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Le parquet fait appel de la relaxe du judoka Alain Schmitt pour violences conjugales

"C'était pas un combat de judo, c'était des coups de poing," a déclaré Margaux Pinot, sa compagne et championne Olympique, le visage encore tuméfié

Le judoka français Alain Schmitt lors de l'Euro-judo de Criel-sur-mer (Seine-Maritime, Normandie, France), le 4 octobre 2014. (Crédit : Mersois / CC BY-SA 4.0)
Le judoka français Alain Schmitt lors de l'Euro-judo de Criel-sur-mer (Seine-Maritime, Normandie, France), le 4 octobre 2014. (Crédit : Mersois / CC BY-SA 4.0)

Le parquet de Bobigny a annoncé mercredi faire appel de la relaxe la veille de l’entraîneur de judo Alain Schmitt pour des faits de violences conjugales sur la championne olympique Margaux Pinot.

Estimant « n’avoir pas assez de preuves de culpabilité », le tribunal correctionnel de Bobigny a relaxé l’entraîneur dans la nuit de mardi à mercredi. Le parquet avait requis un an de prison avec sursis pour « des violences très graves, même pour un primo-délinquant ».

Alain Schmitt, 38 ans, avait été arrêté dans la nuit de samedi à dimanche au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) juste avant son départ pour Israël, où il est attendu pour prendre les rênes de l’équipe nationale féminine.

Selon ses auditions lues à l’audience, la sportive de 27 ans accuse son compagnon et entraîneur au sein du club l’Étoile Sportive du Blanc-Mesnil de lui avoir asséné des coups, tiré les cheveux et tenté de l’étrangler lors d’une altercation dans l’appartement de la jeune femme.

Ses appels au secours ont alerté certains voisins, chez qui elle a trouvé refuge avant l’arrivée des policiers vers 02H30. Souffrant d’ecchymoses et d’une fracture au nez, elle s’est vu prescrire 10 jours d’ITT.

L’audience mardi a été marquée par des versions contradictoires. M. Schmitt a livré le récit d’une bagarre aux allures de « tornade » entre deux amants à la relation tempétueuse. Margaux Pinot a elle décrit sa « peur » face aux coups de poing qui pleuvaient sur elle.

« C’était pas un combat de judo, c’était des coups de poing », a décrit Margaux Pinot, championne olympique par équipes mixtes aux derniers Jeux olympiques de Tokyo, le visage tuméfié par les ecchymoses entourant ses yeux.

Margaux Pinot à Tel Aviv en 2021 (Capture d’écran YouTube)

« J’ai jamais frappé une femme de ma vie, c’est n’importe quoi », a rétorqué Alain Schmitt, T-shirt blanc et visage marqué par des contusions.

Contactée par l’AFP, l’avocate d’Alain Schmitt, Caroline Wassermann, a indiqué que son client accueille avec « sérénité » l’appel du parquet.

« Ce n’est pas pour autant que la décision de la cour (d’appel) ne sera pas similaire à la décision de première instance », a-t-elle averti.

La relaxe a provoqué l’indignation de stars du judo français.

Dans un message de soutien à sa collègue en équipe de France, l’étoile féminine du judo français Clarisse Agbégnénou s’est dite « choquée » par la décision de justice.

« Je n’ai pas les mots pour exprimer tout ce qui se passe dans ma tête et mon corps en tant que femme face à ce que ma coéquipière Margaux Pinot a subi », a tweeté la porte-drapeau de la délégation française aux Jeux olympiques de Tokyo.

« Nous sommes tous profondément touchés par ce que vient de subir notre coéquipière Margaux Pinot », a abondé quelques minutes plus tard le triple champion olympique Teddy Riner.

Mercredi après-midi, la médaillée d’or à Tokyo avec l’équipe de France, dans la nouvelle épreuve par équipes mixtes, s’est exprimée pour la première fois sur les réseaux sociaux depuis le début de l’affaire pour exprimer son indignation.

« Que vaut leur défense calomnieuse face à mes blessures, et le sang jonchant le sol de mon appartement ? Que manquait-t-il ? La mort au bout, peut-être ? », s’est-elle insurgée en publiant une photo de son visage tuméfié, qui semble prise peu après les faits.

« C’est probablement le judo qui m’a sauvée », a-t-elle ajouté.

Le palmarès individuel de Margaux Pinot, qui a combattu dans deux catégories (-63 et -70 kg), comporte notamment une médaille de bronze mondiale en 2019, deux titres de championne d’Europe (2019 et 2020) et deux médailles d’argent continentales (2017, 2021).

Médaillé de bronze aux Mondiaux de 2013 (-81 kg), Alain Schmitt a déclaré au tribunal envisager son départ pour Israël comme un « réel changement de vie » après six années comme entraîneur au Blanc-Mesnil où il entraînait des athlètes comme Madeleine Malonga.

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