La Nouvelle-Zélande soutient toujours la motion anti-implantations de l’ONU
Au lendemain du pardon de Jérusalem à Wellington, qui a co-présenté la résolution 2334, le Premier ministre English nie s’être excusé auprès d’Israël
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Au lendemain de la restauration des relations diplomatiques entre Israël et la Nouvelle-Zélande, qui étaient en froid en raison de l’implication de Wellington dans une résolution anti-implantation adoptée au Conseil de sécurité des Nations unies, le chef de l’État a rejeté l’idée que le fait de mettre fin à cette tension était synonyme de retrait de cette résolution.
Mardi, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a publié un communiqué indiquant que le Premier ministre Bill English lui avait adressé un courrier pour exprimer son regret au sujet de la résolution qui a dégradé les liens entre les deux pays.
Mercredi, English a déclaré que Wellington ne regrettait pas d’avoir coparrainé la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l’ONU, et qu’il était toujours opposé aux constructions d’implantations en Cisjordanie.
« La résolution a exprimé une politique internationale établie et nous maintenons ces positions », a déclaré English aux journalistes, selon le New Zealand Herald. « Que nous soyons d’accords avec un pays ou pas, nous préférons entretenir des rapports bilatéraux, et c’est une bonne chose qu’Israël ait jugé qu’il fallait restaurer sa position en Nouvelle-Zélande. »
Mardi, le gouvernement israélien a annoncé que la crise bilatérale qui avait commencé en décembre touchait à sa fin, après qu’English ait fait part de son regret après les répercussions qu’a causé le soutien de Wellington à cette résolution controversée. La résolution était co-présentée par la Nouvelle-Zélande, le Sénégal, la Malaisie et le Venezuela.
L’ambassadeur israélien, rappelé en décembre, reprendra son poste à Wellington, a annoncé le bureau du Premier ministre.
Après des mois de « discussions bilatérales confidentielles à haut niveau », dirigées par le ministère des Affaires étrangères israélien, English s’est entretenu avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu par téléphone et a donné suite à la conversation, a indiqué le communiqué.
Selon le bureau du Premier ministre, English a écrit : « En premier lieu, comme je l’ai dit durant notre conversation, je regrette le dommage causé aux relations entre la Nouvelle-Zélande et Israël, suite à la présentation de la résolution 2334. Nous saluons le retour de l’ambassadeur d’Israël à Wellington. »
Après cette lettre, Netanyahu a demandé au directeur général du ministère des Affaires étrangères de notifier les autorités néo-zélandaises de sa décision « de mettre fin à la crise diplomatique ».
Certains observateurs, notamment des journalistes israéliens et certains politiciens de l’opposition en Nouvelle-Zélande, ont interprété la déclaration d’English comme une « excuse » pour avoir soutenu la résolution anti-implantations.
Mais English s’est adressé à des journalistes dans les îles de Cookn et le chef du parti de centre droit a nié avoir présenté des excuses à Israël.
« Ce dont nous nous excusons, c’est que cela a perturbé nos relations avec Israël », a-t-il dit.
Gerry Brownlee, ministre néo-zélandais des Affaires étrangères a confié au Herald qu’il rendait hommage au caractère démocratique d’Israël – « chose qui, dans cette partie du monde, est assez inhabituelle » – mais a confirmé les dires du Premier ministre, qui ne s’est pas excusé d’avoir soutenu la résolution 2334.
« Nous ne nous excusons absolument pas, a-t-il dit au journal. Nous disons simplement que des amis en froid ne peuvent pas parler de ces sujets. Être capable d’en parler avec eux est important. »
Le chef de l’opposition Andrew Little, du parti travailliste néo-zélandais, s’est exprimé en faveur de la politique du gouvernement vis-à-vis d’Israël.
« C’est une bonne chose d’avoir des relations diplomatiques et de tenter de les restaurer, mais cela n’empêche pas le fait que ce pays a violé le droit international, et nous avons le droit de décrier cela », a-t-il dit au Herald. Co-présenter la résolution anti-implantation était « la bonne chose à faire, et c’est pour cela que le parti travailliste a ouvertement soutenu cette résolution dès le départ », a-t-il ajouté.
La semaine dernière, Israël a également enterré la hache de guerre avec le Sénégal, qui avait aussi co-présenté la résolution 2334, et a redéployé son ambassadeur Paul Hirschson à Dakar.