Le roi du Maroc félicite Bennett; le Hamas invité par le Premier ministre
Cette visite "intervient dans le cadre des relations entre le Maroc et la Palestine et contribue au soutien de la cause palestinienne", a indiqué Slimane El Amrani
Le roi du Maroc Mohammed VI a adressé mercredi ses « chaleureuses félicitations » au nouveau chef du gouvernement israélien Naftali Bennett, plus de six mois après la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays.
Ces félicitations ont été adressées le jour où est attendue dans le royaume une délégation du mouvement terroriste palestinien du Hamas menée par son chef du bureau politique, Ismaïl Haniyeh.
Le roi a adressé au nouveau chef du gouvernement israélien « ses chaleureuses félicitations pour son élection au poste de Premier ministre de l’Etat d’Israël et ses meilleurs voeux de succès dans ses hautes fonctions », selon un communiqué officiel.
Naftali Bennett a remercié le roi du Maroc et affirmé être « déterminé à renforcer les relations israélo-marocaines dans tous les domaines », selon un communiqué de son bureau.
Fin décembre, le Maroc est devenu, sous l’impulsion de l’administration de l’ancien président américain Donald Trump, le quatrième pays arabe à normaliser ses relations diplomatiques avec Israël, en contrepartie d’une reconnaissance américaine de sa « souveraineté » dans l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental.
Mohammed VI a également fait part à M. Bennett (droite radicale) de « la détermination du Royaume du Maroc à poursuivre son rôle (…) en faveur d’une paix juste et durable au Moyen-Orient, à même de garantir à l’ensemble des peuples de la région de vivre côte à côte en paix et dans la stabilité », selon le communiqué.
نتشرف في حزب العدالة والتنمية باستقبال وفد عن حركة حماس يقوده رئيس المكتب السياسي للحركة الأستاذ المناضل إسماعيل هنية، فمرحبا بضيوفنا الكرام في #المملكة_المغربية التي أكدت مرارا دعمها – ملكا وحكومة وشعبا – لنضال الشعب الفلسطيني حتى تقوم دولته المستقلة وعاصمتها القدس الشريف pic.twitter.com/d6zMP1bHRw
— سعد الدين العثماني EL OTMANI Saad dine (@Elotmanisaad) June 16, 2021
Le programme de la délégation du Hamas, invitée par le parti islamiste Justice et Développement (PJD) à la tête de la coalition gouvernementale au pouvoir au Maroc, comprend notamment des rencontres avec des partis politiques marocains.
Cette visite « intervient dans le cadre des relations entre le Maroc et la Palestine et contribue au soutien de la cause palestinienne », a indiqué à l’AFP Slimane El Amrani, secrétaire général adjoint du PJD.
Si l’accord de normalisation des relations entre le Maroc et Israël a été signé par le chef du gouvernement marocain Saad-Eddine El Othmani, il a suscité des remous au sein du PJD conservateur.
El Amrani avait adressé une lettre à Haniyeh, président du bureau politique du Hamas, pour le féliciter “à l’occasion de la victoire du peuple palestinien et sa résistance” contre “l’entité sioniste”, après la guerre de 11 jours qui l’a opposé à Israël.
« J’ai été étonné par la déclaration du Premier ministre marocain, M. El Othmani, qui a soutenu et félicité les organisations terroristes Hamas et le Jihad islamique,” avait alors réagi le chargé d’affaires d’Israël au Maroc, David Govrin, sur Twitter. Un tweet qui a depuis été effacé de son compte.
Plusieurs rassemblements ont eu lieu en mai à travers le Maroc, les manifestants dénonçant par ailleurs la récente reprise des relations entre leur pays et l’Etat hébreu. A Rabat, près d’un millier de manifestants s’étaient rassemblés le 16 mai dernier dans le centre-ville pour condamner ce qu’ils ont appelé « les violences perpétrées par Israël contre les Palestiniens », et dénoncer le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël. Brandissant des drapeaux palestiniens, les manifestants ont scandé : « Palestine libre, sionistes dégagez » ou encore « Le peuple veut la chute de la normalisation ». Des drapeaux de l’Etat hébreu ont aussi été brulés. Mêmes échos dans plusieurs villes marocaines, notamment dans les capitales économique Casablanca et touristique Marrakech, où des manifestants ont appelé à « la libération de la Palestine » et à « l’abolition de la normalisation », d’après des vidéos diffusées en direct sur les réseaux sociaux.