Le président iranien menace Israël d’anéantissement en cas d’attaque majeure
En visite au Pakistan, Raïssi a déclaré que le « régime sioniste » serait détruit si Israël attaquait, rappelant son soutien à « la résistance palestinienne »
DUBAÏ – Une attaque israélienne en territoire iranien pourrait radicalement changer la donne et faire en sorte qu’il ne reste plus rien du « régime sioniste », a déclaré mardi le président iranien Ebrahim Raïssi, cité par l’agence de presse officielle IRNA.
Raïssi a entamé lundi une visite de trois jours au Pakistan et promis de porter le commerce entre les pays voisins à une valeur de 10 milliards de dollars par an.
Les deux voisins musulmans cherchent à renouer la relation après des frappes militaires sans précédent cette année.
L’Iran a lancé des centaines de missiles et des drones sur Israël, le 13 avril dernier, en représailles à la frappe meurtrière présumée d’Israël sur un bâtiment consulaire à Damas le 1er avril, mais la quasi-totalité ont été abattus avant de s’écraser.
Vendredi dernier, des explosions se sont faites entendre au-dessus de la ville iranienne d’Ispahan, dans ce qui est attribué à une attaque israélienne contre un système de défense antimissile, mais Téhéran a minimisé l’incident et déclaré ne pas avoir l’intention de se venger.
Un article du New York Times publié lundi estime qu’Israël aurait souhaité des représailles bien plus vigoureuses contre l’Iran, avec de nombreuses cibles militaires, y compris près de Téhéran.
« Une attaque d’une telle ampleur aurait été beaucoup plus difficile à ignorer pour l’Iran, ce qui aurait augmenté les risques de contre-attaque iranienne énergique », analyse le journal.
Israël n’a pas officiellement admis la paternité de la contre-attaque, même si plusieurs de ses dirigeants ont laissé entendre qu’ils en étaient responsables. L’Iran a minimisé l’importance de l’attaque qu’elle n’a pas reprochée à Israël, ce qui, selon le Times, est le signe d’une « réticence iranienne à la riposte ».
« La République islamique d’Iran continuera avec fierté à soutenir la résistance palestinienne », a ajouté Raïssi dans son discours à Lahore, faisant référence à l’aide apportée au Hamas dans sa guerre contre Israël à Gaza.
La guerre de l’ombre entre l’Iran et Israël, qui dure depuis des dizaines d’années, a éclaté au grand jour après six mois de guerre dans la bande de Gaza, dans laquelle Israël a lancé une offensive sans précédent suite à l’irruption de milliers de terroristes dirigés par le Hamas, le 7 octobre, pour tuer 1 200 personnes, principalement des civils, et faire plus de 250 otages.
Depuis le 7 octobre, les mandataires de l’Iran au Liban et au Yémen s’en sont également pris à Israël, qui, selon eux, soutient les Palestiniens de Gaza. Les dirigeants du Hamas à Gaza reçoivent également une aide financière et logistique de l’Iran.