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La Yeshiva University retire son autorisation au groupe étudiant LGBTQ+

Les étudiants refusant d'inclure une clause de non-responsabilité relative à la "moralité sexuelle", les rabbins de l'université estiment que "Hareni" a violé l'accord ayant permis sa création

Un passant devant le campus de la Yeshiva University, à New York, le 30 août 2022. (Crédit : Spencer Platt/Getty Images)
Un passant devant le campus de la Yeshiva University, à New York, le 30 août 2022. (Crédit : Spencer Platt/Getty Images)

JTA — La Yeshiva University (YU) a révoqué la reconnaissance d’un club LGBTQ+ sur son campus, deux mois seulement après l’avoir approuvée.

Le fleuron de la mouvance Modern Orthodox accuse le club « Hareni » d’avoir violé les termes de l’accord qui avait permis sa création. Les avocats du club affirment que c’est l’université qui serait en violation de l’accord et que les déclarations de ses dirigeants « menacent » la sécurité des étudiants LGBTQ+. Hareni a promis de poursuivre ses activités.

La décision de la YU de reconnaître Hareni en mars, ainsi que la résolution des litiges juridiques connexes, marque un tournant radical. Pendant des années, l’université s’était battue devant les tribunaux pour éviter de reconnaître la Pride Alliance, un groupe de soutien aux personnes LGBTQ lancé officieusement en 2009, mais qui n’avait jamais obtenu la reconnaissance officielle de l’administration universitaire.

La question portait sur l’interdiction des relations homosexuelles par le judaïsme orthodoxe. La YU cherche à inculquer à ses étudiants l’idée qu’ils peuvent mener une vie juive orthodoxe pleinement engagée tout en participant à la société moderne, et la question de l’accueil des étudiants LGBTQ a mis cette mission à rude épreuve pendant des années.

L’université et les dirigeants de Hareni, qui avaient auparavant dirigé la Pride Alliance, ont présenté l’annonce faite en mars comme une résolution du conflit. Mais quelques jours après l’annonce de la reconnaissance du groupe LGBTQ, le président de la Yeshiva University, le rabbin Ari Berman, a déclaré que les valeurs défendues par un club « homosexuel » typique étaient « antithétiques » à celles de l’établissement. En mars, le rabbin Hershel Schachter, qui dirige l’école rabbinique de la YU, a déclaré qu’il « rejetait catégoriquement l’idéologie, le mode de vie et les comportements véhiculés par le terme LGBTQ ».

Cette semaine, le conflit semble s’être à nouveau envenimé. Les avocats de l’université et du club ont échangé des lettres virulentes, et la décision de dissoudre officiellement Hareni a été annoncée vendredi dans un courriel adressé aux étudiants par le doyen des études talmudiques, le rabbin Yosef Kalinsky.

Illustration : Une affiche annonçant un événement LGBTQ+ à la Yeshiva University, le 15 décembre 2020. (Crédit : Organisateurs étudiants de la Yeshiva University)

Dans son courriel, Kalinsky a repris les termes utilisés précédemment par Berman, affirmant qu’un club LGBT était « contraire aux valeurs de la Torah » de l’université.

« Il n’y a pas de place pour un tel club dans une yeshiva », pouvait-on lire dans le courriel.

« À ce titre, nous demandons au Bureau de la vie étudiante [OSL] de dissoudre ce club. »

La décision de dissoudre le groupe a été prise le lendemain de l’envoi d’une lettre par le cabinet d’avocats représentant Hareni à l’université, dans laquelle il exprimait « sa profonde inquiétude face aux récentes déclarations publiques des dirigeants de la Yeshiva University, qui témoignent d’animosité et d’hostilité envers les étudiants LGBTQ de l’université », selon le YU Observer, un journal étudiant de la Yeshiva University. La lettre accusait l’établissement d’avoir potentiellement violé l’accord conclu en mars.

La lettre allègue que de telles déclarations « menacent la sécurité et le bien-être des étudiants LGBTQ sur le campus ». Elle cite également une lettre envoyée le 10 avril aux anciens élèves de l’université, dans laquelle il est indiqué que celle-ci avait exigé de Hareni qu’il inclue une « clause de non-responsabilité relative à la « moralité sexuelle » dans tous ses documents, communications et publications ».

La YU affirme que le club allait à l’encontre de la philosophie de l’établissement, tant dans ses paroles que dans ses actes.

Dans une déclaration écrite adressée au New York Jewish Week, l’université a affirmé que « depuis l’annonce de la création du club, les membres de Hareni, leur conseiller juridique et leur agence de relations publiques ont continuellement fait des déclarations fausses et trompeuses qui ont semé la confusion au sujet des croyances religieuses et qui sont contraires aux objectifs fixés pour Hareni dans les directives approuvées ».

En outre, les avocats de la YU ont envoyé une lettre aux avocats de Hareni dans laquelle ils affirment que le club a « enfreint » les règles de l’université, notamment en affichant des drapeaux arc-en-ciel sur son compte Instagram, en organisant des événements sociaux et en utilisant le nom de la YU lors d’événements non officiels organisés en dehors du campus.

Les avocats de l’établissement ont déclaré que le club « n’avait pas inclus dans ses publicités la mention exigée par les Roshei Yeshiva chaque fois que le nom Hareni était utilisé, à savoir une référence à l’aide apportée aux ‘étudiants qui cherchent à respecter pleinement les normes halakhiques traditionnelles en matière de moralité sexuelle…’ ».

Mardi, les coprésidents de Hareni, Hayley Goldberg et Schneur Friedman, ont co-signé une tribune libre dans le YU Observer pour expliquer les objectifs du club.

« Ce que nous ne ferons pas en tant que club, c’est écrire sur nos affiches et dans nos communications la déclaration scandaleuse suivante : ‘Ce club est destiné aux étudiants qui cherchent à respecter pleinement les normes halachiques traditionnelles de moralité sexuelle telles que définies par le Shulchan Aruch ‘. » Le Shulchan Aruch est un code de loi juive largement suivi.

« Assimiler une identité à l’immoralité sexuelle, c’est ignorer qui nous sommes en tant que peuple », ont écrit Goldberg et Friedman, qui n’ont pas souhaité répondre à notre demande de commentaire.

Illustration : Les communautés juives locales de la région de la baie de San Francisco manifestant leur soutien à la communauté LGBTQ lors de la Gay Pride de San Francisco. (Crédit : Daniel Dreifuss/Flash 90/Fichier)

« Cette déclaration sexualise les étudiants et occulte tous les autres aspects de leur personnalité. Elle réduit des individus complexes à une seule dimension, les dépouillant de leur intelligence, de leur caractère, de leur contribution à notre communauté et de leur cheminement spirituel. »

Dans un communiqué publié vendredi, Hareni a réaffirmé que le club avait toujours fonctionné « conformément aux directives convenues et dans le plus grand respect de la Halakha », – loi juive orthodoxe.

« Nous restons engagés dans cette voie », indique le communiqué.

« Aucune tentative visant à nous réduire au silence ou à effacer notre existence ne changera cela. Si l’OSL [le Bureau de la vie étudiante] répond à l’appel visant à nous ‘dissoudre’, nous continuerons comme si de rien n’était. Nous continuerons à organiser des événements et à offrir des espaces sûrs, même si ce sera de manière ‘non officielle’. »

Rachael Fried, ancienne élève de la YU et directrice exécutive de Jewish Queer Youth, une organisation à but non lucratif qui apporte son soutien aux étudiants LGBTQ de la YU, a déploré l’approche adoptée par la direction de l’établissement à l’égard des étudiants.

« Je suis extrêmement fière des étudiants et de leur résilience, qui nous ont permis d’en arriver là où nous en sommes aujourd’hui, et même de tenir ces discussions ouvertement », a-t-elle déclaré.

« Je trouve vraiment décevant que les dirigeants de la mouvance Modern Orthodox se sentent poussés à s’exprimer ainsi contre leurs élèves, qui sont pourtant très vulnérables et en situation de risque », a-t-elle ajouté.

« L’idée selon laquelle l’homosexualité et la halakha, ou loi juive ou Torah, sont incompatibles est tout simplement fausse. »

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