Les affaires contre Walla et Yedioth Ahronoth classées ; le procès de Netanyahu inchangé
Dans le cadre d'une négociation de peine, Bezeq, anciennement contrôlé par Elovitch, payera une amende de 800 000 shekels et devra reconnaître avoir fourni de fausses informations
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Le bureau de la procureure générale, Gali Baharav-Miara, a clos jeudi les enquêtes contre la société de presse Walla et le journal Yedioth Aharonoth, liées à des affaires pénales contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Dans le même temps, la société de télécommunications Bezeq, qui a été contrôlée par l’ancien propriétaire de Walla, Shaul Elovitch, paiera une amende limitée d’environ 800 000 NIS shekels dans le cadre d’une négociation de peine conclue avec le bureau de la procureure générale, en raison de violations administratives liées à l’une des affaires.
Dans le cadre de l’accord conclu, Bezeq admettra avoir fourni des informations fallacieuses sur une procédure qui n’avait pas été effectuée comme l’exigeait la loi.
Le bureau de Baharav-Miara a déclaré que la décision de clore les affaires a été prise « après avoir examiné les allégations lors d’une audience et pris en compte l’ensemble des circonstances, y compris celles liées à l’intérêt public – la complexité résultant de la conduite de l’affaire centrale [contre Netanyahu et Elovitch], et le délai jusqu’à ce qu’une décision soit prise sur cette question ».
Les procès de Netanyahu pour fraude, abus de confiance et corruption ne sont pas affectés par les décisions concernant Bezeq, Walla et Yedioth Aharonoth, et se poursuivent comme d’habitude, a déclaré le bureau de la procureure générale.
Le procès d’Elovitch, accusé d’avoir soudoyé Netanyahu en lui offrant une couverture favorable de Walla, ne sera pas non plus affecté par les récents développements, pas plus que celui de l’éditeur de Yedioth Aharonoth, Arnon Mozes, qui a également été inculpé pour avoir apparemment offert à Netanyahu une contrepartie en échange d’une couverture positive.
Walla et Bezeq ont été soupçonnés d’infractions pénales dans le cadre de l’Affaire 4 000, dans laquelle le Premier ministre est soupçonné d’avoir accordé des avantages réglementaires à Elovitch, actionnaire de Bezeq et ancien président du conseil d’administration, pour une valeur de plusieurs centaines de millions de shekels, et d’avoir bénéficié en retour d’une couverture médiatique favorable de la part du site d’information Walla, qui appartenait également à Elovitch à l’époque. Il a été inculpé de corruption dans cette affaire, ainsi que d’accusations moins graves de fraude et d’abus de confiance, auxquelles il est confronté dans deux autres affaires.
Yedioth Aharonoth est mis en cause dans l’Affaire 2 000, dans laquelle Netanyahu est accusé d’avoir tenté d’obtenir une couverture plus favorable de la part du média en échange de l’adoption d’une loi visant à affaiblir le journal rival de Yedioth Aharonoth, Israel Hayom.
Netanyahu est également jugé pour deux autres chefs d’accusation de fraude et d’abus de confiance dans l’Affaire 1 000, qui concerne des cadeaux qu’il aurait reçus de manière inappropriée de la part de bienfaiteurs milliardaires.
Le Premier ministre nie avoir commis des actes répréhensibles et affirme que les accusations ont été fabriquées dans le cadre d’un coup d’État politique mené par la police et le ministère public.
Le procès de Netanyahu qui a débuté en 2020 et, en l’état actuel des choses, la procédure – y compris les appels potentiels – a été considérée comme ne devant pas se terminer avant 2028-2029.
Le procès a été critiqué pour sa lenteur.
Fin juin 2023, il avait été rapporté que les juges incitaient les parties à envisager une négociation de peine, notant que l’accusation de corruption à l’encontre du Premier ministre dans l’Affaire 4 000 serait difficile à prouver. Ils se seraient réunis avec les procureurs de l’État et l’équipe de défense de Netanyahu pour discuter de la possibilité d’un accord de plaider-coupable. Les procureurs se seraient montrés inflexibles sur la viabilité de l’accusation de corruption.