La profonde spiritualité ghanéenne voit un joyeux retour au judaïsme
Beaucoup de Ghanéens de la tribu Sefwi croient que leurs ancêtres étaient juifs au vu de leurs traditions uniques. Mais cela ne signifie pas que leur parcours religieux soit facile

C’est Chabbat après-midi dans la périphérie de Sefwi Wiawso, une petite ville au sud-ouest du Ghana. Le soleil est si chaud que tout le monde cherche un endroit à l’ombre et attend que la température baisse. Six membres de la communauté juive du Ghana sont assis sur le porche de la maison d’hôtes, des livres de prières ouverts sur leurs genoux.
Ils débattent depuis trois heures au sujet de ce que le judaïsme dit à propos de quelqu’un qui vit trop loin de la synagogue pour y venir à pieds. Est-il préférable de prendre un taxi, violant ainsi le sabbat, afin d’aller à la synagogue? Ou est-il préférable d’éviter les transports motorisés le Chabbat, en conformité avec les restrictions de la loi juive, mais de manquer les célébrations communautaires du jour ?
La communauté juive du Ghana compte actuellement environ 60 membres, tous des Ghanéens de la tribu Sefwi. Certains chercheurs pensent que la tribu Sefwi descendrait de juifs qui ont été expulsés de la péninsule ibérique en 1492 et ont fait leur chemin vers le Maroc.
Du Maroc, de nombreux juifs ont été impliqués dans le commerce transsaharien, comme l’attesteraient des découvertes archéologiques de cimetières et synagogues dans des pays comme le Mali et la Gambie. Les Sefwi croient que leurs ancêtres étaient juifs. Bien qu’à travers des siècles d’assimilation ils aient perdu le nom de « judaïsme », ils ont conservé de nombreuses traditions qui ressemblent à celles du judaïsme.
La congrégation « Maison d’Israël » au Ghana a son origine en 1977, quand un local Sefwi Wiaso nommé Aaron Ahotre Toakyirafa a reçu une vision selon laquelle il était juif et faisait partie des tribus perdues d’Israël. Toakyirafa a lentement rassemblé une petite communauté de disciples qui a essayé de suivre le judaïsme d’aussi près qu’ils le pouvaient, en se fondant sur l’Ancien Testament.
Dans les années 1990, la communauté a commencé à tendre la main au monde juif au sens large, à travers des organisations comme Kulanu, qui soutient les communautés juives isolées et plus tard, Be’chol Lashon, qui favorise un éventail diversifié du judaïsme.
Kofi Kwarteng, qui est un chef de file de la communauté depuis 1992, souligne les vieilles traditions Sefwi telles que la célébration du jour sabbatique le samedi plutôt que le dimanche et l’interdiction de toutes les formes de travail pendant le sabbat. Les Sefwi observent également le commandement de la circoncision à huit jours, les lois de pureté menstruelles et les cérémonies de passage à l’âge adulte à 13 ans.
Le Ghana est un endroit très spirituel et religieux. Selon un sondage Gallup de 2009, 95 % des Ghanéens ont déclaré que la religion était une «partie importante de la vie quotidienne», contre 65% des Américains et 27 % des habitants du Royaume-Uni. Environ 70 % des Ghanéens sont chrétiens, tandis que 18 % sont musulmans et 5 % ont des croyances traditionnelles ou animistes. Le sud est majoritairement chrétien, tandis que le nord, peu peuplé, est à majorité musulmane.

La recherche constante de signification religieuse est profondément ancrée dans le pays, qui observait des religions animistes traditionnelles jusqu’à ce que les missionnaires chrétiens et musulmans se soient rendus dans la région.
Cette poussée spirituelle est ce qui a amené la plupart de la communauté juive à la synagogue d’une pièce dans Sefwi Wiawso. Une fois qu’ils se joignent à la communauté juive, disent-ils, ils sentent qu’ils sont revenus à la religion de leurs ancêtres.
« J’ai interrogé mes grands-parents à propos de notre histoire, et ils m’ont dit qu’il y a des centaines d’années, nous observions également le Shabbat, du vendredi au samedi, personne n’était autorisé à travailler selon un ordre du roi [Sefwi] lui-même, » a dit Angel Wilberforce Tetteh, 29 ans, qui travaille dans une clinique de soins à base de plantes dans la ville.
« La plupart des gens au Ghana craignaient la [tribu] Sefwi, parce que chaque fois ils sortaient en guerre, il y avait toujours du feu, une grande fumée, du tonnerre et de la foudre qui les accompagnaient. »
Tetteh a rejoint la communauté juive il y a un an après un périple spirituel de 15 ans l’a conduit des Adventistes du septième jour à l’hindouisme, puis au bouddhisme, Hare Krishna et enfin au judaïsme.

« J’ai découvert que Dieu est un, Dieu est indispensable, et que je dois chercher un Dieu unique », a déclaré Tetteh. Il a essayé diverses religions, et a été attiré par le judaïsme après avoir lu l’Ancien Testament et constaté que la description par ses grands-parents de leurs traditions coïncidait avec les traditions juives.
Le leader de la communauté Kofi Kwartengy a repoussé Tetteh trois fois, comme il est de coutume de le faire avec des gens qui veulent se convertir au judaïsme. Mais Tetteh était persévérant, venant aux offices du shabbat, et à ceux de la Pâque. « J’étais tellement excité de faire partie de la communauté, de me joindre à eux », se souvient Tetteh.
Un chemin jonché d’obstacles
Bien qu’il y ait la liberté de culte au Ghana, les voyages spirituels qui ont conduit les individus à vouloir rejoindre le judaïsme sont accueillis avec beaucoup de suspicion et de discrimination pure et simple.
« J’étais adventiste du septième jour, mais je voulais découvrir des choses comme par exemple, qui est le Créateur ? Pourquoi nous prions comme ça ? », a dit Richard Owuse Ansah, 32 ans, qui est le secrétaire de la communauté juive.
« Quand je posais des questions à l’église, il leur était difficile de me donner des réponses. » Une période de recherche en profondeur dans la Bible a conduit Ansah à s’identifier avec le peuple juif, car il a suivi de près son désir d’avoir un lien direct avec Dieu, et il a décidé de rejoindre la communauté.

« J’avais un magasin où les gens venaient m’acheter des choses, mais quand j’ai annoncé que je quittais mon ancienne église, les gens m’ont traité de tous les noms et ont cessé d’acheter dans mon magasin », se souvient Ansah. « Ils n’aiment pas les autres religions, en particulier les Juifs, parce que les Juifs ont tué Jésus, ils sont mauvais, ils ont planifié de mauvaises choses. Ils pensaient que j’apporterai la juju [malchance]. »
Après qu’Ansah ait fixé une mezouza à la porte de sa chambre, son propriétaire lui a demandé de partir. Ansah a finalement dû fermer sa boutique et travaille maintenant comme réceptionniste d’hôtel, mais il va bientôt se rendre dans le Golfe pour un emploi temporaire.
« Au Ghana, nous avons la liberté de culte, nous n’avons pas de problèmes avec nos voisins, et personne n’interrompt nos fêtes », a déclaré Kwartengy, le leader de la communauté. « Nous disons non à Jésus, ce qui provoque des conflits, parce que cela ne se fait pas souvent ici au Ghana. »
Michael Owu Amsah (aucun rapport avec Ansah), infirmier à l’hôpital local du gouvernement qui sera le secrétaire de la communauté après le départ de Ansah pour le Golfe, a confié que la décision de rejoindre la communauté juive peut souvent entraîner des ruptures au sein des familles.
Il s’est rappelé d’un événement familial où ses parents, qui sont tous adventistes du septième jour, étaient assis ensemble pour discuter de la Bible. « Quand j’ai essayé de me joindre à eux, mon père m’a dit de m’éloigner ». « Tu ne sais même pas de quoi tu parles ! » hurla son père. « Ils pensent que nous sommes égarés, parce qu’on leur a enseigné Jésus-Christ. Ils pensent que nous sommes perdus, que nous n’appartenons pas au monde. »
Selina Addae était catholique jusqu’à ce que Tetteh, son petit ami, l’ait introduite au judaïsme l’an dernier. « Dans le christianisme, Jésus vous dit de prier Dieu, mais ici je vois qu’ils prient Dieu directement et non par l’intermédiaire de Jésus, et je suis ravie de cela, » dit-elle. « Je sens que ce que nous faisons ici est similaire à nos ancêtres. »

Sa famille, cependant, était moins enthousiaste. « Au début, ils n’étaient pas d’accord que je vienne et pratique [le judaïsme], » dit-elle. « On m’a dit si je veux prier avec la communauté juive, ils ne prendraient plus soin de moi. Cela ne m’a pas dérangé, parce que je leur ai dit qu’au Ghana nous avions la liberté de culte, et que j’y irai de toute façon. Tous les membres de notre famille sont catholiques, ils ne voulaient pas que je sorte du culte catholique, voilà pourquoi ils étaient en colère. »
Addae dit que sa relation avec ses parents s’est améliorée ces derniers mois et qu’elle vit encore à la maison.
Un temps pour grandir
Kwartengy qui est un des leaders les plus anciens au service de la communauté juive, se concentre aussi sur les moyens de développer sa communauté. Un défi principal est son isolement, à la fois physiquement et spirituellement, des communautés juives internationales. Il souhaiterait une école juive locale, de sorte que les enfants de la communauté peut arrêter de fréquenter les écoles chrétiennes ou gouvernementales.
Il veut aussi promouvoir l’enseignement professionnel et supérieur, et un meilleur accès à la technologie comme les panneaux solaires et les ordinateurs. « Les membres de la communauté ont besoin de plus d’emplois, ce sont les problèmes de base pour nous sortir de la pauvreté », a-t-il dit.

Ils ont déjà trouvé une méthode de collecte de fonds : Des couvertures de challah en tissu ghanéen traditionnel, faites à la main par le membre de la communauté Ben Baidoo et vendues à l’étranger. Le revenu des couvertures de challah ont aidé à construire la synagogue et la maison d’hôtes.
Parmi certaines communautés juives émergentes d’Afrique, comme le Kenya et l’Ouganda, il y a un fort désir de se convertir par des tribunaux rabbiniques orthodoxes ou conservateurs internationalement reconnus. Mais beaucoup de Juifs ghanéens se sentent ambivalents au sujet d’une cérémonie de conversion formelle. Actuellement, si quelqu’un veut se joindre à la communauté juive, il est généralement refoulé trois fois, le processus traditionnel pour un converti. Mais un membre potentiel qui persiste peut se joindre à la communauté sans cérémonie officielle. « Si vous croyez et que vous voulez pratiquer le culte avec nous, alors vous le pouvez », a déclaré Ansah.
Ansah a ajouté que la communauté n’était pas vraiment sûre de ce qu’apporterait une cérémonie de conversion, mais il espère trouver un rabbin quelque part dans le monde qui puisse agir comme conseiller spirituel et aider à fournir des orientations pour leurs longues discussions spirituelles sur la halakha (loi juive).

Il y a aussi le problème de « prouver » au monde juif en général que leurs ancêtres étaient juifs. Janice Ruth Levi, une doctorante d’histoire à l’UCLA, a dit que quand elle avait mentionné l’analyse de l’ADN du specialiste des Juifs d’Afrique Pr Tudor Parfitt, qui avait déterminé que la tribu Lemba du Zimbabwe est «génétiquement juive», les membres de la communauté juive Sefwi se sont montrés indifférents.
Leur identité juive est « fondée sur la foi », a déclaré Levi. « Une analyse de sang ne peut pas vous dire si vous avez mangé du porc ou si vous ne vous reposez pas le samedi, » dit-elle.
Le monde entier est un pont étroit
La communauté Sefwi Wiaso a également conquis le cœur de la diaspora juive. Parce que le Ghana est une destination touristique populaire en raison de sa stabilité politique et de son statut de pays à revenu intermédiaire, de nombreux touristes juifs sont arrivés à la synagogue de Sefwi Wiaso au fil des ans. Ils ont de nombreux livres de prière Sim Shalom du Mouvement conservateur donnés par la synagogue Tifereth Israel de l’Iowa. Les étagères dans la bibliothèque de la synagogue regorgent de livres pour adultes et enfants sur les fêtes et les traditions juives qui leur ont aussi été donnés.
La communauté est l’objet d’un film documentaire à venir de Gabrielle Zilka, d’un livre sur les communautés juives émergentes en Afrique par Nathan Devir et d’une thèse de doctorat à l’UCLA sur le parcours historique des Juifs à travers l’Afrique de l’Ouest jusqu’au Ghana par Levi.

Des dizaines de touristes visitent chaque année la communauté, dégustant le plat traditionnel fufu à base de maïs et se joignent à la communauté pour les prières du Shabbat.
« Nous avons eu beaucoup de visiteurs des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Italie et d’Israël », dit Ansah, qui est responsable de la coordination des visites en tant que secrétaire de la communauté. « Les gens aiment voir ce que nous faisons, il n’est donc pas étrange que les gens veulent venir nous voir. Les gens veulent savoir si nous sommes vraiment juifs. C’est à eux de décider ce qu’ils pensent, mais nous, nous croyons que nous le sommes. »
Pendant les offices, les membres de la communauté lisent la portion hebdomadaire de la Torah en Twi. Twi est la lingua franca au Ghana, bien que chaque tribu parle une langue locale. La traduction de l’Ancien Testament en Twi est plus accessible à la communauté, même si elle possède une Bible écrite langue hébraïque sur un parchemin traditionnel en peau de teh. Ils récitent beaucoup de prières en anglais dans le livre de prières Sim Shalom.
« Nous changeons certaines des prières en Sefwi, nous prions en Sefwi et chantons dans les langues locales », dit Kwatengy. « Nous pratiquons en louant Dieu, en rendant grâce au Créateur, en glorifiant le Créateur. »
Deux Juifs, quatre opinions
Sefwi Wiaso fut jadis le seul endroit au Ghana avec une synagogue, mais ce n’est plus le cas.
Jusqu’en 2015, Alex (Aharon) Armah, 37 ans, était le chef spirituel de la communauté de Sefwi Wiaso. Il a étudié en Ouganda avec Abayudaya Rabbi Gershom Sizoumu pendant quatre ans, avec le parrainage de B’Chol Lashon et Koulanou. Il est retourné au Ghana il y a deux ans. Il y a un an, Armah a quitté Sefwi Wiaso pour servir de guide à une nouvelle communauté appelée « Temple Hamelekh Hakadoche, » dirigée par Moshiack Avinger, dont le père est israélien et la mère ghanéenne.
Avinger a identifié une curiosité spirituelle croissante au Ghana pour le judaïsme. Selon Armah, il y a déjà dans sa nouvelle communauté plus de 200 membres. Armah dit qu’ils ne font pas partie de la tribu Sefwi, donc même s’ils n’ont pas de liens ancestraux, ils ressentent un lien spirituel profond avec le judaïsme.
« Concernant les fêtes, ils ont lu dans la Bible, mais ils ne les ont pas célébrées auparavant, » dit-il. Dans un premier temps, Armah dit qu’il y avait une certaine tension entre la communauté de Sefwi Wiaso et sa nouvelle communauté, qui est située à proximité de Nsawam, à environ une heure au nord d’Accra. Sefwi Wiaso est à environ 8 heures de route au nord-ouest d’Accra.
Armah espère étudier trois ans supplémentaires avec Sizoumu pour obtenir l’ordination rabbinique afin qu’il puisse devenir le premier rabbin du Ghana.

Comment dites-vous Shabbat Shalom en Sefwi ?
A Sefwi Wiaso, beaucoup de magasins dans le village à côté de la synagogue sont fermés le samedi, puisque la plupart des communautés environnantes sont adventistes du septième jour et ne travaillent pas le samedi.
Le silence rural est seulement percé par le bruit sporadique des coqs ou des chèvres, ou des enfants qui jouent. Un sentiment de repos du Shabbat parcourt le village, alors que le groupe sur le porche feuillette divers livres, en essayant de trouver une réponse à leur question.
Qu’en est-il de la cuisson, dans un village où les gens font cuire sur le feu et qu’il y a peu de réfrigérateurs ? Comment pouvez-vous vous assurer que les aliments cuits avant le shabbat sont toujours bons à manger le samedi après-midi, si vous ne pouvez pas le réchauffer sur le feu comme on le fait normalement avec les restes ?
Cela ne les apaise pas de savoir que les Juifs à travers la diaspora ont été aux prises avec cette même question pendant des décennies. Qu’est ce qui est le plus important pour le shabbat – le célébrer ensemble, en tant que communauté, ou s’abstenir de transport motorisé ? Jusqu’où s’assimiler, jusqu’où faire partie du monde – et jusqu’où s’isoler afin d’observer les lois rituelles ?
Alors que le soleil se couche à Sefwi Wiaso, la communauté se réunit pour marquer la fin du Shabbat avec la prière de Havdalah. Esther, la fille de Kwatengy, gagne le concours parmi les enfants pour tenir la bougie. Ils chantent la chanson de Havdalah de Debbie Friedman, un air familier à beaucoup de Juifs américains, se balançant selon le rythme la musique.
Le dimanche, la communauté se retrouve pour la prière du matin, où ils se relaient pour mettre les tefillin. Tetteh essaie de mettre les tefillin, pour la troisième fois de sa vie, avec l’aide de Kwartengy, qui le regarde comme un père fier.
« Quand je mets la kippa, le talit et les téfilines, cela me rapproche de Dieu », dit Tetteh, qui ajoute qu’il se sent enfin à la maison après une recherche spirituelle de 15 ans. « Quand je récite le Shema, je me sens tellement excité dans mon for intérieur. Je suis si heureux que je sois si près de Dieu, et que Dieu m’entende directement ».
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.

Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel