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Le terroriste de l’Aude à Latifa Ibn Ziaten : « Continue comme ça et tu verras ! »

"Il était déjà pas normal, ça se voyait dans ses yeux, dans sa barbe, dans son regard, mais il n'était peut-être pas à fond" dans la radicalisation, a affirmé la mère d'Imad

Latifa Ibn Ziaten, au centre, présidente de l'association IMAD et mère d'Imad Ibn Ziaten, soldat français assassiné par Mohamed Merah en 2012, pendant la cérémonie d'hommage à son fils, au Maroc, à M'diq, le 11 mars 2017. (Crédit : Fadel Senna/AFP)
Latifa Ibn Ziaten, au centre, présidente de l'association IMAD et mère d'Imad Ibn Ziaten, soldat français assassiné par Mohamed Merah en 2012, pendant la cérémonie d'hommage à son fils, au Maroc, à M'diq, le 11 mars 2017. (Crédit : Fadel Senna/AFP)

« Continue comme ça et tu verras ! » : Latifa Ibn Ziaten, la mère d’une des victimes du djihadiste Mohamed Merah, qui milite pour la laïcité, avait été menacée il y a près de deux ans par Radouane Lakdim, auteur des récentes attaques dans le sud de la France.

Le visage de Mme Ibn Ziaten est connu dans les médias français car elle organise régulièrement des conférences pour promouvoir le dialogue avec les jeunes des quartiers en difficulté et éviter leur radicalisation. 

Son fils Imad Ibn Ziaten fut la première victime de Mohamed Merah, en mars 2012.

Imad Ibn Ziaten, Abel Chennouf, Mohamed Legouad, Gabriel Sandler, Aryeh Sandler, Myriam Monsonégo et Jonathan Sandler ont été tués entre le 11 et le 19 mars par Mohamed Merah.

Elle a raconté mardi à l’AFP comment Radouane Lakdim, qui a abattu quatre personnes au nom du groupe Etat islamique (EI) vendredi, l’avait interpellée au cours d’un passage à Carcassonne.

« Il est sorti du café, il est venu en vitesse, il m’a appelée par mon prénom et par mon nom, il a mis sa capuche et il m’a dit ‘Pourquoi vous mentez ? Pourquoi vous dites que vous portez le foulard en signe de deuil ?' »

« J’ai dit : ‘Je mens pas, je n’ai pas peur, je porte ce foulard depuis que j’ai perdu mon fils.’ Et il m’a dit : ‘Continue comme ça, ma mère, et tu verras.' »

« Il m’a fait peur sur le coup, il m’a mis la main sur le dos, je pouvais rien faire », a ajouté Mme Ibn Ziaten. « Il m’aurait tuée, ça c’est sûr », s’il n’y avait pas eu du monde autour, pense-t-elle. « Pour lui, « je suis une mauvaise musulmane parce que je m’habille à l’occidentale. »

« Un geste, un mot »

C’était fin 2016. Latifa Ibn Ziaten venait alors de terminer une intervention à la maison d’arrêt de Carcassonne, avec le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP).

Quinze mois plus tard, elle souligne l’avoir immédiatement reconnu sur la photo du preneur d’otages, au lendemain des attentats de Carcassonne et de Trèbes : « J’ai crié fort, j’ai dit : ‘C’est lui !' » 

Aujourd’hui, Latifa Ibn Ziaten dit regretter de ne pas avoir tenté de lui parler, de « le convaincre ». « C’est resté sur ma conscience. J’aurais dû tendre la main à ce jeune, peut-être qu’il n’y aurait pas eu ce drame, peut-être, il aurait suffi d’un mot, d’un geste, je n’en sais rien », a-t-elle dit. 

« Il était déjà pas normal, ça se voyait dans ses yeux, dans sa barbe, dans son regard, mais il n’était peut-être pas à fond » dans la radicalisation, a-t-elle poursuivi. 

Ces nouveaux attentats en France « m’ont fait trop, trop mal », a-t-elle ajouté, « parce que cet homme (Arnaud Beltrame) qui a donné sa vie pour sauver les otages, m’a rappelé Imad, mon fils qui n’a pas voulu se mettre à genoux » devant Mohamed Merah, lorsqu’il a été abattu il y a six ans.

Le colonel Beltrame « est mort en héros pour aider et sauver les otages, il a un grand cœur, c’est déjà beau, respect à cet homme », a-t-elle ajouté à propos de l’officier de gendarmerie auquel un hommage national est rendu mercredi pour avoir donné sa vie pour sauver celle d’une otage du djihadiste. 

Arnaud Beltrame (Crédit : Hommage à Arnaud Beltrame/Facebook)

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