Le Premier ministre turc accuse Israël de « terrorisme d’Etat »
Aucune normalisation des relations entre la Turquie et Israël n'est à envisager
Le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mardi Israël de « terrorisme d’Etat » en bombardant la bande de Gaza et de perpétrer un « massacre » parmi ses habitants Palestiniens.
« Jusqu’à quand le monde continuera-t-il de rester silencieux à ce terrorisme d’Etat? », s’est insurgé M. Erdogan lors de son discours hebdomadaire devant les députés de son parti de la justice et du développement (AKP), excluant toute normalisation des relations de la Turquie avec l’Etat hébreu tant que ce pays poursuivra son agression sur Gaza.
« Israël se comporte comme un enfant gâté et apporte la mort sur les Palestiniens », a lancé M. Erdogan, qui, en dénonçant l' »inaction » de l’opinion internationale contre l’opération militaire israélienne qui a fait 192 morts, s’est présenté comme le champion de la cause palestinienne.
« Vous n’êtes jamais seul et vous le serez jamais », a dit le chef du gouvernement turc, insistant que son pays continuerait d’acheminer de l’assistance humanitaire vers la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas.
M. Erdogan, candidat donné favori à la présidentielle d’août en Turquie, a en outre affirmé qu' »il n’est pas question de normaliser les rapports avec Israël tant que celui-ci poursuit son agression » contre le Hamas, réclamant aussi la levée du blocus imposé depuis longtemps par Israël contre Gaza.
Le gouvernement israélien a annoncé mardi accepter une initiative de cessez-le-feu proposée par l’Egypte après une semaine de bombardements de Gaza. Le Hamas, qui contrôle l’enclave palestinienne, a pour sa part rejeté toute trêve.
M. Erdogan a salué la trêve mais estimé qu' »une nouvelle fois le sang d’enfants palestiniens innocents a été versé dans la sale politique du Proche-Orient ».
La Turquie et Israël traversent une grave crise diplomatique depuis l’affaire de l’assaut donné en mai 2010 par des commandos israéliens contre le Mavi Marmara, navire amiral d’une flottille d’aide humanitaire partie tenter briser le blocus israélien de Gaza.
Neuf militants turcs avaient été tués dans l’attaque et un dixième, blessé, était mort à l’issue d’un long coma.
Depuis plusieurs mois, des discussions sont en cours entre Israël et la Turquie pour dédommager les familles des victimes de l’abordage du Mavi Marmara, mais aucun accord final n’a pu encore être annoncé.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas doit rencontrer vendredi à Istanbul les dirigeants turcs pour évoquer la guerre à Gaza.