L’auteur de la pire attaque antisémite des États-Unis, à Pittsburgh, condamné à mort
Robert Bowers avait craché sa haine des Juifs et exprimé des idées suprématistes en ligne avant de planifier et d'exécuter méthodiquement son massacre à la synagogue Tree of Life
L’auteur de la pire attaque antisémite des États-Unis, à la synagogue Tree of Life à Pittsburgh (Pennsylvanie, dans le nord-est du pays) le 27 octobre 2018, a été condamné mercredi à la peine de mort par un jury fédéral pour 63 chefs d’accusation, dont la qualification d’acte antisémite. Robert Bowers a tué 11 fidèles dans son attentat.
Les douze membres du jury ont voté à l’unanimité en faveur de la peine capitale à l’encontre de Robert Bowers. La décision de condamnation à la peine de mort se devait d’être unanime ; si un seul juré s’était opposé à la peine de mort, le prévenu aurait été automatiquement condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle. Le procès a duré 2 mois.
Cette condamnation devrait être ensuite formellement prononcée par un juge fédéral. Toutefois, le ministère de la Justice ayant instauré un moratoire sur les exécutions fédérales, cette peine pourrait ne pas être appliquée.
Robert Bowers avait craché sa haine des Juifs et exprimé des idées suprématistes en ligne avant de planifier et d’exécuter méthodiquement son massacre à la synagogue, où les membres de trois congrégations s’étaient réunis pour la célébration du shabbat. Bowers, 50 ans, chauffeur de camion, avait également blessé deux fidèles et cinq policiers.
L’homme était entré dans la synagogue muni de trois pistolets Glock et d’un fusil AR-15, et avait laissé d’autres armes et munitions dans sa voiture. Il avait crié « tous les Juifs doivent mourir » puis ouvert le feu.
Le président d’alors, le républicain Donald Trump, avait réclamé la peine de mort pour M. Bowers, une demande suivie par le ministère de la Justice et confirmée après le début du mandat du président démocrate Joe Biden le 20 janvier 2021.
Mais alors que le candidat Biden s’était engagé en 2020 à abolir la peine de mort à l’échelon national, ce procès a ravivé aux États-Unis les débats autour de ce châtiment suprême encore pratiqué dans nombre d’États américains.
Dès 2019, le procureur fédéral de Pittsburgh avait indiqué qu’il requerrait la peine de mort pour Robert Bowers, citant son « absence de remords » et « sa haine et son mépris » pour les Juifs.
Ce procès s’est tenu dans un contexte de poussée d’actes racistes et antisémites aux États-Unis, qui ont atteint le niveau le plus haut depuis 30 ans, d’après des statistiques de la police fédérale, le FBI, citées en avril par le Washington Post.
D’après l’organisation américaine de lutte contre l’antisémitisme l’Anti Defamation League (ADL), le pays avait connu en 2021 un nombre record de 2 717 actes antisémites (agressions, attaques verbales, dégradations matérielles…), soit une augmentation de 34 % sur un an.
En 2022, cette association a dénombré 3 697 actes antisémites (+36 % sur un an), du jamais vu depuis 1979, selon le Washington Post.
L’AFP a participé à cet article.