à négliger le coût de la vie », a accusé un éminent chroniqueur – dans Israel Hayom, le journal hébréophone le plus favorable à Netanyahu.

Le chroniqueur n’a pas mâché ses mots, capturant certaines des tensions qui agitent actuellement le cœur de la coalition : « Il y a des fonds pour augmenter les subventions des étudiants en yeshiva mais pas suffisamment pour tenir l’une des promesses les plus déterminantes de Netanyahu : l’éducation gratuite de zéro à trois ans ».

Ce n’est pas seulement que la coalition se confronte avec difficulté au ralentissement économique global – mais sa propre constitution, en interne, la rend incapable de s’attaquer à la crise sérieusement.

La levée des restrictions onéreuses imposées aux importations pourrait aider à réduire les hausses de prix – mais un tel phénomène ne se produira pas dans le cadre du prochain budget. Les promesses faites aux partis haredim empêchent aussi le gouvernement de prendre d’autres mesures qui pourraient aider – comme ce serait le cas d’une plus grande concurrence avec le monopole d’État sur la casheroute, un monopole qui est une cause déterminante du coût relativement élevé de la production laitière. L’abandon, par le ministre des Finances Bezalel Smotrich, d’une taxe sur les boissons sucrées, le mois dernier, à la demande des politiciens ultra-orthodoxes, coûte à l’État 800 millions de shekels de revenus et coûtera des milliards de shekels en termes de dépenses sur le budget de la santé à l’avenir. Et ce n’est pas du populisme ou des préjugés de noter que les importantes augmentations de subventions consenties aux communautés haredim ont aidé à torpiller le budget équilibré dont s’enorgueillissait Israël, l’année dernière, alors qu’un déficit est anticipé cette année.

En d’autres mots, la coalition est en train d’entrer dans une période de turbulences économiques dans un carcan dont elle est elle-même à l’origine. Elle a trop dépensé de capital politique sur une seule problématique, au détriment de presque tout le reste. Elle n’est plus aujourd’hui en mesure d’avancer les initiatives de dérégulation et de coupures budgétaires susceptibles de faire chuter le prix des produits aux consommateurs de manière durable.

Le gouvernement est dorénavant maintenu ensemble par ces échecs et par les craintes croissantes de la coalition face à la frustration qui règne dans son électorat.

Des Juifs ultra-orthodoxes bloquent une rue pendant une manifestation contre l’obligation du service militaire aux abords de la ville de Bnei Brak, le 9 février 2022. (Crédit : Flash90)

Le point de bascule

Et pourtant, si le gouvernement ne se ressaisit pas, cette stabilité pourrait ne pas durer. Les coalitions israéliennes ont une manière étonnante de se dénouer de façon inattendue. Les pourcentages en baisse dans les sondages sont une force de stabilisation dans une coalition – jusqu’au moment où ils ne le sont plus. Un seul parti de coalition est nécessaire pour décider qu’un gouvernement est irrémédiablement moribond, qu’il ne pourra pas renverser le cours des choses et qu’il est donc dans son intérêt politique de quitter le navire et de se positionner comme critique d’une coalition définitivement en échec. Tout peut se passer à une rapidité sidérante.

Les derniers jours d’une coalition israélienne ressemblent au dilemme du prisonnier : le principal soupçon que quelqu’un d’autre puisse songer à sauter par dessus-bord peut entraîner les autres à sa poursuite.

C’est cette dynamique de base qui a renversé le dernier gouvernement. Une poignée de députés de la coalition, à droite, avaient conclu que les tensions intérieures qui agitaient le gouvernement ne seraient pas résolues et qu’il n’y avait plus de stabilité possible – et que la seule voie vers une survie politique était d’être à l’origine de l’effondrement du gouvernement.

Si Netanyahu ne peut pas stopper l’hémorragie dans les sondages ou la hausse des prix au supermarché, combien faudra-t-il de temps avant qu’Itamar Ben Gvir ou que Bezalel Smotrich ne tirent la conclusion qu’il est dorénavant préférable de se présenter comme critique d’un gouvernement incapable plutôt que comme partie prenante à son échec ?

Le public

Tout cela nous ramène au mouvement de protestation de jeudi.

La manifestation a signifié de nombreuses choses aux yeux de nombreuses parties.

Levin et d’autres fanatiques de la réforme judiciaire ont considéré qu’elle avait servi d’avertissement à Netanyahu qui, soupçonnent-ils depuis longtemps, pourrait plier sous le poids des mouvements de protestation de l’opposition. Leur message est clair : Notre base est là. Et vous nous décevez – à vos risques et périls politiques.

Netanyahu lui-même, dont les personnels et l’appareil du parti ont aidé à organiser l’événement, a envoyé un message aux autres membres de sa coalition : la foule réunie a apporté la preuve que l’alliance est viable et le premier à quitter le navire sera celui qui portera la croix de la trahison de ce public mobilisé.

Des partisans du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu réunis à Sdérot, le 20 avril 2023. (Crédit : AP/Tsafrir Abayov)

Ça a été aussi un message transmis à l’opposition : nous avons une puissance de rassemblement similaire à la vôtre. Les réformes sont en pause, elles ne sont pas abandonnées. Une fois que le budget de l’État aura été adopté, que le gouvernement aura été stabilisé, la bataille judiciaire reviendra et, cette fois-ci, nous serons dans les rues – comme vous l’êtes.

Ou comme l’a dit l’auteur de droite Gadi Taub dans son discours prononcé devant les manifestants, « nous avons eu le mandat, par le peuple, de procéder à cette réforme et on a tenté de la supprimer par la force. Il ne s’agissait pas de manifestations, il s’agissait d’un coup d’État… mais tous ces gens nous ont obligés à nous rassembler, à nous réunir autour d’un objectif et à faire preuve d’une plus grande détermination pour la prochaine fois. C’est le début d’une nouvelle campagne dans cette lutte ».

Mais le message le plus important a peut-être été celui qui manquait pendant la manifestation.

Comme l’ont noté de nombreux observateurs, la plus grande partie des personnes présentes lors du mouvement de protestation étaient des sionistes religieux et des « haredim sionistes », des électeurs des factions d’extrême-droite de Hatzionout HaDatit : les électeurs de Smotrich et de Ben Gvir.

La communauté ultra-orthodoxe et la base non-religieuse du Likud étaient étonnamment sous-représentées.

Il y a trois mois, les partis haredim Shas et YaHadout HaTorah étaient en première ligne de la réforme, demandant l’adoption d’une « clause dérogatoire », une loi permettant de passer outre les décisions prises par la Haute cour.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président de la Knesset Amir Ohana, à droite, à côté d’Emunah Cohen, gagnante du quiz international sur la bible, le 26 avril 2023. (Crédit : Haim Zach/GPO)

Quand leur propre pouvoir et les privilèges particuliers octroyés à leur communauté sont devenus au centre du mouvement de protestation anti-réforme, ils ont rapidement battu en retraite.

Les responsables des partis haredim parlent dorénavant relativement ouvertement de la manière dont la réforme a été mal gérée, combien une rhétorique populiste et des propositions illibérales – notamment de la part de députés ultra-orthodoxes – qui avaient été soumises dans la foulée du triomphe apporté par la victoire de la coalition lors des élections du 1er novembre, n’ont finalement servi qu’à convaincre la moitié du pays que la réforme était une guerre intentée à leur encontre.

Les politiciens ultra-orthodoxes ne parlent plus de leur désir de voir cette réforme adoptée. Ils se concentrent sur ce qui est dorénavant leur priorité la plus urgente : l’adoption d’un projet de loi qui confirmera l’exemption de service militaire des membres de la communauté – et une adoption rapide, avant que le gouvernement ne soit déstabilisé ou que le sentiment anti-haredi ne ne propage trop profondément dans la base électorale du Likud. Les sondages semblent laisser entendre qu’un tel phénomène est en train de se produire à la marge de la formation.

Comme le disait un gros titre du journal pro-Netanyahu Israel Hayom, le 18 avril, « les pourparlers sur la loi sur l’exemption de service militaire, qui pourrait renverser le gouvernement, sont interrompus ». Approuver cette loi controversée, ont parfaitement compris le Shas, Yahadout HaTorah et Netanyahu, serait facilement susceptible d’enflammer les rues de la nation une fois encore, et il est impossible de dire si les manifestants émaneraient uniquement de l’opposition.

Le gouvernement, craignent dorénavant les partis haredim, pourrait déjà être réduit à l’état de canard boiteux.

Les électeurs du Likud, pour leur part, sont frustrés à l’idée que la grande bataille idéologique qui est actuellement menée par la coalition le soit apparemment à leur détriment. L’inflation et le prix du lait les inquiètent – et tout le reste, confient-ils aux instituts de sondage, peut tout simplement attendre.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse Sara lors de la cérémonie du 75e anniversaire du Jour de l’Indépendance, organisée au Mont Herzl, à Jérusalem, le 25 avril 2023. (Crédit : Kobi Gideon / GPO)

Mais où tout cela place-t-il donc Netanyahu ? Les partis haredim veulent désespérément une loi sur le service militaire, un désespoir à l’origine de l’incertitude croissante sur la survie à moyen-terme de la coalition. Levin et l’aile sioniste religieuse du gouvernement – qui formait la majorité des manifestants de jeudi – veulent que les réformes judiciaires avancent dans l’urgence et tous sont convaincus que Netanyahu tente de battre en retraite. La propre base de Netanyahu désespère de voir enfin un passage à l’action sur les prix des produits alimentaires et du carburant qui s’envolent.

Il y a quatre mois, la majorité des Israéliens avaient confié aux instituts de sondage qu’ils soutenaient une forme ou une autre de réforme judiciaire. Le gouvernement a dilapidé ce large consensus, tout comme la confiance nécessaire pour agir en avançant son projet à une rapidité sidérante. Il a négligé une situation économique qui ne cesse de se détériorer et une vague de terrorisme croissante, et il se trouve dorénavant en difficulté, luttant contre son propre naufrage et contre sa base frustrée.

Netanyahu, assailli de toute part par ces priorités incompatibles, doit trouver le moyen d’avancer en terrain miné. Ses alliés surveillent étroitement les signaux qui exigeront qu’ils prennent la fuite. La survie à long-terme de la coalition est mise en doute même dans les journaux de droite qui lui sont loyaux.

La manifestation qui a eu lieu jeudi à Jérusalem a été une démonstration impressionnante du soutien populaire apporté à la réforme judiciaire, mais elle a simultanément mis en exergue tous les écarts et toutes les anxiétés qui risquent aujourd’hui de déchirer la coalition.

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