Le témoignage de la rescapée des camps Evelyn Askolovitch publié
Evelyn Askolovitch a co-écrit "Se souvenir ensemble", certainement l'un des derniers témoignages d'un survivant de la Shoah, avec son fils, le journaliste Claude Askolovitch
Le témoignage de la rescapée des camps de concentration nazis Evelyn Askolovitch est publié mercredi, co-écrit avec son fils, le journaliste Claude Askolovitch.
Se souvenir ensemble (aux éditions Grasset) devrait être parmi les derniers ouvrages de ce type, les déportés s’éteignant petit à petit.
Evelyn Askolovitch (née Sulzbach), 85 ans, née dans une famille juive allemande qui avait fui vers Amsterdam en 1939, est arrêtée avec ses parents dans cette ville en mars 1943, à quatre ans et demi.
Elle passe par les camps de Vught puis Westerbork aux Pays-Bas, puis celui de Bergen-Belsen en Allemagne, avant d’être libérée par la Croix Rouge en janvier 1945.
Askolovitch, devenue Française après guerre, et qui vit aujourd’hui en Israël, a des souvenirs assez vifs du premier camp malgré son jeune âge. Mais aucun du deuxième.
« Je me rappelle avoir attrapé la varicelle à Vught, je me grattais, j’ai cassé un thermomètre, on m’a crié dessus. J’ai aussi attrapé la rougeole, une pneumonie, et d’autres maladies », écrit-elle.
De Bergen-Belsen, là où est morte Anne Frank, elle aussi arrêtée à Amsterdam, l’évocation est brève. « Ma mère cherche le sac à dos qu’elle a emporté de chez nous et ne le trouve pas ; il a été volé, j’imagine, et volées avec lui les petites robes d’été, les robes à fleurs. »
Le récit s’arrête sur le destin de cette famille. Le père d’Evelyn et grand-père de Claude Askolovitch, Jacob Sulzbach, s’y exprime aussi avec une lettre écrite en août 1945 depuis un camp de la Croix Rouge. « Nous allons bien », dit-il, avant d’informer ses frères et sœurs de la déportation de sa mère vers Auschwitz.
Quant à Claude, né longtemps après la guerre, en 1962, il confie avoir « commencé ce travail en ne voulant pas écrire un livre sur les camps. Au bout d’un moment, tous se ressemblent ». Mais il fait part de sa « gratitude aux jeunes gens, écoliers, collégiens, lycéens, qui, ayant entendu Evelyn, lui ont réclamé un livre ».