La RDC renoue avec Israël, envisage une section économique à Jérusalem
Le discours du président Félix Tshisekedi est mal passé au Congo, auprès d'une grande de l'opinion qui soutient la cause palestinienne
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a annoncé une reprise au plus haut niveau des relations diplomatiques de son pays avec Israël, et a envisagé l’installation à Jérusalem d’une « section économique » de son ambassade.
« Après plus de 20 ans sans une représentation au niveau adéquat, je procéderai dans les prochains jours à la nomination d’un ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès de l’État d’Israël », a déclaré dimanche soir à Washington M. Tshisekedi.
L’ambassade de la RDC en Israël est actuellement dirigée par un chargé d’affaires.
« Notre ambassade étant à Tel Aviv, je ne trouve aucun inconvénient à ce que la section économique soit installée dans la ville bénie de Jérusalem », a poursuivi le président congolais, qui s’exprimait devant l’American Israël Public Affairs Commettee (AIPAC), le Comité des affaires publiques israélo-américaines.
Le statut de Jérusalem est l’un des problèmes les plus épineux du conflit israélo-palestinien. Israël considère toute la ville de Jérusalem comme sa capitale, alors que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.
La plupart des ambassades étrangères ne reconnaissent pas ce statut de Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu, et sont installées à Tel-Aviv.
Le président américain Donald Trump a rompu cette politique, avec le déplacement de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem en mai 2018.
A ce jour, seul le Guatemala a également transféré et maintenu son ambassade à Jérusalem. L’Ouganda et le Honduras envisagent d’en faire de même.
« Nous soutenons le plan du président Donald Trump en faveur du retour à une paix durable et à la coexistence pacifique entre les deux États : Israël et la Palestine », a ajouté M. Tshisekedi dans son discours.
Ce plan de paix a été vigoureusement rejeté par l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.
Le discours du président est mal passé en RDC, auprès d’une grande de l’opinion qui soutient la cause palestinienne.
« Jérusalem est, de par son histoire, un lieu qui appartient aux juifs, aux arabes comme aux chrétiens. La considérer comme capitale d’Israël, c’est accepter sa ‘privatisation’ par les seuls juifs », a réagi le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha).
« La RDC ne peut ignorer la Palestine », a commenté sur Twitter un proche collaborateur de l’ex-président Joseph Kabila, Jean-Pierre Kambila.
Et des internautes congolais espéraient que Félix Tshisekedi n’oubliera pas de nommer « dans la foulée » un Haut Représentant auprès de l’État palestinien.