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La médecin accidentellement tuée n’était « pas un ange de la miséricorde » – armée

L'armée publie une vidéo montrant Razan al-Najjar lançant une bombe fumigène, et déclarant qu'elle veut être un bouclier humain

Razan al-Najjar (D), une secouriste palestinienne de 21 ans, soigne une collègue blessée lors d'affrontements près de la frontière avec Israël, à l'est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 mai 2018. (Crédit : AFP/ DIT KHATIB)
Razan al-Najjar (D), une secouriste palestinienne de 21 ans, soigne une collègue blessée lors d'affrontements près de la frontière avec Israël, à l'est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 mai 2018. (Crédit : AFP/ DIT KHATIB)

Un général et porte-parole de Tsahal a déclaré jeudi que la femme médecin palestinienne tuée accidentellement par balle lors d’affrontements le long de la frontière de Gaza la semaine dernière n’était pas un « ange de la miséricorde », tandis que l’armée diffusait une vidéo montrant prétendument la femme lançant une grenade fumigène vers les forces israéliennes.

« Razan al-Najjar n’est pas l’ange de la miséricorde que la propagande du Hamas veut faire croire », a tweeté Avichay Adraee, porte-parole en langue arabe de Tsahal.

La vidéo a été diffusée deux jours après que l’armée a déclaré qu’un examen interne avait déterminé que Najjar n’avait pas été visée intentionnellement par des tireurs d’élite, suite à un tollé international provoqué par sa mort.

Adraee a accompagné son tweet d’une courte compilation vidéo montrant prétendument Najjar à plusieurs reprises au cours des récents affrontements à la frontière de Gaza.

La vidéo, et le commentaire d’Adraee selon lequel elle n’était pas un « ange de miséricorde », semblait destiné à soulever des doutes sur le prétendu caractère innocent du médecin bénévole pendant les affrontements, bien que l’armée n’ait pas indiqué qu’elle considérait Najjar comme une cible légitime, soulevant des questions parmi certains commentateurs quant à ses intentions générales dans le cadre de la campagne.

Dans une partie du clip, Najjar est vue en train de donner une interview à un organe d’information arabe, disant qu’elle voulait servir de « bouclier humain » pour les émeutiers.

« Je suis ici sur la ligne de front en tant que bouclier humain protecteur pour sauver les blessés », a déclaré Najjar, 21 ans, lors de l’interview.

Le clip de Tsahal a coupé sa déclaration après « bouclier humain ».

Une autre partie du clip montre une Palestinienne, que l’armée dit être Najjar, lançant une cartouche fumante. L’armée a indiqué que la grenade fumigène a été lancée vers les forces israéliennes.

« De son propre aveu, elle était un bouclier humain pour les émeutiers et les saboteurs, démontrant comment le Hamas exploite toute la société de Gaza à ses propres fins ainsi qu’à celles de l’Iran », a déclaré le général de l’armée israélienne.

« Les médecins d’autres pays lancent-ils des bombes, participent-ils à des émeutes et se désignent-ils comme des boucliers humains ? »

Les Palestiniens et les groupes de défense des droits de l’homme ont accusé l’armée israélienne d’utiliser une force excessive contre les manifestants pendant les semaines de manifestations dirigées par le Hamas le long de la frontière israélienne. La mort de Najjar a aiguisé les critiques, les responsables de l’ONU affirmant que les rapports des témoins indiquaient qu’elle portait des vêtements qui l’identifiaient clairement comme une professionnelle de la santé.

En deux mois de manifestations massives à la frontière de Gaza, quelque 110 Palestiniens ont été tués et des milliers ont été blessés par les tirs de l’armée israélienne. Des dizaines de victimes étaient des membres de groupes terroristes, le Hamas et le Jihad islamique l’ont reconnu.

Plus tôt cette semaine, Tsahal a déclaré qu’une enquête préliminaire sur la mort de Najjar avait révélé que si les soldats avaient tiré sur les manifestants près de la clôture à l’est de Khan Younès, où elle travaillait, la secouriste bénévole n’avait pas été intentionnellement prise pour cible.

Cela semble indiquer que Najjar a été frappée soit par un tir mal orienté, soit par un ricochet alors qu’elle s’occupait d’un homme blessé, et portait une blouse blanche indiquant clairement qu’elle était une professionnelle de la santé.

La Palestinian Medical Relief Society et des témoins oculaires sur les lieux ont déclaré que Najjar était à moins de 100 mètres de la clôture de la frontière, soignant un homme qui avait été touché par une cartouche de gaz lacrymogène lorsqu’on lui a tiré dessus.

Le porte-parole de Tsahal en langue arabe, Avichay Adraee au ministère des Affaires étrangères à Jérusalem le 6 septembre 2017. (Yonatan Sindel/Flash90)

Après l’incident, l’envoyé de l’ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a déclaré dans un tweet que « les travailleurs médicaux #NotATarget ! [pas une cible] et qu’ « Israël doit calibrer son usage de la force et le Hamas doit empêcher les incidents à la frontière ».

Mardi, l’armée a déclaré que l’enquête officielle sur la mort de Najjar, qui est dirigée par le Commandement du Sud, était en cours. Tsahal a déclaré que l’état-major général avait également lancé sa propre enquête sur l’incident, dont les conclusions seront présentées à l’Avocat général des armées afin de déterminer si des poursuites pénales sont nécessaires.

Israël fait face à des attaques hebdomadaires de manifestants violents à la frontière. Israël affirme que ses forces ont ouvert le feu pour mettre fin aux tentatives de nuire aux soldats, endommager la clôture, infiltrer Israël et tenter de mener des attaques. Israël accuse le groupe terroriste Hamas, avec lequel il a mené trois guerres depuis 2008, de chercher à utiliser les manifestations comme couverture pour commettre des actes de violence.

Tout au long de la campagne de lutte contre les affrontements frontaliers, Tsahal a insisté sur le fait que les soldats n’ont tiré que sur les instigateurs. Mais les responsables militaires ont reconnu avoir tiré sur certaines personnes par erreur en raison de la foule et de la fumée déclenchée par les émeutiers quand ils brûlent les pneus.

La semaine dernière, des organisations terroristes palestiniennes ont tiré plus de 100 roquettes et mortiers sur des villes du sud d’Israël. L’armée israélienne a répondu par des dizaines de frappes aériennes sur des cibles militaires du Hamas. Après presque 24 heures de feu, une entente tacite et un cessez-le-feu non officiel ont commencé, bien que des terroristes de Gaza aient de nouveau tiré sur Israël samedi soir.

Judah Ari Gross a contribué à cet article.

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