Israël en guerre - Jour 476

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Un animateur de la radio militaire critiqué pour une comparaison discutable

Les familles des soldats Goldin et Shaul tombés au combat, dont les corps sont détenus par le Hamas, exigent la suspension de Razi Barkai

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Le présentateur de la radio militaire Razi Barkai, photographié le 7 mars 2004 (Flash90)
Le présentateur de la radio militaire Razi Barkai, photographié le 7 mars 2004 (Flash90)

Simcha Goldin, dont le fils Hadar a été tué au combat durant la guerre d’Israël contre le Hamas à Gaza en 2014, a fustigé lundi l’animateur d’un talk-show de la radio militaire qui avait comparé la veille les sentiments des mères juives et palestiniennes qui ont perdu des fils dans le conflit israélo-arabe.
 
Goldin a affirmé que les soldats israéliens devraient envisager l’opportunité de continuer ou non à écouter la station de radio, qui dépend de l’armée. Il parlait depuis les États-Unis, où lui et sa femme Lea rencontraient des représentants du Congrès, des Nations unies et de la communauté juive pour faire pression sur le Hamas pour qu’il rende les corps de Hadar et de son compagnon d’armes Oron Shaul, également tué lors de l’opération Bordure protectrice.

Razi Barkai, qui a lui même perdu son frère pendant qu’il effectuait son service militaire il y a plusieurs décennies, a interviewé dimanche le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan, à propos de l’opposition de ce dernier à restituer les corps des terroristes palestiniens à leurs familles, par crainte que leurs funérailles puissent devenir un prétexte pour inciter à la violence et commettre de nouvelles attaques.

Dans une référence apparente aux deux soldats morts, Barkai a dit : « Imaginez des familles israéliennes – et, malheureusement, nous connaissons des cas comme cela, l’opération Bordure protectrice [la guerre de 50 jours avec la bande de Gaza en 2014] par exemple, attendant et attendant le retour des corps de leurs proches ».

« C’est la comparaison que vous faites ? » a rétorqué Erdan.

Barkai a essayé de préciser qu’il faisait référence aux « sentiments des familles » dans le contexte de savoir si le fait de garder les corps des Palestiniens aggraverait ou calmerait la situation.

« La comparaison est hors de propos », a déclaré Erdan.

Oron Shaul (à gauche) et Hadar Goldin (Crédit : Flash90)
Oron Shaul (à gauche) et Hadar Goldin (Crédit : Flash90)

La station de radio a invité lundi Goldin pour une interview téléphonique et a fait venir Barkai dans le studio sans le dire à Goldin à l’avance.

« Nous sommes dans une lutte pour convaincre le monde qu’il existe d’énormes différences entre nous et nos ennemis », a déclaré Goldin dans une confrontation émotionnelle avec Barkai.

« Sur la radio militaire, Razi Barkai compare les sentiments des familles Shaul et Goldin avec ceux des familles des assassins terroristes. Ce que vous avez dit au ministre de la Sécurité intérieure ne peut pas être compris autrement ».

Barkai s’est défendu en disant qu’il a tout simplement établi une comparaison entre des parents qui avaient perdu des enfants.

« La seule comparaison était entre les sentiments des mères endeuillées, » a-t-il dit. « Du point de vue des sentiments d’une mère palestinienne endeuillée et d’une mère juive endeuillée, je ne pense pas qu’il y ait de différence. Si je vous ai heurté, alors je me suis mal exprimé. »

Goldin a répliqué, « Aux soldats de Tsahal de décider s’ils veulent continuer d’écouter la station de radio. Vous étiez un soldat dans l’armée, vous avez travaillé pour la radio militaire pendant des années ; vous ne pouvez pas dire des choses comme cela. Et vos excuses ne sont pas des excuses. Je ne pense pas qu’une seule famille endeuillée puisse les accepter ».

L’animateur est alors intervenu pour dire que Barkai était lui-même un frère endeuillé, qu’il n’y avait pas besoin de lui expliquer l’importance de deuil, et qu’il n’était pas « la bonne adresse » pour une telle critique.

« Razi est exactement l’adresse, » a répondu Goldin . « Je ne pense pas qu’il se soit est excusé du fond de son cœur et c’est très grave. »

Les familles Goldin et Shaul en Israël avaient plus tôt exigé que Barkai soit suspendu pour ce qu’il avait dit.

Dans sa lettre au commandant de la radio militaire Yaron Dekel et au ministre de la Défense Moshe Yaalon, dont une copie a également été envoyée au Premier ministre Benjamin Netanyahu, les familles ont déclaré dimanche qu’elles étaient outrées que la station de radio pourrait comparer leurs fils, « héros d’Israël » qui ont défendu l’Etat pendant la guerre, à des « terroristes maudits » dont le but était de tuer des gens innocents et dont les familles ont l’intention de les enterrer comme des héros et des martyrs.

« Est-ce que la radio militaire a renoncé à certains des meilleurs fils de l’armée israélienne? La solidarité est-elle terminée ? N’y a-t-il aucune limite à l’utilisation cynique de nous, les familles endeuillées, et de nos fils ? », lit-on dans la lettre.

Les familles ont écrit que le corps des terroristes ne doivent pas être rendues jusqu’à ce que les corps de leurs propres fils soient restitués pour être enterrrés. Non seulement Barkai n’a pas soulevé ce point, poursuit la lettre, mais il a manifesté « une grande sympathie » pour les familles des terroristes et leurs sentiments.

Ils ont appelé Dekel à mener une enquête approfondie sur l’incident et à suspendre Barkai jusqu’à ce qu’elle soit terminée, et appelé Barkai à présenter des excuses publiques.

« De toute évidence aucune comparaison n’a été faite entre les soldats de Tsahal et les assassins de soldats et de citoyens, » a répondu la radio militaire.

« Razi a demandé au ministre Erdan si les mères des deux côtés du conflit ne se ressentent pas la même douleur pour la perte de leurs fils. » La station presente ses excuses si la question de Barkai a « mal été comprise. »

Pendant l’interview, Erdan a réaffirmé sa volonté de ne libérer le corps des terroristes que si leurs familles promettaient de les enterrer pendant la nuit et avec peu de participants, pour empêcher qu’elles se transforment en manifestations publiques.

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