L’analyse de l’enquête de Nisman par un média argentin nommé pour un prix journalistique
La Nacion Data Argentina a été sélectionné pour les Data Journalism Awards pour ses travaux sur un réseau terroriste iranien

L’enquête d’un site d’information argentin sur la mort du procureur Alberto Nisman a été sélectionnée pour les Data Journalism Awards, un prix journalistique mondial.
Les nommés ont été annoncés mardi à Londres.
La Nacion Data Argentina a analysé 40 000 documents audio enregistrés par un téléphone pendant deux ans, a publié ses conclusions et développé une application pour faire des recherches par sujet ou par personne dans ces documents.
Nisman accusait le gouvernement argentin de couvrir l’implication de l’Iran dans l’attentat du centre juif AMIA de 1994, qui a fait 85 morts et 300 blessés.
L’analyse des documents, effectuée par 120 bénévoles, a mené à trois conclusions majeures liées aux activités terroristes de l’Iran en Argentine.
- La communauté locale iranienne a payé la caution d’un militant argentin accusé d’être membre du mouvement non violent Quebracho
- Un sénateur national d’un parti officiel du gouvernement était en fait un lobbyiste actif pour le gouvernement iranien, en partenariat avec des hommes d’affaires locaux
- L’Iran a financé un mouvement local soutenant le gouvernement Kirchner pour organiser des manifestations contre l’ambassade américaine.
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Un juge fédéral a demandé que les preuves tirées des enregistrements soient utilisées dans l’enquête contre l’ancien ministre argentin des Affaires étrangères, Hector Timmerman, qui est accusé de trahison après une plainte déposée par les pères de deux des victimes de l’attentat de l’AMIA.
Le média argentin a été sélectionné pour la récompense pour l’Enquête de l’Année, aux côtés du New York Times américain et du Spiegel allemand.
Lancée en 2012, la compétition des Data Journalism Awards est organisée par Global Editors Network, avec le soutien de Google News Lab, la fondation Knight et Chartbeat
Nisman, procureur juif, a été découvert mort le 18 janvier 2015 dans son appartement, quelques heures avant qu’il ne doive présenter ses accusations sur un accord secret pour masquer le rôle présumé de responsables iraniens dans l’attentat du centre AMIA de Buenos Aires.
Il devait notamment accuser Cristina Fernandez de Kirchner, alors présidente, Timerman et le gouvernement de conspiration.
Il n’a pas encore été déterminé si Nisman a été assassiné ou s’est suicidé.