Le Parlement européen exhorte de nouveau l’AP à modifier ses manuels scolaires
Les résolutions adoptées par le Parlement demandent le gel des financements de l'UE à l'AP jusqu'à ce que celle-ci modifie ses manuels scolaires

Le Parlement européen a adopté, le 7 mai, à Bruxelles, des résolutions condamnant fermement, pour la sixième année consécutive, la publication et la diffusion de manuels scolaires de l’Autorité palestinienne (AP), a rapporté l’ONG israélienne IMPACT-se (Institut pour le suivi de la paix et de la tolérance culturelle dans l’éducation scolaire) dans un communiqué. Ces résolutions demandent ainsi le gel des financements de l’UE à l’AP jusqu’à ce que celle-ci modifie ses manuels scolaires.
« Cela témoigne d’une pression croissante sur la Commission européenne, l’organe exécutif de l’UE, pour qu’elle adopte une position similaire et prenne les mesures appropriées », écrit IMPACT-se, qui alerte depuis des années sur les incitations à la violence et l’antisémitisme présents dans les manuels scolaires palestiniens, notamment dans ceux distribués par l’UNRWA, agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens.
Ces résolutions ont été adoptées dans le cadre d’un vote sur la procédure budgétaire de l’UE et l’utilisation des fonds publics européens. Le Parlement a ainsi estimé que les fonds de l’UE à l’AP devraient être gelés jusqu’à ce que « le contenu des manuels scolaires soit conforme aux normes de l’UNESCO, que toutes les références antisémites soient supprimées et que les exemples incitant à la haine et à la violence soient supprimés ».
Une autre résolution stipule que l’AP doit « supprimer tout matériel et contenu pédagogique non conforme aux normes de l’UNESCO d’ici la prochaine année scolaire, en particulier ceux contenant de l’antisémitisme ». La déclaration préconise que tous les supports pédagogiques respectent la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).
Les résolutions ont été défendues par le président de l’influente commission du contrôle budgétaire du Parlement et ont été soutenues par l’ensemble du spectre politique, y compris les partis de centre-gauche. Elles ont été adoptées à une écrasante majorité au Parlement : sur 666 votants, 443 ont voté pour, 202 contre, et 21 ont exprimé un vote neutre.
« Cela constitue une condamnation claire et vigoureuse du système éducatif de l’Autorité palestinienne et établit une norme claire en matière de responsabilité du financement de l’UE », écrit IMPACT-se. « Le moment est également crucial : en juillet 2024, la Commission européenne a annoncé un accord avec l’Autorité palestinienne conditionnant pour la première fois ses financements à une réforme des manuels scolaires. Non seulement aucune réforme significative n’a été constatée, mais le rapport d’IMPACT-se de mars 2025, présenté devant l’UE à Bruxelles, a révélé que l’Autorité palestinienne avait créé un programme scolaire entièrement nouveau pour Gaza, qui incite activement à la violence, promeut l’antisémitisme, glorifie le terrorisme et le martyre, et encourage le djihad », soutient l’ONG israélienne.
« Le mois dernier, malgré l’absence de réformes, l’Union européenne a tenu un dialogue de haut niveau avec l’Autorité palestinienne et s’est engagée à lui fournir un programme de soutien sur trois ans, conditionnant une fois de plus le financement à des réformes », a-t-elle affirmé. « Les résolutions du Parlement européen adoptées aujourd’hui contestent directement cette décision et renforcent clairement et explicitement la demande de réforme des manuels scolaires de l’Autorité palestinienne. »
Par ailleurs, le Parlement européen a également adopté une résolution visant à garantir « qu’aucun fonds de l’Union ne soit alloué à des individus ou organisations liés à des mouvements terroristes » et a souligné, dans ce contexte, que des employés de l’UNRWA auraient participé aux attentats du 7 octobre 2023. Évoquant des alternatives à l’UNRWA, la résolution exhorte la Commission à « s’appuyer pleinement sur des partenaires de confiance, tels que l’OMS, le PAM et l’UNICEF ».
En réponse au vote, Marcus Sheff, PDG d’IMPACT-se, a déclaré : « Il est encourageant de constater que le Parlement européen demande des comptes à l’Autorité palestinienne, à l’UNRWA et à la Commission européenne elle-même. L’argent des contribuables européens ne peut tout simplement pas être détourné pour financer une éducation palestinienne qui alimente la haine extrême et la violence inimaginable que nous avons constatées le 7 octobre. Nous continuerons de surveiller le système éducatif palestinien et d’exiger qu’il procède aux réformes promises à l’UE. »
Des députés européens de tous bords politiques ont saisi l’occasion pour dénoncer l’enseignement palestinien :
Niclas Herbst, député européen allemand du Parti populaire européen et rapporteur de la commission du contrôle budgétaire du Parlement européen, a déclaré : « Aujourd’hui, le Parlement a clairement indiqué que les manuels scolaires palestiniens ne doivent pas promouvoir la violence, inciter à la haine ou propager l’antisémitisme. Il est de notre responsabilité de veiller à ce que l’argent des contribuables européens favorise la coexistence, le respect des droits de l’homme et la compréhension mutuelle. Parallèlement, nous devons exiger de nos partenaires une responsabilité et une transparence totales, afin qu’aucun financement de l’UE ne finance du matériel pédagogique qui compromet ces objectifs fondamentaux. »
Sabrina Repp, députée européenne allemande (Groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates), membre de la commission de la culture et de l’éducation du Parlement européen : « L’éducation est le fondement de chaque nouvelle génération. Elle doit être fondée sur la paix, le respect et la dignité humaine. Le Parlement européen a envoyé un message fort aujourd’hui : nous ne fermerons pas les yeux lorsque des enfants sont exposés à la haine et à la division. Tous les élèves ont droit à une éducation qui favorise la compréhension et la réconciliation, et non la peur et la division. »
Bert-Jan Ruissen, député européen néerlandais (Groupe des conservateurs et réformistes européens) et membre suppléant de la commission du contrôle budgétaire du Parlement européen : « L’éducation financée par les contribuables européens doit refléter les valeurs fondamentales de l’Europe que sont la paix et le respect, et non la haine et la violence. Nous avons le devoir de veiller à ce que les manuels scolaires palestiniens n’enseignent plus l’antisémitisme ni ne glorifient le terrorisme. Ce n’est que lorsque l’incitation cessera qu’il pourra y avoir l’espoir d’un avenir pacifique dans la région. »