Le prix Genesis, sujet de controverse, se distancie du Premier ministre
La décision collective a été prise après une interprétation "incorrecte" selon laquelle le prix est politique; il y a deux ans, Natalie Portman refusait le prix remis par Netanyahu

La Fondation du prix Genesis a annoncé lundi que le bureau du Premier ministre ne serait plus impliqué dans ce prix prestigieux, afin de tenter de dissiper le sentiment qu’il est de nature politique.
Il y a deux ans, l’actrice d’origine israélienne Natalie Portman, a refusé de venir à Jérusalem et de recevoir cet honneur car il devait être remis par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Selon le communiqué de lundi de la fondation, la décision du Bureau du Premier ministre de quitter le partenariat a été prise en coordination avec la Fondation Genesis et l’Agence juive. Les trois organismes constituaient les fondateurs du prix annuel d’un million de dollars, présenté par les organisateurs comme le Nobel juif.
« Malgré les efforts des partenaires pour créer un prix non politique qui unit le peuple juif, certains ont interprété à tort la participation du Bureau du Premier ministre au Prix Genesis comme apportant une dimension politique à cette importante initiative », peut-on lire dans le communiqué.

« C’est le contraire de ce que les fondateurs du prix voulaient. C’est pourquoi, afin de bien faire comprendre que ce prix transcende la politique, les trois partenaires ont décidé collectivement que le Bureau du Premier ministre exercerait l’option contenue dans les documents fondateurs et se retirerait du partenariat », ont déclaré les fondateurs.
Le prix honore les personnes qui servent d’inspiration à la prochaine génération de Juifs par leurs réalisations professionnelles exceptionnelles et leur engagement envers les valeurs juives et le peuple juif.
Portman a annoncé en 2018 qu’elle ne se rendrait pas en Israël pour la cérémonie de remise du prix, qui a ensuite été annulée, ce qui a suscité des accusations selon lesquelles Portman soutenait le mouvement de boycott d’Israël. Portman a déclaré qu’elle ne voulait pas être considérée comme soutenant Netanyahu.
La Fondation Genesis a par la suite décidé que l’argent du prix et une subvention de contrepartie supplémentaire d’un million de dollars du philanthrope israélien Morris Kahn seraient toujours distribués aux programmes d’autonomisation des femmes, mais par l’intermédiaire de la fondation.

La saga a été troublante pour la Fondation du Prix Genesis, qui dit travailler dur pour éviter que sa philanthropie ne soit politisée.
Le lauréat de l’année dernière, Robert Kraft, était considéré comme un candidat beaucoup plus sûr, bien qu’il ait été impliqué par la suite dans un scandale de prostitution.
Rivka Carmi, membre du conseil d’administration et ancienne présidente de l’Université Ben Gurion du Néguev, a démissionné en signe de protestation contre la décision d’aller de l’avant avec des projets visant à honorer Kraft malgré le fait que le propriétaire des New England Patriots eut été accusé de faire appel à une prostituée.
Le mois dernier, la fondation a annoncé que le gagnant de son prix d’un million de dollars pour 2020 est l’ancien dissident soviétique Natan Sharansky, citant son « combat de toute une vie pour les droits de l’homme ». Le comité du prix a déclaré que, suivant le précédent établi par les précédents lauréats, Sharansky ferait don du prix d’un million de dollars à des organisations à but non lucratif.
Outre Kraft et Portman, les précédents lauréats sont l’artiste Anish Kapoor, le violoniste Itzhak Perlman, l’ancien maire de New York Michael Bloomberg et l’acteur-réalisateur Michael Douglas. Les lauréats font traditionnellement don de l’argent du prix à des œuvres caritatives.
En 2018, Ruth Bader Ginsburg, juge à la Cour suprême des États-Unis, a reçu de la fondation un prix pour l’ensemble de son œuvre.
JTA a contribué à cet article.