La plupart des occupants d’al-Shifa quittent la zone ; Tsahal avance dans Gaza
Selon l'armée, les médecins de l'hôpital Shifa lui ont demandé d'aider à évacuer ; le carburant arrive à Gaza ; environ 80 Palestiniens seraient morts à Khan Younis et à Jabaliya
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Les patients, le personnel et les personnes déplacées ont quitté samedi l’hôpital al-Shifa, le plus grand centre hospitalier de Gaza City, ont déclaré les responsables de la Santé dans la bande de Gaza, ne laissant derrière eux qu’une équipe réduite pour s’occuper des personnes trop faibles pour se déplacer et des soldats israéliens qui supervisent l’établissement.
L’exode d’al-Shifa de la ville de Gaza a eu lieu le jour même où les services Internet et téléphoniques ont été rétablis dans la bande de Gaza, mettant fin à une panne de télécommunications qui avait contraint les Nations unies à interrompre des livraisons d’aide humanitaire essentielles parce qu’elles n’étaient pas en mesure de coordonner leurs convois.
Samedi, l’armée israélienne a déclaré que le directeur de l’hôpital leur avait demandé d’aider les personnes souhaitant quitter l’hôpital à le faire par une voie sécurisée.
Démentant une information de l’AFP, Tsahal a affirmé qu’elle n’avait pas ordonné d’évacuation et que le personnel soignant était autorisé à rester dans l’hôpital pour aider les patients qui ne peuvent pas être déplacés.
L’armée a également fait savoir que les soldats avaient transféré plus de 6 000 litres d’eau et plus de 2 300 kilogrammes de nourriture à l’hôpital al-Shifa.
« Cette initiative a été réalisée en parallèle avec les activités de Tsahal pour localiser et contrecarrer le terrorisme dans l’hôpital », a déclaré Tsahal.

L’armée a mené des opérations autour de l’hôpital au cours de la semaine écoulée, découvrant ce qu’elle a déclaré être des preuves de l’utilisation du site par le Hamas pour des activités terroristes.
« Nous constatons la présence du Hamas dans tous les hôpitaux, une présence évidente. Ils utilisent les hôpitaux de manière cynique, comme ici, au cœur de Shifa », a déclaré vendredi le général de division Yaron Finkelman, chef du Commandement du Sud de l’armée israélienne, aux troupes présentes sur les lieux, où les soldats israéliens ont découvert l’entrée d’un tunnel du groupe terroriste palestinien du Hamas et une cache d’armes.
L’armée a également retrouvé les corps de deux otages israéliens enlevés par le Hamas lors du massacre du 7 octobre, dans la zone de l’hôpital Shifa.

Tsahal intensifie ses opérations dans la bande de Gaza
Le Hamas a confirmé samedi la mort du responsable Ahmad Bahar à la suite d’une frappe israélienne à Gaza, alors que l’armée continue de cibler des hauts responsables, des centres de commandement, des sites de lancement de roquettes et des ateliers de production d’armes dans la bande de Gaza.
Bahar, âgé de 76 ans, était membre du bureau politique du Hamas et occupait auparavant le poste de vice-président du Conseil législatif palestinien.
Tsahal a déclaré avoir étendu ses opérations dans la bande de Gaza samedi, avec des incursions menées contre des infrastructures terroristes et des bataillons du Hamas par la 36e division dans le quartier de Zeitoun de la ville de Gaza, et la 162e division à Jabaliya.
Tsahal a déclaré que le Commandement du Sud « continue d’étendre ses activités opérationnelles dans des quartiers supplémentaires » et s’efforce de « cibler les terroristes et de frapper l’infrastructure du Hamas », en publiant des images de ces activités.
« Au cours des rencontres, de nombreux terroristes ont été tués et les troupes ont frappé un grand nombre d’infrastructures terroristes, y compris des infrastructures souterraines et des cibles importantes de l’organisation terroriste », a précisé Tsahal.
Une autre vidéo diffusée par l’armée montre une frappe sur deux terroristes qui, selon Tsahal, tentaient de piéger un bâtiment dans la bande de Gaza.
IDF footage shows a strike on two Hamas operatives who were attempting to booby trap a building in the Gaza Strip. pic.twitter.com/m9UzmKSpmm
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) November 18, 2023
Tsahal a également diffusé samedi des images de l’unité d’élite Duvdevan opérant dans la bande de Gaza, affirmant que les forces ont effectué des raids sur plusieurs sites sur plusieurs sites utilisés par le Hamas et que des terroristes avaient été tués à cette occasion.
Tsahal a déclaré que les forces de l’unité Duvdevan avaient trouvé des armes et du matériel militaire appartenant au Hamas lors d’un raid dans un lycée de Gaza, preuve supplémentaire de l’utilisation d’infrastructures civiles par le groupe terroriste.
Les troupes ont perquisitionné le domicile d’un commandant de terrain du Hamas et ont trouvé des armes et des livrets d’instruction du Hamas, selon Tsahal.
The IDF releases footage of the elite Duvdevan unit operating in the Gaza Strip. It says the forces have raided several sites used by Hamas, killing operatives in the process.
The IDF says Duvdevan forces found weapons and Hamas military equipment during a raid on a high school… pic.twitter.com/Yzk0KL3JeD
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) November 18, 2023
Alors que l’armée prend le contrôle de Gaza City, elle a commencé à avertir les habitants de la ville de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, d’évacuer les lieux, ce qui indique que l’opération terrestre s’étendra probablement aux zones méridionales de la bande de Gaza dans les jours et les semaines à venir.

Des responsables médicaux à Gaza ont déclaré que les frappes aériennes israéliennes sur des immeubles résidentiels dans le sud de la bande de Gaza auraient tué au moins 32 Palestiniens samedi, dont 26 à Khan Younis, selon un médecin local.
Des témoins oculaires du camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, ont déclaré à l’Associated Press que des dizaines de personnes avaient été tuées lors d’une frappe aérienne israélienne sur un abri de l’ONU.
Tsahal, qui avait averti les résidents de Jabaliya, entre autres, de quitter les lieux dans un message publié sur les réseaux sociaux en arabe, n’avait fait aucun commentaire. L’armée commente rarement les frappes individuelles, se contentant de dire qu’elle vise le Hamas tout en essayant de minimiser les dégâts causés aux civils.
L’armée a également poursuivi ses efforts pour contrer les tirs de roquettes, qui ont considérablement diminué ces dernières semaines. Le groupe terroriste palestinien du Hamas aurait stocké un arsenal de roquettes en vue d’une longue guerre, mais il a des difficultés à mener ses attaques face à l’incursion terrestre de l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Des tirs de roquettes ont continué à viser certaines parties du sud et du centre d’Israël, notamment samedi en fin d’après-midi.
Tsahal a déclaré que dans l’heure qui a suivi une salve de roquettes en provenance de Gaza tirée sur le centre d’Israël vendredi, elle a frappé et tué la cellule à l’origine de l’attaque.
L’armée a déclaré que les troupes réservistes du bataillon de reconnaissance de la brigade de Jérusalem ont repéré la cellule sur le toit d’un bâtiment et ont appelé à une attaque aérienne.
The IDF says that over the past day it carried out strikes against dozens of targets and Hamas operatives in the Gaza Strip.
The sites included command rooms, rocket launch sites, and weapons production labs, it says. pic.twitter.com/9ilmSULskA
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) November 18, 2023
Samedi, les sirènes de roquettes ont été activées pour la première fois depuis une vingtaine d’heures dans la périphérie de Gaza, y compris dans la ville d’Ashkelon.
Au cours de cette salve, une roquette a touché une maison à Sderot ; aucun blessé n’a été signalé.
Quelques heures plus tard, des alertes à la roquette ont également retenti dans des localités du centre d’Israël. Aucun blessé n’a été signalé et la police a déclaré que des agents étaient à la recherche d’impacts potentiels de roquettes.
Un fonctionnaire de l’ONU demande un cessez-le-feu : « Je ne demande pas la lune »
L’armée a annoncé des pauses humanitaires dans le nord de la bande de Gaza samedi pour permettre aux Palestiniens d’évacuer vers le sud.
Le porte-parole de Tsahal en langue arabe, le lieutenant-colonel Avichay Adraee, a déclaré sur X que la route de Salah a-Din était ouverte à la circulation en direction du sud jusqu’à 16h, exhortant les habitants des quartiers de Tel el-Hawa, Sabra, Zeitoun ouest, Shejaiya et Tuffah de la ville de Gaza à profiter de ce couloir pour rejoindre la « zone humanitaire » dans le secteur d’al-Mawasi, au sud de Gaza.
« Nous vous demandons d’évacuer d’urgence car il est dangereux pour vous de rester sur place », a-t-il déclaré
En outre, Tsahal a déclaré qu’il ferait des « pauses tactiques dans les activités militaires » dans le camp d’al-Shabura près de Rafah dans le sud de Gaza, entre 10h et 14h, à des « fins humanitaires ».
#عاجل يا سكان غزة، وخاصة سكان شمال القطاع:
???? الى سكان أحياء جباليا والدرج التفاح والشجاعية نحثكم على ضرورة اخلاء مناطق سكنكم بشكل فوري حفاظًا على سلامتكم وذلك عبر طريق صلاح الدين حتى الساعة الرابعة (16:00) مساء للوصول الى جنوب وادي غزة وللمنطقة الانسانية. نحثكم على الاخلاء بشكل… pic.twitter.com/hGwd75ADDf— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) November 18, 2023
Lors d’un discours prononcé vendredi devant l’Assemblée générale, Martin Griffiths, responsable des affaires humanitaires des Nations unies, a appelé à un « cessez-le-feu humanitaire » à Gaza afin de garantir que l’aide puisse parvenir aux civils de la bande de Gaza.
« Appelez cela comme vous voulez, mais l’exigence, d’un point de vue humanitaire, est simple. Il faut arrêter les combats pour permettre aux civils de se déplacer en toute sécurité », a-t-il déclaré.
« Nous ne demandons pas la lune », a poursuivi Griffiths. « Nous demandons les mesures de base nécessaires pour répondre aux besoins essentiels de la population civile et enrayer la crise. »
Israël a résisté aux appels à un cessez-le-feu à moins qu’une proportion importante des quelque 240 otages enlevés le 7 octobre, dont des femmes et des enfants, ne soient libérés en échange. Certains craignent également qu’une pause prolongée dans les combats permette au Hamas et à d’autres groupes terroristes de se regrouper et de se préparer à la prochaine étape des combats, entravant ainsi la capacité d’action de Tsahal.
Juliette Touma, porte-parole de l’Agence pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a déclaré que 120 000 litres de carburant étaient arrivés samedi, suffisant pour deux jours, après qu’Israël a accepté vendredi d’autoriser l’importation de cette quantité pour l’usage de l’ONU. Israël a également autorisé l’arrivée de 10 000 litres supplémentaires pour permettre aux systèmes de télécommunications de fonctionner.
L’opérateur de télécommunications palestinien a déclaré qu’il avait pu redémarrer ses générateurs après que l’ONU eut fait don de carburant.
Les Nations unies ont prévenu que les 2,3 millions d’habitants de Gaza souffrentd’une grave pénurie de nourriture et d’eau, et que la quantité de carburant fournie ne représentait que la moitié des besoins quotidiens minimums.

L’incursion terrestre d’Israël à Gaza fait suite à trois semaines d’intenses opérations aériennes dans la bande de Gaza, en réponse à l’invasion, le 7 octobre, des communautés du sud d’Israël par le Hamas, sous le couvert de milliers de roquettes. Des milliers de terroristes ont alors tué 1 200 personnes, dont une majorité de civils de tous âges qui se trouvaient chez eux et des personnes qui participaient à un festival de musique en plein air à proximité du kibboutz Reim.
Selon un reportage de la Douzième chaîne diffusé vendredi, l’enquête de police en cours sur le massacre perpétré par le Hamas lors du Festival Supernova, le 7 octobre, a permis d’actualiser le nombre de morts, qui est passé d’environ 260 à 364. Ce bilan représenterait près du tiers des 1 200 personnes tuées lors de l’assaut mené en Israël le mois dernier.
Plus de 12 000 personnes seraient mortes, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Samedi, Tsahal a confirmé que cinq autres soldats avaient été tués lors de combats contre des terroristes du Hamas dans la bande de Gaza, portant à 56 le nombre de morts dans l’incursion terrestre israélienne.
Il s’agit du major Jamal Abbas, 23 ans, commandant de compagnie dans le 101e bataillon de la brigade des parachutistes, originaire de Pekiin, du caporal Eden Provisor, 21 ans, commandant de section dans le 52e bataillon de la 401e brigade du Corps Blindé Mécanisé, originaire d’Alfei Menashe, du sergent-chef Shlomo Gurtovnik, 21 ans, infirmier de combat dans le 46e bataillon de la 401e brigade du Corps Blindé Mécanisé, originaire de Modiin, du sergent-chef Adi Malik Harb, 19 ans, de l’unité de reconnaissance de la brigade du Corps d’Infanterie Nahal, de Beit Jann et du sergent-chef Shachar Fridman, 21 ans, du 101e bataillon de la brigade des parachutistes, de Jérusalem.

L’armée a également annoncé le décès du sergent-chef (res.) David (Dudi) Digmi, 43 ans, auxiliaire médical dans la division de Gaza, originaire de Rishon Lezion, décédé le 7 novembre, sans préciser les circonstances de sa mort.
En outre, Tsahal a fait savoir que huit autres soldats ont été gravement blessés au cours des combats dans la bande de Gaza ces derniers jours.
Quatre réservistes du 6863e bataillon de la 12e brigade ont été grièvement blessés lors de combats dans le nord de la bande de Gaza jeudi.
Vendredi, un officier du 17e bataillon de la brigade Bislamach a été grièvement blessé lors de combats dans le nord de la bande de Gaza, a indiqué Tsahal.
L’armée a déclaré que lors de la bataille au cours de laquelle le sergent-chef Gurtovnik a été tué, un autre soldat du 46e bataillon a été grièvement blessé ; lors de la bataille au cours de laquelle le capitaine Provisor a été tué, un autre soldat du 52e bataillon a été grièvement blessé ; et lors de la bataille au cours de laquelle le major Abbas et le sergent-chef Fridman ont été tués, un autre soldat du 101e bataillon a été grièvement blessé.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.