L’animateur de « Valse avec Bachir » a créé un film angoissant sur 2 jeunes otages
Yoni Goodman sort "Disaster", un court métrage d'une minute vingt sur les frères Yaakov, enlevés par des terroristes du Hamas dans leur maison du kibboutz Nir Oz
L’animateur Yoni Goodman n’en est pas à son coup d’essai en matière de sujets difficiles.
Son dernier film est « Disaster », une œuvre de 80 secondes sur les frères adolescents Or et Yagil Yaakov, qui ont été kidnappés alors qu’ils étaient dans la pièce sécurisée de leur maison du kibboutz Nir Oz. Leur mère qui était au téléphone avec eux lors des événements a tout entendu.
Le film s’ouvre sur une image des terroristes s’approchant de Nir Oz, l’un des kibboutzim les plus durement touchés par les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre.
Les deux garçons, âgés de 12 et 16 ans, dormaient à la maison lorsque l’assaut massif a commencé tôt le matin. Leurs parents sont divorcés et leur père se trouvait dans sa maison, ailleurs dans le kibboutz avec sa petite amie.
Leur mère, Renana Gome, n’était pas non plus à la maison ce matin-là. Elle était en ligne avec eux lorsque les sirènes des roquettes ont retenti, que la nouvelle de l’infiltration terroriste s’est répandue à travers le kibboutz et que les garçons sont entrés dans la pièce sécurisée de la maison.
En un peu plus d’une minute, Goodman parvient à nous faire ressentir la terreur des garçons : Yagil, 12 ans, est au téléphone avec sa mère, tandis que son frère Or, 16 ans, essaie de maintenir la lourde porte de la pièce sécurisée fermée pour empêcher les terroristes d’y pénétrer.
Renana Gome était encore au téléphone avec Yagil lorsque les terroristes ont défoncé la porte et que Yagil a crié : « Ne m’emmenez pas, je suis trop jeune !
Gome assure la narration du court métrage en anglais. Elle a été évacuée à Eilat, avec tous les autres survivants du kibboutz Nir Oz, et a enregistré son histoire dans un studio local.
Elle et Goodman se sont rencontrés par l’intermédiaire du réalisateur Ari Folman, avec lequel Goodman a créé « Valse avec Bachir » et « Où est Anne Frank », entre autres films d’animation.
Folman était alors en train de filmer les témoignages de membres de familles d’Israéliens retenus en captivité par le Hamas à Gaza.
« Je n’ai pas hésité une seconde à le faire », a déclaré Goodman dans une interview accordée au site d’information Ynet.
Goodman a expliqué que bien qu’il s’engageait pleinement dans tous les projets sur lesquels il travaillait, il s’accordait généralement des pauses pour manger, être avec ses enfants et vivre sa vie. Mais pas cette fois-ci.
Lui et son équipe ont commencé à travailler sur « Disaster » le 19 octobre, 12 jours après l’enlèvement d’Or et de Yagil, et ont sorti le court métrage le 28 octobre.
« On a tous voulu mettre à profit nos compétences pour aider les autres », a déclaré Goodman à Ynet.
Gome, la mère des enfants, avait pris contact avec Folman, car elle souhaitait raconter l’histoire de ses fils de manière à faire ressortir l’émotion, et pas seulement les faits.
« C’est son histoire », a déclaré Goodman, ajoutant que Gome avait partagé avec lui tous les petits détails pertinents qui constituent le film. « Elle est très forte. Elle se battra pour ses enfants jusqu’à ce qu’ils lui soient rendus. »
Il était important pour Gome que la narration du film se fasse en anglais, car elle était consciente que cela faciliterait la distribution du film et permettrait peut-être de faire pression sur les pays susceptibles d’aider à négocier la libération des otages.
Goodman a expliqué sa décision de ne pas inclure de terrorisme visuel dans le film. Sachant à quel point les gens sont actuellement visuellement exposés aux atrocités commises par le Hamas, il voulait créer une œuvre qui ne donnerait pas l’impression d’être menaçante.
« L’art est très puissant à l’heure actuelle, et l’animation est un outil redoutable », a déclaré Goodman lors de l’entretien accordé à Ynet. « Il permet aux gens d’exprimer leurs peurs et leurs émotions, et il prévient l’enfermement émotionnel ».
Le 7 octobre, le Hamas et les groupes terroristes affiliés ont franchi la frontière entre Gaza et Israël. Quelque 3 000 terroristes se sont déversés dans le territoire pour se livrer à un véritable carnage dans les bases de Tsahal et dans plus de 20 communautés, tirant sur tout ce qui bougeait, brûlant, violant et commettant d’autres atrocités. Quelque 1 400 Israéliens ont été tués ce jour-là, pour la plupart des civils, et au moins 243 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza, y compris des bébés et des octogénaires.
Israël a vite déclaré la guerre au Hamas, qui dirige la bande de Gaza, et a juré de détruire ses capacités militaires et de renverser son régime.