L’armée égyptienne annonce la destruction de 13 nouveaux tunnels vers Gaza
À Istanbul, le Premier ministre turc a encore qualifié Sissi de "tyran" et de complice d'Israël contre le Hamas
L’armée égyptienne a annoncé dimanche avoir détruit 13 tunnels reliant la péninsule du Sinaï à la bande de Gaza, en proie à une offensive militaire israélienne depuis près de trois semaines.
L’armée égyptienne a lancé il y a un an une opération militaire dans la péninsule, intensifiant la destruction des tunnels de contrebande qui relient le Sinaï à l’enclave palestinienne, qu’Israël et l’Egypte suspectent de servir au passage d’armes et d’islamistes.
Plus d’un millier de ces tunnels ont déjà été détruits ces dernières années.
Le Hamas les utiliserait pour apporter du combustible, des armes, des vivres et et de l’argent dans la bande de Gaza, sous blocus israélien depuis 2006 et en proie à une opération militaire israélienne depuis le 8 juillet, qui vise notamment à détruire les tunnels creusés par le Hamas pour pénétrer en territoire israélien.
Les liens entre Le Caire et le Hamas se sont largement dégradés depuis que la destitution par l’armée en juillet 2013 du président égyptien Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans dont est issu le Hamas.
L’Egypte accuse le Hamas de prêter la main aux attentats qui se sont multipliés en Egypte depuis le coup de force des militaires, ce que la formation palestinienne nie catégoriquement.
Depuis la destitution de M. Morsi, l’Egypte a connu une vague d’attaques revendiquées par des jihadistes visant les forces de l’ordre, surtout dans le nord du Sinaï.
Critiquée sur Gaza, l’Egypte s’en prend une nouvelle fois à la Turquie
L’Egypte a menacé samedi de restreindre ses liens avec la Turquie, protestant pour la deuxième fois en une semaine contre des critiques du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan contre le président égyptien et la gestion égyptienne de la crise à Gaza.
Les liens entre Le Caire et Ankara sont tendus depuis la destitution il y a un an du président islamiste Mohamed Morsi, qui avait renforcé les relations avec le gouvernement d’Erdogan. Chacun avait alors rappelé son ambassadeur.
Samedi, le ministère égyptien des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué le chargé d’affaires turc après que M. Erdogan a critiqué le rôle de l’Egypte et de son président « tyran » Abdel Fattah al-Sissi face à l’opération militaire israélienne à Gaza.
Selon le porte-parole du ministère, M. Erdogan a « répété » jeudi sur la chaîne américaine CNN « que M. Sissi était un tyran et que l’Egypte n’avait aucun rôle » dans la résolution de la crise entre Israël et le Hamas.
Vendredi devant la presse à Istanbul, le Premier ministre turc a encore qualifié M. Sissi de « tyran » et accusé l’administration égyptienne d’agir « ensemble » avec l’Etat hébreu contre le Hamas, soutenu par Ankara.
Le 18 juillet, M. Erdogan avait déjà tenu des propos similaires, ce qui avait valu au chargé d’affaires turc au Caire une première convocation deux jours plus tard.
Selon le ministère égyptien samedi, les propos de M. Erdogan montrent son « ignorance totale et son déni de la réalité politique en Egypte depuis la révolution du 30 juin », en référence aux manifestations de masse contre M. Morsi sur lesquelles M. Sissi, alors chef de l’armée, s’était appuyé pour destituer le président islamiste.
Dénonçant une ingérence « totalement inacceptable » d’Ankara dans la politique intérieure égyptienne, le ministère a aussi accusé M. Erdogan d’ignorer délibérément « le rôle et la position de l’Egypte dans la défense de la cause palestinienne ».
« Continuer de dénigrer l’Egypte et ses élus conduira sans aucun doute à des mesures supplémentaires de la part de l’Egypte qui limiteront le développement des relations bilatérales » avec la Turquie, a prévenu le ministère.