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Le Hamas accuse l’AP d’avoir aidé Israël à tuer le chef du Jihad palestinien

L'élimination de Baha Abu al-Ata, haut commandant du groupe terroriste, avait entraîné de lourds échanges de feu au mois de novembre

Les forces de sécurité du Hamas, à Gaza City, le 4 avril 2013. (Crédit : Wissam Nassar/FLASH90)
Les forces de sécurité du Hamas, à Gaza City, le 4 avril 2013. (Crédit : Wissam Nassar/FLASH90)

Le Hamas, dans la bande de Gaza, a indiqué dimanche que ses forces de sécurité avaient arrêté une cellule de responsables des renseignements de l’Autorité palestinienne qui, a-t-il clamé, avait réuni des informations sur le leader du groupe terroriste du Jihad islamique, Baha Abu al-Ata, avant son élimination par Israël lors d’un assassinat ciblé.

Le Fatah, parti qui domine l’AP, a rapidement rejeté cette accusation en la qualifiant de mensongère.

Abu al-Ata et son épouse avaient été tués le 12 novembre lors d’une frappe israélienne contre leur habitation, située dans le nord de l’enclave côtière. Les groupes terroristes de Gaza avaient alors lancé des centaines de roquettes vers Israël qui avait répondu par des raids de l’aviation militaire.

Après la mort d’Abu al-Ata, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait évoqué le défunt comme étant « une bombe à retardement » et le « principal instigateur du terrorisme » émanant de la bande. Il avait clamé qu’il était derrière un grand nombre d’attaques à la roquette contre l’Etat juif et que d’autres étaient programmées.

Le ministère de l’Intérieur du Hamas a affirmé dans un communiqué émis dimanche que les membres de la cellule des renseignements de l’AP avaient épié les mouvements d’Abu al-Ata pendant plusieurs mois avant sa mort.

Le chef du Jihad islamique palestinien Baha Abu al-Ata attend à Gaza, le 21 octobre 2019. (Crédit : STR/AFP)

Il a spécifiquement noté que cette mission d’espionnage avait été ordonnée à la cellule par Shaaban Abdullah al-Gharbawi qui, a-t-il précisé, est l’agent des services de renseignements généraux de l’AP chargé de Gaza.

Le Hamas et l’Autorité palestinienne sont à couteaux tirés depuis 2007, lorsque le groupe terroriste a renversé le Fatah lors d’un coup d’État. De multiples tentatives de réconciliation entre les deux frères ennemis ont échoué.

Ils s’échangent fréquemment des propos amers et s’accusent mutuellement d’être à l’origine des incidents violents au sein de l’enclave côtière.

Une vidéo diffusée par le ministère affirme que six agents des renseignements de l’AP étaient placés sous le commandement de Gharbawi. Elle clame également que Gharbawi résidait à Ramallah, suggérant qu’il ne se trouvait pas parmi les détenus.

La séquence a présenté un enregistrement de ce qui, selon le ministère, aurait été un entretien téléphonique au sujet d’Abu al-Ata entre Gharbawi et un agent des services de sécurité du Shin Bet appelé « Berri ».

Elle a également inclus des images qui seraient celles du raid aérien ayant tué Abu al-Ata.

Dans son communiqué, le ministère a clamé que les forces de sécurité avaient confisqué des « matériels techniques » confirmant que Gharbawi avait donné aux agents du Shin Bet des informations sur « les capacités, les plans et les mouvements des membres et des leaders de la résistance ».

Le Fatah a rejeté les allégations du ministère comme étant des « mensonges sans fondement dont l’objectif est de couvrir les accords secrets souscrits entre le Hamas et Israël ».

« C’est une pièce de théâtre née des hallucinations du Hamas », a expliqué le Fatah dans un communiqué.

Depuis plus d’un an, l’Égypte et d’autres acteurs internationaux ont négocié des accords de cessez-le-feu informels entre Israël et les groupes terroristes de Gaza – notamment avec le Hamas.

Hussein al-Sheikh, proche de Mahmoud Abbas, a donne une interview à Palestine TV, la chaîne officielle de l’Autorité palestinienne. (Crédit : capture d’écran Palestine TV)

Les accords portent largement sur la levée des restrictions placées par Israël sur le mouvement des personnes et des biens à l’entrée et à la sortie de la bande en échange du maintien, par le Hamas, d’un calme relatif autour de la frontière séparant l’enclave côtière et l’Etat juif.

L’Autorité palestinienne s’oppose avec véhémence à ces accords, disant que le Hamas n’a pas la légitimité nécessaire pour conclure des accords avec Israël.

Hussein al-Sheikh, haut responsable de l’AP, a également répondu aux accusations, insinuant que le Hamas avait aidé Israël à tuer Abu al-Ata.

Il a écrit sur Twitter que le Hamas avait « vendu le sang d’Abu al-Ata » pour permettre la conclusion des accords avec l’État juif.

Un porte-parole du Shin Bet n’a pas répondu à notre demande de commentaires au moment de l’écriture de cet article.

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