Le musée d’Israël expose une œuvre de Ziva Jelin, artiste du kibboutz Beeri
Le tableau "Curving Road" a été légèrement endommagé lors de l'attaque du 7 octobre, au cours de laquelle plus de 100 habitants du kibboutz ont été massacrés
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Une œuvre endommagée de l’artiste Ziva Jelin, qui est née, a grandi et vit toujours au kibboutz Beeri, a été sauvée de son atelier et accrochée dans la galerie d’art israélien du musée d’Israël à Jérusalem.
« Curving Road » est l’une des œuvres les plus connues de Jelin. Il s’agit d’une peinture réaliste à grande échelle du paysage du kibboutz, saturée de rouge, comme beaucoup de ses œuvres.
« Le rouge est un sentiment pur », écrit Jelin à propos de ses œuvres. « Associé aux paysages de mon enfance et aux personnages que je peins, il prend une signification profonde, signifiant le lien et l’appartenance à l’endroit où je vis. »
Le 7 octobre, des terroristes ont pris le kibboutz pour cible et ont tué plus de 100 personnes et en ont enlevé des dizaines d’autres pour les emmener à Gaza, sur un total de près de 1 200 personnes tuées et 240 prises en otage dans les communautés proches de la frontière. Ils ont mis incendié des maisons, asphyxiant et brûlant les personnes qui s’y trouvaient. La galerie du kibboutz, gérée par Jelin, est également partie en fumée.
Mais « Curving Road » se trouvait dans l’atelier de l’artiste, situé à la limite du quartier résidentiel attaqué par le Hamas. Elle a été légèrement endommagée par les éclats d’une grenade qui a explosé dans l’atelier.
Il est possible de voir les dégâts de près, a déclaré un responsable du musée, mais d’autres œuvres dans l’atelier ont été plus gravement endommagées.
Les œuvres de Jelin ont été ramenées à Tel-Aviv, dans le bureau d’un ami qui les héberge pour le moment, a-t-elle écrit sur Instagram.
« Lorsqu’ils sont venus évacuer », écrit-elle, « il s’est avéré que les fenêtres de l’immeuble avaient été brisées à la suite des combats qui s’y sont déroulés, et que les balles avaient pénétré à l’intérieur et percé les peintures, les peintures de l’endroit. Les trous dans les peintures sont devenus un témoignage effrayant des batailles qui se sont déroulées dans la maison. »
Jelin a écrit sur Instagram qu’elle s’est réveillée dans les jours qui ont suivi le 7 octobre en essayant de se rappeler où elle se trouvait et qu’il lui fallait plusieurs minutes pour se situer.
» La maison vit en moi, mais elle n’est pas trouvée, et la question récurrente de savoir où je suis ne me lâche pas. Et je comprends que ma maison, l’endroit sûr, aimé et familier se trouve à Beeri. Depuis de nombreuses années, je peins les cyprès de Beeri, les champs, les trottoirs et les chemins, les maisons et les arbres. Je n’arrive pas à digérer que cette maison qui vit en moi ait été détruite, brûlée, pillée. Que les personnes chères qui vivaient à mes côtés, si nombreuses, soient parties ».