Le virus circule plus vite ; un groupe de travail note la hausse des cas graves
Le taux de positivité est de 2,8 % et le taux de transmission de 1,06 ; si le ministre de la Santé soutient la réouverture des écoles, d'autres restrictions devront attendre

Les données rendues publiques, dimanche matin, par le ministère de la Santé indiquent que le taux de transmission du coronavirus est à nouveau en hausse. Ils montrent également une percée du pourcentage de tests dont les résultats sont positifs – alors même qu’un rapport établi par un groupe de travail militaire établi dans le cadre de la pandémie a mis en garde contre une augmentation du nombre de nouveaux patients hospitalisés dans un état grave.
Le nombre de reproduction de base – ou le nombre de nouvelles personnes infectées par chaque porteur du coronavirus – était à 1,06 en date du 21 novembre. Un taux qui, selon de nombreux experts, est trop élevé pour que le pays puisse continuer à alléger les restrictions.
Le ministère de la Santé a fait savoir que 2,8 % des échantillons prélevés samedi étaient revenus positifs. Le taux de positivité est resté généralement au seuil des 1,5 % au cours de ces dernières semaines après avoir atteint le chiffre de 15 % au mois de septembre.
15 060 tests ont été effectués samedi, ce qui marque une baisse considérable face aux 40 000 à 50 000 tests quotidiens qui ont été réalisés au cours de la semaine dernière. Les chiffres des dépistages baissent généralement pendant le week-end.

Selon le ministère de la Santé, 415 nouveaux cas de coronavirus ont été enregistrés samedi. En y ajoutant les 57 nouvelles infections qui ont été répertoriées dimanche, en début de matinée, le nombre de personnes atteintes par la maladie, au sein de l’Etat juif, depuis l’apparition de l’épidémie sur le territoire est de
328 583.
Trois personnes ont succombé à une forme grave de la COVID-19 pendant la nuit. 2 757 personnes sont mortes du coronavirus en Israël depuis le commencement de la pandémie.
Sur les 8 479 cas actifs, 313 personnes se trouvent dans un état grave et 131 ont été placées sous respirateur. 86 personnes se trouvent dans un état modéré et les autres présentent des symptômes légers, voire une version asymptomatique de la maladie.
Ces chiffres ont été révélés alors que le groupe de travail militaire sur le coronavirus, dans le pays, a averti dimanche que, pour la première fois depuis un mois et demi, la semaine dernière avait été marquée par une hausse du nombre de patients hospitalisés et que ces malades étaient considérés comme étant dans un état grave.
Le groupe de travail a déclaré que continuer à lever les restrictions entraînerait une hausse du taux de morbidité.
Le taux de transmission a dépassé le seuil de 1 à la fin octobre, pour la première fois depuis l’allègement du confinement national qui avait été imposé au début du même mois. Il a ensuite continué à augmenter avant de diminuer très légèrement au début du mois de novembre. Les chiffres rendus publics dimanche, qui se basent sur le nombre de nouveaux cas – soit des personnes qui ont été contaminées il y a dix jours en tenant compte de la période d’incubation du virus – indiquent une augmentation du taux de transmission.
Le 15 octobre, le cabinet dit « du coronavirus » avait décidé que la sortie du confinement ne serait amorcée que lorsque le taux de transmission se situerait en-deçà de 0,8. Selon les dispositions contenues dans le plan du ministère de la Santé, les mesures de levée du confinement doivent cesser en cas d’augmentation du taux. Un taux de transmission dépassant le 1 indique que le nombre de cas va commencer à augmenter de manière exponentielle.

Yuli Edelstein, ministre de la Santé, a expliqué dimanche qu’il soutenait l’idée d’un retour à l’école pour tous les élèves dans les villes marquées par un faible taux d’infection mais seulement si cette reprise de la scolarité ne s’accompagnait pas d’autres allègements des restrictions et d’autres réouvertures.
« Je n’ai jamais été défavorable à l’ouverture du système de l’enseignement. J’ai dit – et je le répète – que probablement personne ne s’est vraiment préoccupé de cette reprise des activités du système de l’éducation parce qu’on a toujours parlé de l’importance du système de l’enseignement mais en évoquant, dans la même phrase, les centres commerciaux et les marchés. On ne peut pas tout avoir », a-t-il déclaré devant les caméras de la chaîne Kan.
Le ministre a répété son point de vue au micro de la radio militaire.
« On ne peut pas tout ouvrir. On ne veut pas en arriver à imposer un troisième confinement mais, si on continue comme ça, on ne va pas y échapper », a dit Edelstein.
Ces propos ont été tenus après que des informations ont laissé entendre que le ministère de la Santé avait renoncé à son opposition antérieure à la reprise des cours dans les écoles israéliennes pour toutes les classes dans les « zones vertes » – marquées par un faible taux d’infection.
Le sujet devait ainsi être présenté à la discussion dimanche soir, lors d’une réunion du cabinet dit « du coronavirus ». Mais il a été annoncé, samedi soir, que cette rencontre serait remportée à lundi, apparemment pour permettre aux ministères de travailler davantage en amont des discussions.

Actuellement, les petits élèves de CP, CE1, CE2 et CM1 ont repris le chemin des écoliers et cela devrait aussi le cas des CM2 et des 6è dès mardi – les classes de Première et de Terminale devant retourner dans les établissements une semaine plus tard. Les cours des classes de 5è, jusqu’à la Seconde, continuent pour le moment via l’enseignement à distance.
Edelstein a aussi indiqué, dimanche, que malgré les accords conclus avec Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Arcturus, Israël continuait les négociations avec les entreprises qui développent actuellement des vaccins.
« Nous tentons de nous assurer que toutes les firmes – ou la majorité d’entre elles – concluront un contrat avec Israël », a dit Edelstein sur la chaîne Kan. « Ma mission est que nous soyons préparés de telle manière que tous les citoyens qui voudront se faire vacciner pourront obtenir un vaccin ».
Le ministre de la Santé a toutefois démenti des informations transmises la semaine dernière qui avaient laissé entendre qu’il examinait la possibilité d’une vaccination obligatoire contre la COVID-19.
« Je n’ai jamais voulu établir une loi de vaccination obligatoire. Cela a été un mensonge éhonté paru dans les médias », a asséné Edelstein.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu serait, lui aussi, opposé à la vaccination obligatoire.