Le site de la FIFA pour la Coupe du Monde ne répertorie pas Israël
Le menu déroulant permettant de trouver son revendeur pour l’achat de forfaits pour les matches recense les pays du Moyen-Orient et les « territoires palestiniens occupés »
Israël ne figure pas parmi la liste des pays du Moyen-Orient sur la page du site Internet de la FIFA fournissant des informations pour l’achat de forfaits en vue de la prochaine Coupe du Monde au Qatar, qui se déroulera en novembre et décembre cette année.
En revanche, le menu déroulant comporte les « territoires palestiniens occupés ».
Le problème a été soulevé pour la première fois par le site d’information Ynet, mercredi.
Un onglet, sur le site d’information de la FIFA, instance dirigeante du football mondial, donne des renseignements sur les forfaits et permet de trouver le revendeur le plus proche.
Une fois sélectionnée l’option « Asie et Moyen-Orient » à partir d’une mappemonde, un menu déroulant propose des noms de pays.
Israël ne fait pas partie des dizaines de pays répertoriés, alors que les « territoires palestiniens occupés » le sont.
Israël n’est pas non plus répertorié dans la section européenne.
Les forfaits comprennent l’hébergement, les entrées pour les matches choisis et des avantages comme l’accès à une conciergerie. Les prix varient de 950 $ à 6 700 $, selon la poule et le niveau de la compétition.
Winterhill Hospitality, société basée à Hong Kong, détient les droits exclusifs sur cette offre de services pour la Coupe du Monde, via la FIFA.
Son propre site Internet indique que sa filiale MATCH Hospitality « est l’unique entité au monde autorisée par la FIFA à offrir et garantir des forfaits exclusifs incluant des billets pour chaque match de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022™, directement ou par l’intermédiaire de revendeurs agréés ».
En juin, Israël a annoncé que les citoyens israéliens avaient obtenu l’autorisation de se rendre au Qatar pour la Coupe du monde, bien que les deux pays n’aient pas de relations diplomatiques formelles.
Une annonce conjointe des ministres des Affaires étrangères, de la Défense et de la Culture et des Sports de l’époque précisait que les citoyens israéliens – qui ne peuvent normalement entrer au Qatar qu’avec un passeport étranger – pourraient voyager librement et assister aux matchs pendant le tournoi, dont le lancement est prévu le 21 novembre.
Selon les termes de l’accord conclu avec la FIFA, instance dirigeante internationale du football, les Israéliens qui souhaitent y assister doivent d’abord acheter un billet pour un match, puis demander en ligne une carte d’identité de fan, dont la délivrance permet à son titulaire d’entrer au Qatar et réserver un hébergement.
Les grands événements sportifs ont contribué à dessiner de nouveaux horizons diplomatiques pour Israël dans le Golfe. En 2018, deux ans avant d’accepter d’établir des liens avec Israël, Abou Dhabi permettait que le drapeau israélien soit arboré et l’hymne israélien entendu lors d’événements sportifs, mettant fin à une longue politique de boycott commune à la plupart des États du Golfe.
Le Qatar a accueilli un bureau commercial israélien entre 1995 et 2000, mais il est peu probable qu’il rejoigne les États du Golfe qui ont établi des relations diplomatiques avec Israël, en raison de ses relations avec l’Iran.
Le choix du Qatar comme hôte du plus grand tournoi de football, qui a lieu tous les quatre ans, a été marqué par la controverse. L’année dernière, une enquête de l’Associated Press révélait que le pays avait embauché un ancien officier de la CIA pour espionner la FIFA lors de l’appel d’offres en vue de l’attribution du tournoi.
En 2014, un article du Sunday Times affirmait qu’un responsable qatari avait remis 5 millions de dollars à des responsables de la fédération pour qu’ils soutiennent la candidature de son pays.
La même année, un article du journal britannique The Guardian révélait les terribles conditions de travail des ouvriers népalais employés à la construction des stades pour la Coupe du monde au Qatar, avec un décès tous les deux jours.
Les températures élevées que le pays subit suscitent également des inquiétudes, les organisateurs de la Coupe du monde rappelant que le tournoi se déroulera pendant les mois d’hiver, dans des stades climatisés.
Le Qatar a sensiblement réformé sa réglementation du travail depuis qu’il a été choisi pour accueillir la Coupe du monde 2022, qui a justifié l’appel à une importante main-d’œuvre étrangère.
Au cours des années précédentes, il s’était régulièrement dit que les entreprises de construction qatariennes sous-payaient les travailleurs étrangers et confisquaient leur passeport à leur arrivée, les réduisant en esclavage.