Le chef de la police dit que le deuil des victimes et des terroristes ne se compare pas
Dans des remarques semblant viser le présentateur radio Razi Barkai, Roni Alsheich accuse les Palestiniens de “sanctifier la mort”
Le chef de la police israélienne a tracé lundi une distinction claire entre les familles endeuillées des terroristes palestiniens tués et les victimes israéliennes, ravivant une controverse sur le deuil pendant une vague de violence qui dure depuis cinq mois et qui a fait presque 200 morts des deux côtés du conflit.
Les commentaires du chef de la police Roni Alsheich semblaient destinés au présentateur radio Razi Barkai, qui a déclenché un scandale quand il avait comparé le deuil des familles des attaquants et des victimes pendant un entretien avec le ministre de la Sécurité intérieure en début de mois.
« Il y a une différence entre notre deuil et leur deuil », a déclaré Alsheich pendant un évènement pour les familles endeuillées à Eilat.
« Il est impossible de ne pas faire la différence entre le deuil que nous voyons sur vos visages et le deuil que nous avons vu exprimé par certains de nos voisins ces dernières années », a-t-il déclaré.
« Nos ennemis choisissent de sanctifier la mort, le message qu’ils prêchent est que la vie n’a pas de sens et qu’en pressant un bouton ou en sortant un couteau, vous serez transporté dans un monde meilleur. C’est l’antithèse des valeurs israéliennes », a déclaré Alsheich, sans nommer Barkai.
Les commentaires de Barkai étaient intervenus pendant un débat pour savoir si les Israéliens devaient rendre les corps des Palestiniens tués pendant qu’ils menaient des attaques contre des Israéliens.
Presque 170 Palestiniens ont été tués dans les violences quasi quotidiennes depuis octobre ; les deux tiers d’entre eux pendant qu’ils attaquaient des Israéliens, et le reste pendant des affrontements avec des soldats, selon l’armée israélienne. Vingt-huit Israéliens et trois Israéliens avec une double nationalité ont été tués pendant la même période.
Israël a gardé les corps des terroristes jusqu’à ce que les familles acceptent de ne pas tenir de funérailles qui pourraient être transformées en rassemblements nationalistes, une mesure controversée à laquelle s’opposent les députés arabes et d’autres.
« Imaginez des familles israéliennes, qui attendent honteusement, attendent que les corps de leurs êtres chers leur soient rendues » avait déclaré Barkai pendant un entretien du 8 février avec Erdan. « Imaginez depuis le point de vue des familles. »
Scandalisés par ses remarques, les parents de Hadar Goldin et Oron Shaul, deux soldats de l’armée israélienne tués à Gaza pendant l’opération Bordure protectrice de l’été 2014, ont considéré que la comparaison était inappropriée, et ont demandé que le ministre de la Défense Moshe Yaalon suspende Barkai pendant une enquête sur l’incident.
Simcha Goldin, le père de Hadar Goldin, s’est confronté à Barkai pendant une émission de la radio militaire plus tard ce jour-là.
« Nous sommes dans une lutte pour convaincre le monde qu’il y a d’énormes différences entre nous et nos ennemis, avait déclaré Goldin pendant un émouvant entretien avec Barkai. Ce que vous dites au ministre de la Sécurité intérieure ne peut pas être compris autrement. »
Barkai, qui a perdu son propre frère pendant son service militaire il y a des décennies, a tenté de clarifier ce qu’il avait appelé les « sentiments des familles » dans le contexte de la rétention des corps palestiniens qui pourrait aggraver ou calmer la situation.
« La seule comparaison était entre les sentiments d’une mère endeuillée, a dit Barkai à Goldin. Du point de vue des sentiments d’une mère palestinienne endeuillée et d’une mère juive endeuillée, je ne pense pas qu’il y ait une différence. Si je vous ai blessé, alors je me suis mal exprimé. »
Le temps d’antenne de Barkai avait initialement été supprimé par ses supérieurs en réponse à l’affaire, poussant l’animateur historique, l’un des plus connus du pays, à considérer démissionner, jusqu’à ce que son temps soit finalement restauré.
Goldin et Shaul ont été tués dans deux incidents différents pendant les combats à Gaza pendant la campagne militaire de 50 jours, et ont tous deux été déclarés morts sur la base des preuves acquises par l’armée, mais leurs corps n’ont jamais été récupérés par Israël.
L’on pense que le Hamas détiendrait les corps comme monnaie d’échange pour de futures négociations avec Israël.
Sue Surkes et l’équipe du Times of Israel ont contribué à cet article.